la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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gouvernements est <strong>la</strong> tmmmhk, et le pies maniais if<br />
toos <strong>la</strong> démocratie 9 comme é<strong>la</strong>nt le plus éloigné <strong>du</strong> premier.<br />
Onant à ce<strong>la</strong>i qui est entre les <strong>de</strong>ux 9 et qu'on nomme aristocratique,<br />
c'est-à-dire le gouvernement <strong>de</strong>s menteurs ou<br />
<strong>du</strong> très-petit sombre , ii ne vaut pas le mouarchiqQe f mais<br />
il vaut aiietii que le démoentiqiie. *<br />
P<strong>la</strong>ton développe ensuite avec une très-gran<strong>de</strong> force<br />
tous les vices et tous les dangers <strong>du</strong> pouvoir <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> 9 et refuse même le nom <strong>de</strong> politique<br />
à toute administration qui n'est pas celle d'un<br />
seul, parce que l'administrateur, à moins d'être<br />
roi , est plus ou moins subordonné aui caprices<br />
<strong>de</strong> ceux qu'il gouverne. Sans entrer dans un examen<br />
qui nous serait ici étranger, j'observerai seulement<br />
que les conséquences <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton ne découlent point<br />
<strong>du</strong> tout <strong>de</strong> ses principes » et que f quand <strong>la</strong> science<br />
<strong>de</strong> gouverner ne pourrait rési<strong>de</strong>r que dans un seul<br />
gouvernant, ce qui est très-faux9 il ne s'ensuivrait<br />
pas <strong>du</strong> tout que le gouvernant dût avoir cette science,<br />
qui certainement n'est ni une attribution ni un héritage.<br />
11 n'est pas plus vrai que <strong>la</strong> politique appartienne<br />
exclusivement ni même éminemment à celui<br />
qui gouverne seul , sous quelque nom que ce soit :<br />
et ici les faits parlent plus haut que toutes les théories;<br />
car, à ne consulter que l'histoiref je ne sais si, au<br />
jugement <strong>de</strong>s connaisseurs, on trouverait dans quelque<br />
monarque que ce soit, à plus forte raison dans<br />
une suite <strong>de</strong> monarques ? une politique plus admirable<br />
que celle <strong>du</strong> sénat romain jusqu'au temps <strong>de</strong>s<br />
Grecques, ou <strong>du</strong> sénat <strong>de</strong> Yenise jusqu'au <strong>de</strong>rnier<br />
siècle. Que serait-ce, si je faisais entrer ici en ligne<br />
<strong>de</strong> compte les ministres, qui non-seulement ne<br />
gouvernaient pas seuls, mais qui avaient à combattre<br />
à <strong>la</strong> fois et le roi et <strong>la</strong> nation, tels, par exemple,<br />
que Richelieu et Ximenez, regardés universel*<br />
lement comme <strong>de</strong>ux politiques <strong>du</strong> premier ordre ?<br />
Toutes ces méprises font assez voir que ce n'est pas<br />
sans fon<strong>de</strong>ment que j'ai reproché à P<strong>la</strong>ton le défaut<br />
<strong>de</strong> logique, qui en effet tient <strong>de</strong> fort près, pour<br />
l'ordinaire, à <strong>la</strong> vivacité d'imagination. Il pose beaucoup<br />
trop légèrement ses principes, et les conséquences<br />
<strong>de</strong>viennent ensuite ce qu'elles peuvent ; et,<br />
comme elles ne le font jamais revenir sur ses pas,<br />
<strong>du</strong> moins dans un même ouvrage, il s'en tire par<br />
<strong>de</strong>s subtilités qui, à <strong>la</strong> fin, le mènent très-loin <strong>du</strong><br />
point d'où II était parti.<br />
Mais ce qui est le plus étonnant, c'est qn'ïmmédiatement<br />
après ce traité où il vient <strong>de</strong> faire un<br />
éloge exclusif <strong>de</strong> <strong>la</strong> monarchie, viennent les livres<br />
<strong>de</strong> sa MépubMqtiê, qui n'est autre chose qu'un mé<strong>la</strong>nge<br />
<strong>de</strong> beaucoup cf aristocratie et d'un peu <strong>de</strong> démocratie,<br />
et, pour tout dire, une espèce <strong>de</strong> communauté<br />
philosophique, comme Sparte était une<br />
ANCIENS. — P11LOS0PM1E. 149<br />
communauté militaire; mm cette différence, que<br />
Sparte, au moyen <strong>de</strong> l'injure faite à l'humanité dans<br />
ses esc<strong>la</strong>ves appelés Mûtes, et <strong>de</strong> son empire tyran*<br />
nique sur ses sujets qu'elle appe<strong>la</strong>it aiiiés, pouvait<br />
subsister par <strong>la</strong> force <strong>de</strong> ses institutions guerrières ;<br />
et qu'au contraire <strong>la</strong> Mëpubiiqmê <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton ne donnant<br />
<strong>de</strong>s armes qu'à une partie <strong>de</strong>s citoyens, qu'il<br />
appelle Jet gardiens, et s'en rapportant d'ailleurs<br />
à leur é<strong>du</strong>cation et a leur sagesse, sans donner au<br />
reste <strong>du</strong> peuple aucun contre-poids contre leur<br />
puissance, il était plus que probable que ies gardiens<br />
pourraient, quand ils le voudraient, <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s<br />
loups, et dévorer le troupeau, au lieu <strong>de</strong> le gar<strong>de</strong>r.<br />
Je ne me pique nullement <strong>de</strong> connaissances en m<br />
genre;.mais toutes les fois que je lis <strong>de</strong>s philosophes<br />
qui se font légis<strong>la</strong>teurs, je me rapalia toujours ce<br />
vers d 9 une <strong>de</strong> nos comédies,<br />
' le vols qu'un philosophe est fnauvals poUUque';<br />
et je serai toujours porté à croire qu'il en est <strong>de</strong><br />
cette science comme <strong>de</strong> toutes les autres qu'on appelle<br />
pratiques, pour les distinguer <strong>de</strong> celles qui se<br />
bornent à <strong>la</strong> spécu<strong>la</strong>tion : je veux dire que, comme<br />
il faut avoir manié l'instrument pour être artiste,<br />
il faut (qu'on me passe le terme) avoir manié <strong>de</strong>s<br />
hommes pour être politique. La machine <strong>du</strong> gouvernement,<br />
<strong>la</strong> plus compliquée <strong>de</strong> toutes, est, encore<br />
bien plus que les autres, sujette à féptmm<br />
<strong>de</strong>s frottements et <strong>de</strong>s résistances, pour être bien<br />
connue, parce que les frottements et les résistances<br />
ne se trouvent ni sous <strong>la</strong> plu me ni sous le crayon.<br />
Aussi, pour peu qu'on veuille étudier l'histoire, on<br />
verra que nul homme, excepté Lycurgue, n'a fait<br />
un gouvernement; et l'on pourrait assigner les motifs<br />
<strong>de</strong> cette exception, qui sont connus, et ajouter<br />
que ce gouvernement n'était pas bon, puisqu'il ne<br />
l'était que pour quelques milliers <strong>de</strong> Spartiates. Et<br />
qui donc a fait tous les autres gouvernements, et<br />
les a maintenus plus ou moins <strong>de</strong> temps au milieu<br />
<strong>de</strong> leurs inévitables variations? Les <strong>de</strong>ux seuls légis<strong>la</strong>teurs<br />
<strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, le temps et f expérience, ou t<br />
en d'autres termes, <strong>la</strong> force réunie <strong>de</strong>s hommes et<br />
<strong>de</strong>s choses, qui, dans Tordre moral, comme dans<br />
Tordre physique, ten<strong>de</strong>nt toujours, malgré <strong>de</strong>s e'scil<strong>la</strong>tions<br />
et <strong>de</strong>s secousses, à se reposer dans l'équilibre.<br />
C'est dans les <strong>de</strong>ux dialogues qof ont pour titre<br />
JkBiadê que Ton remarque les rapports les plus<br />
prochains .<strong>de</strong> fécale <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton avec celle <strong>de</strong>s moralistes<br />
chrétiens. CTest là que Sacrale donne les premières<br />
leçons <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite à ce jeune Athénien à peine<br />
sorti <strong>de</strong> l'adolescence, et déjà rempli d'espérances présomptueuses.<br />
Il lui dé<strong>mont</strong>re que <strong>la</strong> haute opinion