la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Mais <strong>de</strong> tout faillie» quel sera te <strong>la</strong>ngage?<br />
Sur les pas <strong>de</strong>s tyrans veux-tu que Je m'engage,<br />
Et que Rome, effaçant tant <strong>de</strong> litres d'honneur,<br />
Me <strong>la</strong>isse pour tout nom celui d s @mpû4sonnetir?<br />
Ils mettront ma vengeance an rang <strong>de</strong>s parrici<strong>de</strong>s.<br />
Ici Narcisse commence à être plus à son aise. 11<br />
a voulu son<strong>de</strong>r l'âme <strong>de</strong> Héron. Elle s'ouvre» et il<br />
voit que <strong>la</strong> sature n'y a pas jeté un cri/ qu'il s'y a<br />
pasea remords, pas un sentiment <strong>de</strong> vertu; que<br />
Mérou ne fait rfeuY ni pour sou frère f ni pour sa<br />
mère, ni pour Burrhus, mais seulement qu'il craint<br />
eùcoreropinionpublique,lè<strong>de</strong>rAier frein <strong>de</strong> l'homme<br />
pervers et puissant, quand il a <strong>de</strong> l'amour-propre.<br />
Néron en a encore, et c'est par son amour-propre<br />
même que Hareisse va se ressaisir <strong>de</strong> #Iui.<br />
SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />
Et prenez-vous, seigneur, leurs caprices pour gui<strong>de</strong>s?<br />
Avez-vans préten<strong>du</strong> qu'ils se tairaient toujours?<br />
Est-ce à TOUS <strong>de</strong> prêter f oreille à leurs dis<strong>cours</strong>?<br />
De vos propres désirs perdrez-vous <strong>la</strong> mémoire?<br />
Et serez-vous te seul que vous n'oserez croire?<br />
Mais, seigneur, les Romains ne vous sont pas cornu»;<br />
• ffoo ; non : dans leurs dis<strong>cours</strong> Us sont plus retenus.<br />
Tant <strong>de</strong> précaution affaiblit votre règne ;<br />
lis croiront, en effet, mériter qu'on les craigne.<br />
Voilà, <strong>de</strong> toutes les suggestions, <strong>la</strong> plus perfi<strong>de</strong><br />
et <strong>la</strong> plus sûre auprès <strong>de</strong>s mauvais princes, c'est ^irriter<br />
en eux l'orgueil <strong>du</strong> pouvoir. Qui peut savoir<br />
combien <strong>de</strong> fois l'a<strong>du</strong><strong>la</strong>tion a wpété dans d'autres<br />
termes ce que dit ici Narcisse? 11 ne lui reste plus<br />
qu'à rassurer bien pleinement Héron sur opinion<br />
et les dis<strong>cours</strong> <strong>de</strong>s Romains.<br />
An Joug, <strong>de</strong>puis tenglempf f lia se sont façonnés;<br />
Ils adorent <strong>la</strong> main qui tes tient enchaînés ;<br />
Vous les verrez toujours ar<strong>de</strong>nts | vous comp<strong>la</strong>ire.<br />
Leur prompte servitu<strong>de</strong> a fatigué Tibère.<br />
Mot-même, revêtu d'an pouvoir emprunté,<br />
Que Je reçus <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> avec <strong>la</strong> liberté,<br />
J*ai cent fols, dans le <strong>cours</strong> <strong>de</strong> ma gloire passée,<br />
Tenté leur patïenèl, et ne l'ai point <strong>la</strong>ssée.<br />
D*un empoisonnement vous craignez <strong>la</strong> noirceur?<br />
Faites' périr le ïrère; abandonnez <strong>la</strong> sœur ;<br />
Rome, sur les autels prodlguanties victimes, •<br />
Fussent-ils innocents s leur trouvera <strong>de</strong>s crimes.<br />
Toqj verrez mettre an rang <strong>de</strong>s Jours infortunés<br />
* Ceux où Jadis <strong>la</strong> soeur et le frère sont nés.<br />
C'est en effet ce qui arriva après le meurtre jTAgrippine,<br />
et rabjêctiog <strong>de</strong>s Romains est peinte ici<br />
mee Fénergique fidélité <strong>de</strong>s crayons <strong>de</strong> Tacite. Héron<br />
, délivré, non pas <strong>de</strong> ses scrupules, mais <strong>de</strong> ses.<br />
craintes, ne se défend plus que bien faiblement.<br />
*<br />
narcisse, encore on coup, Je.ne puis l'entreprendra.<br />
J'M promis à Barriras; il a fallu me rendre.<br />
Je ne veux point encore, en lui manquante© fol,<br />
Donner à sa*vertu <strong>de</strong>s armes contre mol.<br />
l'oppose à ses raisons un courage inutile ;<br />
.Je ne l'éooate^polnt avec un cœur tranquille.<br />
11 ne reste donc plus à détruire qu'un reste d'égard<br />
pour Burrhus, exprimé <strong>de</strong> manière à faire voir que<br />
les. conseils d'un vertueux gouverneur pèsent étrangeroent<br />
à Héron, impatient <strong>de</strong> secouer toute espèce<br />
<strong>de</strong> joug. C'est l'instant <strong>de</strong> porter le <strong>de</strong>rnier coup; et<br />
Harasse emploie l'arme si familière aux méchants9<br />
<strong>la</strong> calomnie. Il attribue à Burrhus, à Sénèque, à<br />
tous ceux qui s'efforçaient encore <strong>de</strong> contenir les<br />
vices <strong>de</strong> Héron, les propos les plus injurieux et les<br />
plus amers. Cet artifice <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>tteurs ne manque<br />
presque jamais son effet. Us mettent dans <strong>la</strong> bouche<br />
<strong>de</strong>celui qu'ils veulent perdre tout le mépris qu'ils<br />
ont au fond <strong>du</strong> eccur pour le maître qu'ils feulent<br />
tromper.<br />
Burrbus ne pense pas, seigneur, tout ce qu'il dit :<br />
Son adroite vertu ménage son crédit,<br />
Ou plutôt ils n'ont tous qu'une même pensée ;<br />
Ils verraient par ce coup leur puissance abaissée.<br />
Vous seriez libre alors, seigneur ; et <strong>de</strong>vant vous<br />
Ces maîtres orgueilieuz fléchiraient comme nous.<br />
Quoi donc! ignorez-vous tout ce qulis osent dire?<br />
« Néron, s'ils en sont crus t n'est point né pour l'empire ;<br />
« Il ne dit, il ne fait que ce qu'on lui prescrit :<br />
- « Burrhus con<strong>du</strong>it êùn cœur. Sénèque son esprit.<br />
« Pour toute ambition f pour vertu singulière,<br />
f 11 «celle à con<strong>du</strong>ire un char dans <strong>la</strong> carrière t<br />
« A disputer <strong>de</strong>s pris indignes <strong>de</strong> ses mains,<br />
« A se donner lui-même en spectacle auk Romains,<br />
« A venir prodiguer sa voix sur un théâtre,<br />
« A réciter <strong>de</strong>s chants qui! veut qu'on idolâtre;<br />
« Tandis que <strong>de</strong>s soldats, <strong>de</strong> moments en moments,<br />
« Tout arracher pour lui <strong>de</strong>s app<strong>la</strong>udissements. »<br />
Ah S ne voulez-vous pasles forcer à se taire?<br />
Pour le coup, il est impossible que Héron résiste<br />
à cette adresse infernale. Chaque mot est un trait<br />
qui le perce. On le prend à <strong>la</strong> fois par toutes ses faiblesses<br />
: il faut qu'il succombe.<br />
Tiens, Harcisse ; allons vol* ee que nous <strong>de</strong>vons faire.<br />
Il ne dit pas positivement quel parti il prendra,<br />
mais on voit que son parti est déjà pris»<br />
Cette scène est peut-être <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> leçon q§ê<br />
jamais Fart dramatique ait donnée aux souveraiûs.<br />
On assure que l'endroit qui regar<strong>de</strong> les spectacles<br />
it assez d'impression sur Louis XIY pour le corriger<br />
<strong>de</strong> l'habitu<strong>de</strong> où il était y dans sa jeune^|e9 <strong>de</strong><br />
représenter sur k scène dans les fêtes <strong>de</strong> sa cour.,<br />
C'était une chose <strong>de</strong> peu d'importance; mais cette<br />
scène bien méditée peut donner <strong>de</strong> tout autres leçons :<br />
et pour ce qui regar<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s <strong>cours</strong>, dont<br />
Corneille parle si souvent, et que Fontanelle et tant<br />
d'autres préten<strong>de</strong>nt si supérieurement peinte dans<br />
Oikon, je crois que c'est ici qu'il faut <strong>la</strong> chercher;<br />
qu'il n'y en a que quelques traita généraux dans ce<br />
petit nombre <strong>de</strong> vers qu'on a retenus d'Otkon, pièce<br />
que d'ailleurs on lit syten; mais que le tableau entier<br />
se trouve dans les rôles d'Agrippine, <strong>de</strong> Burrhus<br />
et dé Harcisse.<br />
J# ne parlerai <strong>du</strong> beau récit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Britan-<br />
nicus que pour observer le seul endroit où Racine v<br />
égal à Tacite dans tqpit le rate (et <strong>de</strong>st ce qu'ta peut<br />
dire <strong>de</strong> plus fort), paraît être resté au-dwsoui <strong>de</strong>