la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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OOU!S DE UTTËMTOfŒ.<br />
Tir ; qui se craint aas cle traiter <strong>de</strong>vant mm les parties <strong>de</strong><br />
raciiïàaisnsitlen les plus dépendantes <strong>de</strong>s caprices <strong>de</strong> ta<br />
fortune, et qui veut bien impmr à ce qu'us jour an lui<br />
en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> compte. YôiSà h vrai citoyen, et mm pas ces<br />
efaârktans <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>rité, qui, pour obtenir aie fovear<br />
d'un jour, ont <strong>la</strong>it tomber les plus grands appuis <strong>de</strong> votre<br />
liberté. Je suis si loin <strong>de</strong> vouloir me comparer à ceux qui<br />
m'apostrophent, si Soin <strong>de</strong> les regar<strong>de</strong>r comme dignes <strong>du</strong><br />
nom <strong>de</strong> citoyens, que, s'ils me disaient : Qu'as-tu Mtpoiir<br />
<strong>la</strong> repu Wlipa ? je ne citerais pas les navires que j'ai équipés 9<br />
les sommes que J'ai doraéesfiôurteseoetribuUons, pofir<br />
les jeux publics , pour <strong>la</strong> rançon <strong>de</strong>s prisonniers, et astres<br />
choses semb<strong>la</strong>bles qui entrent dans les <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> l'huma»<br />
ailé ; non ; je dirais : l'ai <strong>la</strong>it tout ce que TOUS ne faites pas,<br />
et n f ai rien fait <strong>de</strong> ce que irons <strong>la</strong>ites. Je pourrais s comme<br />
tant d f antresf accuser, proscrire, corrompre; mais ce<br />
n'est ni l'ambition , ni <strong>la</strong> cupidité» «pi m'ont amené dans<br />
Ses affaires publiques. Quand je <strong>mont</strong>e à cette tribune,<br />
athéniens ; ce n'est pas pour augmenter mon crédit auprès<br />
<strong>de</strong> TOUS par <strong>de</strong>s paroles comp<strong>la</strong>isantes ; c'est pour augmenter<br />
faire puissance par <strong>de</strong>s a?is salutaires. C'est un<br />
témoignage que j'ai droit <strong>de</strong> me rendre f et <strong>de</strong>nt l'envie ne<br />
peut pas s'offenser. Je serais un mauvais citoyen 9 si je vous<br />
par<strong>la</strong>is <strong>de</strong> manière à daienir le premier parmi fous, tandis<br />
que TOUS seriez les <strong>de</strong>rniers parmi les Grecs. J'ai pour<br />
principe qu'A faut que l'État et ceux qui le gouYement<br />
s'élèvent et s'agrandissent ensemble et par les mêmes<br />
moyens, qu'il s'agit ici <strong>de</strong> voss dire 9 non pas ce qu'il y a<br />
<strong>de</strong> plus favorable auprès <strong>de</strong> vens y car chacun y est assez<br />
porté, mais ce qui YOUS est le plus utile; car pour fous le<br />
conseiller M liai <strong>de</strong> <strong>la</strong> sagesse, et <strong>de</strong> l'éloquence pour vous<br />
le persua<strong>de</strong>r. ECaaJe pu entends un <strong>de</strong> ces hommes<br />
s'écrier : « Yos ceisails sont excellents, mais os n'a jamais<br />
« <strong>de</strong> YOUS que <strong>de</strong>s dis<strong>cours</strong> 9 et non pas <strong>de</strong>s actions. » 11<br />
se trompe: ce n'est pas à moi qu'il doit adresser cette<br />
parole; c'est! ¥pus. Quand l'orateur YOUS a <strong>mont</strong>ré le<br />
meilleur parti qu'il y ait à prendre 9 U a fait tout ce qu'on<br />
doit exiger <strong>de</strong> lui. Lorsque Timothée YOUS disait, Athéniens,<br />
TOUS* délibérez i et les faéaa<strong>la</strong>s sont dans Hle<br />
dTEubéel kYez-YOus, armez une flotte, <strong>mont</strong>ei sur YOS<br />
? aisseau, on le crut, on suivit ses conseils : U a tait bleu<br />
parié, YOUS agites bien, chacun ût son <strong>de</strong>voir t et l'Eubée<br />
ftrt sauYée. Mais si v©es Hissiez restés oisifs, tes paroles <strong>de</strong><br />
Timothée et les affaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> république étalent épSement<br />
« Je me résume, et je een<strong>du</strong>s qu'il faal ordonner <strong>de</strong>s<br />
contributions 9 entretenir une armée dans <strong>la</strong> Chersonèse y<br />
y réformer les abus, s'il y en a eu, ne rien détruire9 et ne<br />
pas donner aux calomniateurs le p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> YOUS iair travailler<br />
Yous-mêmes à votre râ<strong>la</strong>s; qu'il faut enYoyer <strong>de</strong>s<br />
ambassa<strong>de</strong>urs dans toutes les contrées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce, pour<br />
préparer t discuter, lifter les mesures nécessaires au sa<strong>la</strong>i<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> république; mais principalement, et avant tout9<br />
punir les traîtres sa<strong>la</strong>riés prias ennemis pour YOUS enchaîner<br />
ici prieurs perfi<strong>de</strong>s manœuvres : leur châtiment<br />
fera détester leur exemple, et encouragera les bons citoyens.<br />
Si YOUS prenez sérieusement ces résolutions 9 §1 l'exécution<br />
les suit sans dé<strong>la</strong>i 9 YOUS aseï tonte espérance <strong>de</strong> réussir ;<br />
mais, ti tans YOUS contesta é'afp<strong>la</strong>aiîr l'auteur, sans<br />
rien foire ie ce qu'il irons eonseOle, je YOUS le déc<strong>la</strong>re<br />
encore, il n'est pas en mol <strong>de</strong> YOUS sauver par mes. paroles<br />
quand YOUS ne voutet pas YOUS sauYer vous-mêmes. »<br />
Je siens à présent à <strong>la</strong> distinction que m'a proposée<br />
us <strong>de</strong> mes collègues (M. Garât) entre l'éloquence<br />
et l'art oratoire, distinction qui m m'a point<br />
paru, je l'avoue, avoir l'importance qu'il semb<strong>la</strong>it<br />
y mettre. On sait assez en effet que l'éloquence,<br />
considérée en elle-même, est une faculté naturelle f<br />
et que Fart oratoire est <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s moyens que<br />
l'étalé et f expérience ajoutent à cette faculté. Je<br />
me suis donc contenté d'indiquer, en commençant,<br />
cette différence suffisamment connue , et j'ai saisi<br />
d'ailleurs Fusage reçu 9 même dans le <strong>la</strong>ngage didaotique,<br />
dédire indifféremment ou Féloquence, on<br />
Fart oratoire, parce qu'on sait qu'il s'agit ici 4e<br />
cette espèce d'éloquence qui fertile les dons <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
nature par le se<strong>cours</strong> <strong>de</strong>s préceptes.. *<br />
Mon collègue avait remarqué, et avec raison,<br />
qu'il y assit <strong>de</strong>s easrages oà l'éloquence se trou*<br />
sait sans Fart oratoire, et d'autres oà était fart<br />
oratoire sans Féloquence. 11 en résulte seulement<br />
que le talent naturel se manifeste quelquefois sans<br />
le se<strong>cours</strong> <strong>de</strong> fart, et que Fart ne donne pas le talent.<br />
Mais il fout consentir aussi que le talent sans<br />
culture ne pro<strong>du</strong>it guère que quelques morceau<br />
épars et imparfaits Y et que <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong> Fus et <strong>de</strong><br />
l'autre peut seule faire écinre les chefs-d'oeofre qui<br />
sont ici l'objet <strong>de</strong> nos étu<strong>de</strong>s; o*est encore une *é»<br />
rité reconnue.<br />
J'avais dit que <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> éloquence, celle que<br />
les anciens appe<strong>la</strong>ient par excellence Féloquence<br />
<strong>de</strong>s orateurs , eloqmmiimm orutortam, celle qui se<br />
signale dans les assemblées politiques et dans les<br />
tribunaux, n'avait pu fleurir parmi nous, comme<br />
à Rome et dans Athènes 9 avant l'époque <strong>de</strong> antre<br />
réfolution; mais j'avais rappelé en même temps les<br />
beaux é<strong>la</strong>ns que l'esprit <strong>de</strong> liberté avait pro<strong>du</strong>its f<br />
<strong>de</strong>puis trente ans, sons <strong>la</strong> plume <strong>de</strong> nos célèbres<br />
écrivains, et j'avais remarqué spécialement fit*-'<br />
fluence qu'eut sur l'esprit public Féloquence <strong>du</strong> panégyrique<br />
, lorsque l'Académie Française mit an<br />
con<strong>cours</strong> l'éloge <strong>de</strong>s grands hommes. Si je n'ai pas<br />
insisté là-<strong>de</strong>ssus autant que Fa fait ensuite mon<br />
collègue, c'est que plusieurs raisons <strong>de</strong> circonstance<br />
m'engageaient à passer rapi<strong>de</strong>ment sur m genrr<strong>de</strong><br />
mérite, qui me paraissait aujourd'hui fort oublié;<br />
et d'ailleurs je l'avais développé plus d'une fois dans<br />
mes écrits, lorsque j'ai cru <strong>de</strong>voir défendre l'Acadé»<br />
mie Française contre <strong>de</strong>s détracteurs ignorants ou<br />
envieux 9 et <strong>mont</strong>rer qu'il entrait dans leurs reproches,<br />
non-seulement <strong>de</strong> Finjustice, mais même <strong>de</strong><br />
Fingratltu<strong>de</strong>, comme, peu <strong>de</strong> temps auparavant,