la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS POESIE.<br />
phète Mm raéchan^-et lé Seigneur bien bon. Yoyon§<br />
<strong>la</strong> suite <strong>du</strong> récit et <strong>de</strong> <strong>la</strong> leçon.<br />
« Comme te prophète était fort incommodé <strong>de</strong> <strong>la</strong> eha*<br />
hwt te Seigneur it naître un arbrisseau fii s'éleva au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> télé <strong>de</strong> Jouas , pour le couvrir <strong>de</strong> gon ombre et te<br />
gMWtk <strong>de</strong>s ar<strong>de</strong>urs <strong>la</strong> sotefi louas en eut une très-gran<strong>de</strong><br />
jek; mais le len<strong>de</strong>main matin, le Seigneur envoya un Ter<br />
' qui rongea <strong>la</strong> mtim <strong>de</strong> Sa p<strong>la</strong>nte» el eUe-<strong>de</strong>fûit toute sèche.<br />
Après le lever <strong>du</strong> solei ; Dieu, if souffler en ? eut bra-<br />
Imt, et les rayons do soleil donnant sur <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> Jonas,<br />
ï M Irepva dans un abattement extrême et souhaita <strong>de</strong><br />
BMorir, disant encore : <strong>la</strong> mort m'est meilleure que <strong>la</strong> fie.<br />
Hors le Seigneur dit à Jonas : Croyei-vous avoir raison <strong>de</strong><br />
vous fletar ?... Vois Tondries conserver une p<strong>la</strong>nte qui est<br />
fesse sans TOUS, qui est crue en une nuit, et qui est<br />
mute le len<strong>de</strong>main ; et vous ne voules pas que j'épargne <strong>la</strong><br />
gran<strong>de</strong> ¥ile <strong>de</strong> Ninive, où il y a plus ie six vingt mUle<br />
personnes qui ne- savent pas distinguer <strong>la</strong> droite <strong>de</strong> <strong>la</strong> gauche<br />
, et qui renferme une multitu<strong>de</strong> d'ammaux. »<br />
Je se prétends pas ici expliquer on récit où tout<br />
est Igor©, comme dans ton* ceux <strong>de</strong> l'Ancien Testament.<br />
Les chrétiens instruits gâtent que <strong>la</strong> colère<br />
injuste <strong>de</strong> Jonas représentait <strong>la</strong> jalousie présomp<br />
tueuse <strong>de</strong>s Jiûfe, qui n'ont jamais pu comprendre,<br />
fne Dieu ait daigné se manifester aux Gentils, et<br />
leur porter use lumière que l'as Juifs n'ont pas voulu<br />
recevoir. Mais ce qui m'occupe ici, c'est toujours<br />
<strong>la</strong> boité <strong>de</strong> Dieu,'d'abord dans <strong>la</strong> douceur <strong>de</strong>s reproches<br />
qu'il fait à Jouas, ensuite dans <strong>la</strong> disproportion<br />
entre l'opinion que peut a?oir l'homme <strong>de</strong>s<br />
«îséricoKles divines, et ce qu'elles sont réellement.<br />
On volt que Jonas en avait déjà une gran<strong>de</strong> idée.<br />
Cependant il est surpris et scandalisé que Dieu<br />
pardonne si promptement à une fille si criminelle.<br />
C'est qu'il s'a TU que ce que l'homme peut voir, <strong>la</strong><br />
•nnititn<strong>de</strong> et Fénormité <strong>de</strong>s crimes, dont il ne peut<br />
trouver <strong>la</strong> compensation dans quelques jours <strong>de</strong> pénitence<br />
publique. Mais il y a une pénitence intérieure<br />
dont il n'est pas juge, parce qu'il ne lit pas<br />
dans les cœurs : il y a le repentir <strong>du</strong> ecéur, que<br />
Bien seul peut juger et apprécier, et, comme il r*p-<br />
P^<strong>de</strong> encore dans sa miséricor<strong>de</strong>, est-il étonnant<br />
qu'elle emporte <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce? Il fait môme entrer ici<br />
pour quelque chose <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s animaux;<br />
« qui peut nous surprendre, mais ce qui ne surprend<br />
pas dans % celui qui les a faits s et qui s'est<br />
chargé <strong>de</strong> les nourrir.<br />
Cest <strong>de</strong> ce sentiment <strong>de</strong> sa bonté que aatt celui<br />
d* ramow dans les prophètes qui font chanté t et<br />
principalement dans le psalmïste. ' '<br />
- fl fera (dit David) <strong>la</strong> volonté' <strong>de</strong> ceux qui te craignent.<br />
» •<br />
r&kmMkm Hmmtium Mfijàciei. Quel homme ne<br />
croirait pas dégra<strong>de</strong>r <strong>la</strong> Divinité par. <strong>de</strong> semb<strong>la</strong>bles<br />
tA BAI». — TOm t - -<br />
198<br />
expressions f Faire <strong>la</strong> mèwêê* Quel roi t quel prince<br />
dirait -qu'a fera <strong>la</strong> mhmtê <strong>de</strong> ses sujets? et <strong>de</strong> qui<br />
foserait-on dire comme un éloge? A plus forte rai-<br />
•son, nul n'oserait le dire <strong>de</strong> Dieu. C'est que, dans<br />
toutes nos idées sur les gran<strong>de</strong>urs divines, quand<br />
ces idées ne sont que <strong>de</strong> nous, nous mêlons toujours<br />
involontairement ce qui dans nous se mêle plus ou<br />
moins à'toute gran<strong>de</strong>ur, l'orgueil. L'orgueil est Fattribut<br />
nécessaire <strong>de</strong> l'imperfection ; il appartient à<br />
tout ce qui est sujet à eompraison': tout être qui<br />
peut se comparer à un autre est donc sujet à f orgueil<br />
L'être parfait en est seul exempt. Dieu ne saurait<br />
être orgueilleux, parce qu'il ne put se comparer<br />
à rien, et c'est aussi pour ce<strong>la</strong> qu'il ne peut<br />
pas craindre comme nous <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre. C'est pour<br />
ce<strong>la</strong> que tant <strong>de</strong> choses et d'expressions ont choqué<br />
dans les livres saints, et n'ont choqué que l'orgneil<br />
et l'ignorance, qui ont cru voir <strong>de</strong> hpeUêesse dans<br />
les termes et daus les objets, comme si quelque chose<br />
était petit ou grand <strong>de</strong>vant Dieu : <strong>de</strong>vant lui tout<br />
est à sa p<strong>la</strong>ce, comme il Fa voulu, et voilà tout. 11<br />
nous a dit lui-même dans l'Écriture, et plus d'une<br />
•fois : Èies pensées ne sont pas les uêirês.<br />
La main me IMeu est une igure reçue ; mais je,<br />
ne crois' pas qu'aucun auteur eût risqué <strong>de</strong> dire<br />
comme David :<br />
« Si le juste tomber i ne sera pas froissé, -parce que le<br />
Seigneur avancer® t® main pour le soutenir »<br />
(Quia mminm mtppwdi wmmm)* Cette igure ne<br />
nous aurait-elle pas paru trop peUlet Mais supposons<br />
qu'elle passe, si l'on veut, grâce à l'habitu<strong>de</strong><br />
et à l'é<strong>du</strong>cation; en voici une où tous les lecteurs,<br />
quoique bien avertis f vont se récrier tout d'une voix<br />
(j'excepte toujours les chrétiens) :<br />
« Heureux l'homme attentif aux basons <strong>du</strong> pauvre et<br />
<strong>de</strong> fiaéijpiitt». U 'Seigneur l'assistera sur le lit <strong>de</strong> sa<br />
douleur. Oui , Seigneur, votre main retournera son Ut<br />
pour reposer ses infirmités : ( mimrmm sêraium ^ts<br />
versdstt in infirmitmêe-ejmy »<br />
Retourner $m lUÎ EMeu retourner un lié! Riez,<br />
grands esprits! J'avoue que ces figures-là ne sont<br />
pas <strong>de</strong> votre rhétorique : elles ne sont pas <strong>de</strong> votre<br />
Être suprême f mais elles sont <strong>du</strong> 6011 Dieu <strong>de</strong>s chrétiens,<br />
qui savent que rien n'estpetii dans sa bonté....<br />
0 Rousseau! où es-tu? Je n'ai jaopîs aimé tes erreurs,<br />
et tes sophismes ; mais toi, <strong>du</strong> moins s qui n'avais<br />
pas abjuré toute religion, tu ivals conservé un<br />
seos-'tiul manquait a -tous nos pkihsopkes. Tu as<br />
parlé dignement <strong>de</strong> l'Évangile et <strong>de</strong>s livres saints ;<br />
et ce n'est pas à toi qu'il eût fallu justifier cet admirable<br />
.verset <strong>de</strong> David.<br />
Il ne tarit pas sur les pisérîeor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Dieu et sur<br />
le bonheur <strong>de</strong> l'aimer.<br />
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