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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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tère, et ries se Fa eu <strong>de</strong>puis. Tous les amateurs<br />

ont remarqué <strong>la</strong> teinté particulière <strong>de</strong> ce fers f<br />

Et <strong>de</strong> DavM éteint, etc.<br />

A quoi tient-elle? A <strong>la</strong> transposition d'une épi-<br />

SlÊÛLfe DE LOUIS XIV. -- POÉSIE,<br />

thète. Le f<strong>la</strong>mbeau étdmt. <strong>de</strong> David n'était qu'une<br />

igure ordinaire : David éMttf est une expression <strong>de</strong><br />

génie. Un autre vers qu'on n'a point remarqué,<br />

c'est celui-ci :<br />

Livre m mm faibles nsâtos ses puissants ennemis.<br />

On peut observer que Racine emploie assez rarement<br />

l'antithèse. Elle n ? est le plus sou?ent qu'une<br />

figure <strong>de</strong> mots; ici c'est l'histoire <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> pièce<br />

en un seul vers, qui <strong>mont</strong>re d'un celé <strong>la</strong> puissance 9<br />

et <strong>de</strong> l'autre <strong>la</strong> faiblesse : c'est le germe <strong>de</strong> l'intérêt.<br />

Les approches <strong>du</strong> péril commencent avec ie second<br />

acte. Le jeune Zacharie, le ûls <strong>du</strong> grand prêtre<br />

et <strong>de</strong> Josabeth¥ vient apprendre à sa mère que<br />

rentrée d'Athalie dans le temple a interrompu le<br />

sacrifice. Ce commencement d'acte , plein <strong>de</strong> vivaciié<br />

et <strong>de</strong> trouble, est d'un effet théâtral , après le<br />

calme majestueux <strong>du</strong> premier acte; et les détails<br />

sont remplis <strong>de</strong> cet esprit religieux qui entretient<br />

partout l'illusion f et nous p<strong>la</strong>ce dans le temple <strong>de</strong><br />

Jérusalem.<br />

Béjà, selon <strong>la</strong> loi, le grand piètre, mon père,<br />

Après avoir, m Dieu qui nourrit les homalnfl,<br />

De <strong>la</strong> moisson nouvelle offert les premiers pains,<br />

Lui présentait encore, entre ses mains sang<strong>la</strong>ntes,<br />

Des victimes <strong>de</strong> paix les entrailles fumantes :<br />

Debout à ses côtés, le Jeune Ël<strong>la</strong>cin ,<br />

Comme moi f le servait en long habit <strong>de</strong> lin;<br />

Et cependant <strong>du</strong> sang <strong>de</strong> <strong>la</strong> chair Immolée<br />

Les prêtres arrosaient l'autel et rassemblée.<br />

Un brait confus s'élève, et <strong>du</strong> peuple surpris<br />

Détourne tout à coup les yeux et les esprits.<br />

Une femme... peut-on <strong>la</strong> nommer sans B<strong>la</strong>sphème?<br />

Une femme... c'était Âthalie elle-même...<br />

IOS1BETH»<br />

Oèll<br />

EAGHAMB.<br />

Dans on <strong>de</strong>s parvis aux hommes réservé t<br />

Cette femme superbe entre t le front levé,<br />

Et se préparait même à passer les limites<br />

De l'enceinte sacrée, ouverte au seuls lévites.<br />

Le peuple s'épouvante, et fuit <strong>de</strong> tontes parts.<br />

. Mon père... Ah ! quel courroux animait ses regards !<br />

Molst à Pharaon parut moins formidable.<br />

« Reine, sors, a-t-H dit, <strong>de</strong> ce Heu FedofitaMe-t<br />

« D'eu te bannit ton sexe et ton impiété.<br />

« Viens-fa <strong>du</strong> Dieu vivant braver <strong>la</strong> majesté? »<br />

La reine alors sur lui Jetant un œil farouche,<br />

Pour bLasphémer sans doute ouvrait déjà <strong>la</strong> bouche.<br />

rignore si <strong>de</strong> Dieu fange, se dévoi<strong>la</strong>nt t<br />

Est venu lui <strong>mont</strong>rer un g<strong>la</strong>ive étince<strong>la</strong>nt ;<br />

Mais sa <strong>la</strong>ngue es sa bouche à l'instant s'est g<strong>la</strong>cée,<br />

El toute son audace a para terrassée ;<br />

Ses yeux, comme effrayés, n'osaient se détourner :<br />

Surtout ËUaefn paraissait l'étonner.<br />

JOSAiETH se récrie avec frayeur.<br />

„ Quoi donc? ÉMao<strong>la</strong> a para <strong>de</strong>vant elle?<br />

ZâCSâUïE.<br />

Huas regardions tous <strong>de</strong>ux cette relie cruelle t<br />

Et d'une égalé horreur nos écran étaient frappés ;<br />

Mais les prêtres bientôt nous ont enveloppés;<br />

On nous a fait sortir, rignore tout le reste,<br />

Et venais vous conter ce désordre ftmeste.<br />

JÔSABEfB.<br />

Ah ! <strong>de</strong> nos bras sans doute elle Tient Farradier,<br />

Et c'est lui qu'à Fautel sa fureur vient chercher.<br />

Iff<br />

Il n'y A pourtant jusqu'ici aucune raison <strong>de</strong> craindre<br />

pour lui ; mais ce" pressentiment est très-naturel ,<br />

et il va être justifié par l'événement : c'est <strong>la</strong> marché<br />

dramatique.<br />

Bitatll Âthalie fient occuper <strong>la</strong> scène avec Abner<br />

et Mathan. Le songe dont elle fait le récit est<br />

un morceau aehevé : jamais .on n $ a su narrer et<br />

peindre une foule d'objets différents a?ee <strong>de</strong>s traits<br />

plus vrais, plus variés , plus énergiques ; et ces traits<br />

expriment non-seulement les choses 9 mais le caractère<br />

<strong>du</strong> personnage. Cest peu <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> perfection :<br />

ce songe a un mérite unique t que Voltaire îe premier<br />

a relevé H il y a longtemps. Tous les autres songes<br />

qui se rencontrent dans nos tragédies ne sont que<br />

<strong>de</strong>s hors-d'œuvre plus eu moins bril<strong>la</strong>nts : celui<br />

d'Athalie seul est le principal mobile <strong>de</strong> faction.<br />

Il motif e <strong>la</strong> venue d'Athalie dans le temple, le désir<br />

qu'elle a <strong>de</strong> f oïr Joas f et les frayeurs qui l'engagent<br />

ensuite à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r cet enfant. Iî amènecettediseussion,<br />

où <strong>la</strong> bassesse féroce <strong>de</strong> Mathan est mise en<br />

opposition avec <strong>la</strong> bonté courageuse et compatissante<br />

d'Abner. Enin il donne lieu à cette scène aussi t<br />

neuve que touchante, où Athalie interroge Joas. Elle*<br />

a été si souvent louée f elle est toujours si universellement<br />

sentie, que tout détail sertit superflu. J'observerai<br />

que rien n'est ni plus adroit ni mieux: p<strong>la</strong>cé<br />

que le mouvement <strong>de</strong> pitié que donne l'auteur à<br />

Athalie, lorsqu'elle dit :<br />

Quel prodige nouveau me trouble et m'embarrasse?<br />

La doncenr <strong>de</strong> sft voix, son enfance, sa grâce,<br />

Font tnsenstblement à mon inimitié<br />

Snccé<strong>de</strong>r.... le sertis sensible à <strong>la</strong> pitié !<br />

Ce mouvement est si naturel, si involontaire et si<br />

rapi<strong>de</strong>, qu'Athalie,peut l'éprouver sans sortir <strong>de</strong><br />

son caractère; et d'ailleurs, le reproche qu'elle s'en<br />

fait <strong>la</strong> rend sur-le-champ à elle-même. Mais ce qu'il<br />

y a <strong>de</strong> plus heureux, c'est que l'impression qu'elle<br />

manifeste< conûrme celle <strong>du</strong> spectateur en <strong>la</strong> justifiant.<br />

Bien <strong>de</strong>s gens seraient peut-être tentés <strong>de</strong> se<br />

reprocher l'effet que pro<strong>du</strong>it sur eux <strong>la</strong> naïveté <strong>du</strong><br />

<strong>la</strong>ngage d'un enfant ; maïs lorsque Athalie elle-même<br />

n'y résiste pas, qui pourrait avoir honte d'y cé<strong>de</strong>r?<br />

Ici ¥oltaire fait une nouvelle critique.<br />

« Je ne vois pas, dit-il, pour quelle raison Joad s'obstine<br />

à ne vouloir pas epAtti&ïie adopte le petit Joas. Elle<br />

dit es propres termes. Je n'ai point d'héritier.... Je prétends<br />

mms traiter mmmê «on propre /81s. Athalie sV<br />

vait certaiiiaiieMali^ intérêt à faire tuer Joas : elle<br />

37.

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