la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS. — ÉLOQUENCElysepa?<br />
quéquesmorceaui tirés dtt dis<strong>cours</strong> adressé | exploita i»TCBttpiMirtêiïfr^<br />
99S<br />
<strong>de</strong>vant le sénat, à César dictateur, au moment où ~" # " s# ~ "*"* -•—-•• —--•- * —- *— *—<br />
i venait d'accor<strong>de</strong>r le rappel <strong>de</strong>Marcellus, qui avait<br />
été un <strong>de</strong> ses plus violents ennemis. Une partie <strong>de</strong><br />
ce dis<strong>cours</strong> s'est autre chose que f éloge <strong>de</strong> <strong>la</strong> clémence<br />
<strong>de</strong> César. Il est fait avec intérêt et noblesse,<br />
sans exagération et sans <strong>la</strong>iterie; et ce que dit foratesr<br />
en <strong>la</strong>issait est <strong>la</strong> meilleure réponse qu'on<br />
puisse faire à ceux qui lui ont reproché trop <strong>de</strong><br />
comp<strong>la</strong>isance pour César.<br />
* CTest avec regret , César, que f al enten<strong>du</strong> souvent <strong>de</strong><br />
•être beoetie ce mot qui 9 par luf-même , est pîeifi <strong>de</strong> sagesse<br />
et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur : J*ai mmz vécu, mit pour im nature<br />
9 s&iêpmr Im gloire. Assez pour <strong>la</strong> nature , si vous<br />
unies; asaei même pour <strong>la</strong> gloire, j'y consens, nuls non<br />
pis pour te patrie, qui est avant tout. Laissez donc ce<br />
<strong>la</strong>ngage aui philosophes qui ont rais leur gloire à mépriser<br />
<strong>la</strong> mort : cette sagesse ne doit palet être <strong>la</strong> a être ; ele coûterait<br />
trop à <strong>la</strong> république. Sans doute TOUS auriez sssez<br />
féca | si ?©es étiez né pour TOUS seul ; mais aujourd'hui que<br />
le sa<strong>la</strong>ire tous les citoyens et le sort <strong>de</strong> <strong>la</strong> république dépen<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite que vous tiendrez 9 vous êtes bien loin<br />
d'avoir achevé te grand édifice qui Mî être votre ouvrage :<br />
vous s'en aaea pas même jeté les fon<strong>de</strong>ments. Est-ce donc<br />
à uns à mesurer <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> vos jeun sur le peu <strong>de</strong> pria<br />
que peut y attacher votre can<strong>de</strong>ur d f pas <strong>la</strong>it ce qui n'aurait appartenu qu'à TOUS. Ayez dont<br />
<strong>de</strong>vant les yen ces juges se?ères qui prononceront un<br />
jour sur TOUS, et dont le jugement $ si j'ose 1® diref aura<br />
plus <strong>de</strong> polds-que Se nôtre 9 parce qu'ils seront sans intérêt,<br />
sans haine, et sans envié. »(vuf>n.) '<br />
Maintenant, je le <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à tous cens qui ont<br />
fait un crime à Cicéron <strong>de</strong>s louanges qu'il a don*<br />
nées à César : Est-ee là le <strong>la</strong>ngage d'un a<strong>du</strong><strong>la</strong>teur,<br />
d'un esc<strong>la</strong>ve? N'est-ce pas celui d'un homme éga»<br />
lement sensible aux vertus <strong>de</strong> César et aux intérêts<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> patrie, et qui rend-justice à l'un, mais qui<br />
aime l'autre; qui, en louant l'usurpateur <strong>de</strong> l'usage -<br />
qu'il fait <strong>de</strong> sa puissance, l'avertit que son premier<br />
<strong>de</strong>voir est <strong>de</strong>. le soumettre ani lois? Fal<strong>la</strong>it-il qu'il<br />
fût IsaesslNe à cette clémence qui nous touche en*<br />
core aujourd'hui? Je sais qu'un républicain rigi<strong>de</strong>s<br />
qu'un Bratus, un Caton, répondra qu'il ne faut<br />
rien louer dans un tyran; que sa clémence même<br />
est un outrage; que le premier <strong>de</strong> ses crimes est <strong>de</strong><br />
pouvoir pardonner. Je conçois cette fierté dans ém<br />
hommes nés libres, en qui l'amour <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté f<br />
sucé aiee le <strong>la</strong>it f étouffe lent autre sentiment. Mais<br />
ce <strong>de</strong>rnier excès <strong>de</strong> l'inflexibilité républicaine esl-Il<br />
âme9 et non pat sur on <strong>de</strong>voir indispensable? ne tient-il pas plutôt au<br />
l'intérêt eomman? Et si je TOUS disais que ce n'est pas caractère qn'à <strong>la</strong> morale ? ne peut^on y mettre quel<br />
asset pour cette gloire même que, <strong>de</strong>-votre propre-aveu » que restriction 9 quelque mesure-, sans se rendre vU<br />
et ma%ré tous vaspritodpea <strong>de</strong> piiaaafiiia 9 fouspvéiirez<br />
on coupable ? ne peut-on aimer, <strong>la</strong> liberté et son pays<br />
à tout? Quoi donc! me direz-voua, en Msseral-je si peu<br />
après moi? Beaucoup, €éaarf et même assez pour tout<br />
sans fermer entièrement son âme aux impulsions<br />
autre; trop peu pour voss seuls car à vos yen rien ne <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaissance? Tous ces<br />
doit être assez grand, si reste quelque chose au-<strong>de</strong>ssus. sénateurs, qui bientôt après assassinèrent César, se<br />
Or, prenez garda que, si toutes vos gran<strong>de</strong>s actions doi jetaient alors à ses pieds pur- en obtenir <strong>la</strong> grâce di<br />
vent aboutir à iaiaser h république dans f état où elle est t Marcelius. S'il était coupable à leurs yeux do pou<br />
VOéS a'aye* peatêt excité l'admiration que mérité <strong>la</strong> rértvoir l'accor<strong>de</strong>r, pourquoi <strong>la</strong> lui <strong>de</strong>mandaient-ils? Il<br />
table gloire, si eelleci consiste à <strong>la</strong>isser après soi le sou faut être conséquent c si tout ce qu'en reçoit d'un<br />
tenir <strong>de</strong> Men qu'en a fait au siens, à <strong>la</strong> patrie et au genre<br />
tyran déshonore, il est-abject <strong>de</strong> lui rien <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r.<br />
humain. YoUà ce qui vous reste à faire ^ •©» le grand<br />
Mais il est bien difficile <strong>de</strong> s'accor<strong>de</strong>r avec soi-même<br />
tarai qui doit vous écorner. Donnes une forme stable à<br />
<strong>la</strong> république, et jouissez aans^isêaie <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
dans <strong>de</strong>s principes outrés et excessifs. Cicéron 9 ejiie<br />
tranquillité que vous aarea proeurées à l'État... M*appeles l'on a taxé d'inconséquence , ne me paraît pas avoir<br />
pas votre ¥ie eele dont <strong>la</strong> condition humaine a marqué les mérité, comme eux, ce reproche». Quand on l'en<br />
bornes, mais ce<strong>la</strong> qui s'étendra dans tous les âges, et qui tendit dans <strong>la</strong> suite app<strong>la</strong>udir aux meurtriers <strong>de</strong> Cé<br />
awaftfcndre à <strong>la</strong> postérité. C'est I cette vie Immortelle que sar comme aux vengeurs <strong>de</strong> Mairie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté,<br />
TOUS <strong>de</strong>vez tout rapporter. Elle .a. déjà dans vous ae était-ce donc, comme on Ta dit, se démentir? Il<br />
qui peut être admiré; mais elle attend ce qui peut être pouvait répondre : J'ai loué dans un grand homme<br />
approuvé et estimé. On entendra, on lira arec étonne-<br />
ce qu'il avait <strong>de</strong> louable; j'ai Mâmé sa tyrannie pument<br />
vos triomphes sur Se Ehin, sur le M, sur l'Océan.<br />
bliquement, et f al exhorté lui-même à y renoncer ;<br />
Mais si <strong>la</strong> république n'est pas affermie sur une base soli<strong>de</strong><br />
par vos soins et YOfre sagesse, actre nom se répandra au je vou<strong>la</strong>is §al! fût le meilleures<br />
foin 9 mais ne vous donnera pas dans Farenlr un rang assuré<br />
et isemtestable. Tous serez citer nos aareaa» nomme<br />
vous avez été parmi nous, un sujet dé «firiaiaa et <strong>de</strong><br />
discoï<strong>de</strong> : les uns vous élè?ereat jusqu'au elel : les-autres<br />
diront qnffl vow a manqué ce qu'il y a <strong>de</strong> plus glorieui ,<br />
4e guérir les maai <strong>de</strong> k patrie f ils diiont que vos grands<br />
9 !! eût vécu : on l'a immolé<br />
à <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> Rome; je suis Romain, je remercie<br />
nos vengeurs. Mais quand César me rendait<br />
mon. ami, j'étais homme, et je remerciais celui qui<br />
faisait le bien avec le pouvoir <strong>de</strong> faire le mal.<br />
On voit avec p<strong>la</strong>isir, dans l'histoire, les témoignages<br />
multipliés <strong>de</strong> cet attrait réciproque que Ce-