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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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traité lept fois pour <strong>la</strong> scène française, M y a plus- :<br />

quand te grand Corneille f dans toute ta gloire f<br />

fonlut faire ne Sopkmàsèe, trente ans après ©elle<br />

<strong>de</strong> Mairet, Il ne put <strong>la</strong> dépossé<strong>de</strong>r Ai théâtre, et<br />

resta an-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ce qu'il fou<strong>la</strong>it effacer. Ce n'est<br />

pas qu'il fit tombé dans <strong>de</strong>s foutes pareilles à celles<br />

qu'on fient <strong>de</strong> ?olr; il a?alt enseigné au autres à<br />

les éfiter : mais son intrigue est froi<strong>de</strong>; sa pièce<br />

est bien moins tragique que les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers actes<br />

<strong>de</strong> Muret; en un mot, elle a le plus grand <strong>de</strong> tous<br />

les défauts, eelui d'être absolument sans intérêt.<br />

J'y retiendrai dans feiamen <strong>de</strong> son théâtre ; mais,<br />

a?ant d'y entrer, il confient <strong>de</strong> prier d'une autre<br />

tragédie qui eut autant <strong>de</strong> succès que SopkimUbe,<br />

et qui faut encore moins : ce qui est d'autant plus<br />

remarquable , qu'elle M jouée immédiatement a?ant<br />

le CkL C'est Im Martomm <strong>de</strong> Tristan, pièce longtemps<br />

célèbre, même après Corneille, et fantée après<br />

ses ehefe-d'œuwe : tant le bon goât a <strong>de</strong> peine às'é»<br />

tablir I Lesujpt est connu; c'est le même qu'a traité<br />

Voltaire, et à plusieurs reprises, sanspouioir jamais<br />

en faire un bon ouirrage; ce qui proufe qu'en<br />

lui-même le sujet n'est pas heureux. Il est tiré <strong>de</strong><br />

l'historien Josèphe, qui raconte a?ec beaucoup<br />

d'istérêt les infortunes <strong>de</strong> Mariamne, con<strong>du</strong>ite à<br />

Féehafaud par les fureurs jalouses, d'un époux barbare<br />

, <strong>de</strong> cet Héro<strong>de</strong>, signalé dans l'histoire par ses<br />

talents et ses cruautés. Maïs un é?énement tragique<br />

n'est pas toujours une tragédie; il s'en fout <strong>de</strong><br />

beaucoup. 11 faut une action, une intrigue t celle<br />

<strong>de</strong> Tristan ne suppose pas beaucoup d'invention.<br />

Salome, <strong>la</strong> sœur d'Héro<strong>de</strong>, et l'ennemie <strong>de</strong> Mariamne,<br />

sans qu'on dise même pourquoi 9 corrompt<br />

un échanson <strong>du</strong> roi son frère, et l'engage à déposer<br />

que Marianne lui a fait l'horrible proposition<br />

d'empoisonuR Héro<strong>de</strong>. Sur cette accusation, <strong>de</strong>stituée<br />

d'ailleurs <strong>de</strong> toute espèce <strong>de</strong> pneufes, il prononce<br />

<strong>la</strong> sentence <strong>de</strong> mort contre une femme qu'il<br />

idolâtre; et quand on f ient lui apprendre que <strong>la</strong> sentence<br />

est eiécutée, il tombe dans un désespoir qui<br />

remplit tout le cinquième acte, sans que Fauteur ait<br />

eu même le soin <strong>de</strong> faire reconnaître l'Innocence <strong>de</strong><br />

Mariamne et <strong>la</strong> perfidie <strong>de</strong> Salome. Toute <strong>la</strong> pièce<br />

n'est donc qu f une déc<strong>la</strong>mation dialoguée; elle est<br />

'absolument sans art, mais non pas sansquelque intérêt,<br />

puisqu'une femme innocente et mise à mort<br />

inspire toujours quelque pitié. Mondory, le premier<br />

têtenr <strong>de</strong> ce temps-là, <strong>de</strong>vint fameui par le succès<br />

qu'il eut dans Je rdle d'Héro<strong>de</strong>, que sans doute il<br />

Jouait avec autant d'emphase et d'exagération qu'il y<br />

en a dans les sentiments et les idées. Sa déc<strong>la</strong>mation<br />

ne pouvait pas être moins outrée que tout le<br />

-reste; elle Fêtait au point que Mondory pensa<br />

SIÈCLE DE LOUIS H¥* — POÈME. 46i<br />

périr <strong>de</strong>» cfiforts qu'il insait dans les foreurs d'Héro<strong>de</strong>*<br />

et fut emporté presque mourant hors <strong>de</strong>là<br />

scène, où il ne put jamais reparaître.<br />

Mais quel était le style et le dialogue <strong>de</strong> cette tragédie,<br />

jouée en même temps que le Clef, et mm<br />

<strong>de</strong> si grands app<strong>la</strong>udissements? C'est ce qu'il est en»<br />

fictif <strong>de</strong> voir, non pas tant pour juger Tristan que<br />

pour apprécier Corneille.<br />

Héro<strong>de</strong>, à Fouferture <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce, est retaillé<br />

par un songe effrayant. 11 appelle son capitaine <strong>de</strong>s<br />

gar<strong>de</strong>s Phérore, et lui prie <strong>de</strong> ce songe dont il est<br />

encore troublé. Phérore f assure que les songes no<br />

signifient rien <strong>du</strong> tout.<br />

Et, •don qu'un ra.bN.il me It os Jour entendre,<br />

Çtat les prendre fort Mm que <strong>de</strong> n'en rien attendra.<br />

BÉttOBB.<br />

Quelles tort» raisons apportait ce docteur,<br />

Qui MMitot qm le songe est toajoars sn menteur?<br />

mimons.<br />

Il disait que Thumeiif qui dam nos eorp domine -<br />

A Yok certains objets sa dormant MM» incitas»<br />

Le flegme humi<strong>de</strong> et froid s'éievaat as eer?eaiit<br />

T visât redressâtes <strong>de</strong>s brouil<strong>la</strong>rds et <strong>de</strong> Jean,<br />

<strong>la</strong> Mis ar<strong>de</strong>nte et Jaune, au qualités stîMIss ,<br />

Wj dépeint que eombats, qu'embrueiiiests <strong>de</strong> etlfsa»<br />

Le faeg qui ttent <strong>de</strong> rair, et répond an printemps<br />

Rend tes mates fortanéi dam leur» seasjss contents, lit.<br />

Après, eette dissertation sur les revu, qui ooeupe<br />

tout» <strong>la</strong> scène, Héro<strong>de</strong> veut enfin conter le<br />

sien 9 et Salome sa sœur se présente à <strong>la</strong> porte eu<br />

disant?<br />

Tes» fislt-fl opef«tessàa <strong>la</strong>ssieetaa urentsw?<br />

Héro<strong>de</strong> eonte son mmféwt% c'est-à-dire son<br />

rêve ; ensuite il se p<strong>la</strong>int à Phérore et à Salome <strong>de</strong>s<br />

chagrins que lui donne Mariamne, qui ne répond '<br />

nullement à Famëur qu'il a pour elle. Les <strong>de</strong>m<br />

confi<strong>de</strong>nts.s'efforcent <strong>de</strong> Faigrir <strong>de</strong> plus en plus<br />

contre son épouse.<br />

Quel p<strong>la</strong>Jatf fmm*wm <strong>de</strong> ciiérlr sme rœnt<br />

Boni toi •oarcea <strong>de</strong> pisssrs coulent Isesssaesiiissïf f<br />

Et fut fesir ¥c4re Mnoiir n'a point <strong>de</strong> ssuflipeitl?<br />

Hiieai*<br />

81 te divin objet dont je anlf Idolâtre<br />

Pane pour sn rocher, e'eit un rocher #alMtn9<br />

Un éeaell agréable $ oà l'on volt éc<strong>la</strong>ter<br />

Tout se sps <strong>la</strong> nature a fait pour nie tenter.<br />

Il i ¥ esf point <strong>de</strong> rnMi vermeil comme sa bouche,<br />

Qui mêle aa sffirM d'ambre à tout ce qu'elle touches<br />

Et l'éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> ses yeux f sa! que mes' sentiments<br />

îm mènent pour le mollis an rang iss d<strong>la</strong>mante.<br />

Um rœke éÊmi tteouk dm $mt€m et jrinm,<br />

m êcwdl a§téoèkf m rocker fdbâire, ée$ ymm<br />

qm kê ÊmMmmdi meMenSpow k tmâm mu mm§<br />

<strong>de</strong>gêkmmmii, etc. C'est cette profusion di figures<br />

bizarrement recherchées, et d'idées puérilement<br />

a<strong>la</strong>mbiquéea, qui % se mê<strong>la</strong>nt aux plus triviales p<strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s<br />

9 formait un ensemble vraiment grotesque :<br />

et tel était pourtant le style qui $ obéi les auteurs

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