23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

S74<br />

COUBS Bl UT1VHATDBE.<br />

maudite. Sanarieétaitpoiirlénisalenieeqiie Genève<br />

est pour Rome. L'auteur ê f JtkaMe rappelle cette<br />

malédiction dans plusieurs endroits <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce, particulièrement<br />

dans celui-ci :<br />

Meu, qui hait les tyrans, et «pf dans ïmmM<br />

lura d'exterminer àebab et Jéxabei;<br />

Dieu qui, frappant Joram', le mari <strong>de</strong> leur fine,<br />

A Jusque toc son flii poursuivi ksr famlUe; f<br />

W®u, dont te bras vengeur, pour us temps suspen<strong>du</strong>,<br />

Sur cette race impie est toujours éten<strong>du</strong>.<br />

Ailleurs, en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> Jéhu, roi d'Israëlf il fall<br />

dire à Joad:<br />

lAu , qu'avait choisi sa sagesse profon<strong>de</strong> ;<br />

Jébn i sur mit Je vols qae votre espoir se fouie,<br />

D'an oubli trop Ingrat a payé ses bienfaits ; • '<br />

lébu <strong>la</strong>isse d'àetaab l'affreuse fille eu paix,<br />

Suit <strong>de</strong>s rois disrail les profanes exemples f<br />

Bu fil dieu <strong>de</strong> l'Egypte a conservé les temples,<br />

lébu, sur les hauts lieux enfin osant offrir<br />

Un téméraire encens que EMeu ne peut souffrir,<br />

M'a pour servir sa cause et venger ses injures,<br />

RI le cour assex droit, ni les mains assex purée.<br />

Ces notions générales n'ont pas un rapport direct<br />

à <strong>la</strong> question que je traite en ce moment; mais elles<br />

sont nécessaires pour donner une idée juste <strong>du</strong> sujet ,<br />

et réfuter le même auteur sur d'autres observations<br />

antiques que je me propose d'examiner. Maintenant<br />

lia précis très-cqurt <strong>de</strong>s faits'historiques sur lesquels<br />

<strong>la</strong> pièce est fondée fera voir si Joad est en effet un<br />

rebelle, et s'il défait regar<strong>de</strong>r Âthalie comme sa<br />

reine.<br />

Athalie était fille d'Aehab et <strong>de</strong> Jéiabel, qui régnaient<br />

dans Israël ; elle avait épousé Joram 9 roi <strong>de</strong><br />

Juda9 fils <strong>de</strong> Josaphat , et le septième roi <strong>de</strong> <strong>la</strong> race<br />

<strong>de</strong> David. Son fils Ochosias, entraîné dans l'idolâtrie,<br />

ainsi que Joram, par l'exemple d f Athalie, ne régna<br />

qu'un anf et fut tué, avec tous les princes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

maison d'Aehab, par Jéhu, que Bien avait <strong>la</strong>it sacrer<br />

par ses prophètes, pour régner sur Israël et pour<br />

être le ministre <strong>de</strong> ses vengeances. Athalie, irritée<br />

<strong>du</strong> massacre <strong>de</strong> sa famille 9 voulut 9 <strong>de</strong> son cité , exterminer<br />

celle <strong>de</strong> David 9 et fit périr tous les enfants<br />

d'Ochosias ses petits-fils. Joas au berceau échappa<br />

seul à cette barbarie, sauvé par Josabeth, soeur <strong>du</strong><br />

roi Ochosias, mais d'une autre mère qu'AthaJie, et<br />

femme <strong>du</strong> grand prêtre Joad.<br />

D'après ces faite, tous énoncés et répétés dans <strong>la</strong><br />

pièce 9 je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>! mon tour si Joas n'était pas l'héritier<br />

légitime <strong>du</strong> royaume <strong>de</strong> Juda, et si Ton pouvait<br />

lui disputer le droit <strong>de</strong> succé<strong>de</strong>r à son père ? je<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> si Athalie n'était pas éii<strong>de</strong>mment une usur­<br />

patrice t et si elle avait d'autres droits que ses crimes ?<br />

je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il est permis d'avancer si gratuitemen<br />

que Joad a pu lui faire miment <strong>de</strong>fiêêUtêt C'est<br />

supposer un Ait non-seulement faux, mais impos­<br />

sible. H suffit d'cntendiet dès <strong>la</strong> première seine, <strong>de</strong><br />

quelle manière Joad parle d'Athalie :<br />

Huit ans déjà passés, une impie étrangère<br />

Bu sceptre <strong>de</strong> BmvM usurpe tous les droits,<br />

Des épiante <strong>de</strong> son fils détestable bomldile,<br />

Et même contre Dieu lève son bras perfi<strong>de</strong>.<br />

Supposons qu'après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Henri 1, Catherine<br />

<strong>de</strong> Médias eût fiait assassiner tous les princes<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> branche <strong>de</strong> Yalois et ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> branche <strong>de</strong><br />

Bourbon, et que François II, encore enfant, cru<br />

mort comme les autres, eût été, par un enup ia<br />

hasard, dérobé au g<strong>la</strong>ive <strong>de</strong>s assassins, ci caché<br />

dans une cour étrangère ou dans quelque vile <strong>du</strong><br />

royaume; qu'il fût parvenu ensuite à se faire reconnaître<br />

pour ce qu'il était, lui-aurait-on contesté<br />

son droit à <strong>la</strong> couronne? C'est précisément <strong>la</strong> situa»<br />

tion où se trouve Joas. Il est donc bien évMemmeiÈf<br />

roi <strong>de</strong> Juda; Joad est son «ttfef et non pas celui<br />

d'Athalie. Joad n'a donc fait ni pu faire fermas!<br />

êefiêêiîÉà à une usurpatrice meurtrière, souillée <strong>de</strong><br />

sang et <strong>de</strong> forfaits. 11 n'est dit nulle part qu'il lui ait<br />

fait ce serment, et son caractère et sa religion ne<br />

permettent pas plus <strong>de</strong> le présumer dans une tragédie<br />

que dans l'histoire. Athalie, qui ne régnait<br />

que par <strong>la</strong> force, n'ignorait pas <strong>la</strong>s sentuneats es<br />

Joad et <strong>de</strong> ses lévites ; mais elle ne les craignait pas.<br />

Elle dit elle-même :<br />

Vos patres, Je veux aléaf Abuer vous Favouer,<br />

Des bontés d'Athalie ont iSea <strong>de</strong> M louer,<br />

le sais, sur ma con<strong>du</strong>ite et contre ma puissance,<br />

lusqu'oà <strong>de</strong> leurs dis<strong>cours</strong> Us portent <strong>la</strong> licence :<br />

Us vivent cependant, et leur aaraplt est <strong>de</strong>bout<br />

Elle les regar<strong>de</strong> donc comme ses ennemis 9 mais<br />

comme <strong>de</strong>s ennemis faibles et impuissants; et Ton<br />

peut penser que, si elle les épargne, c'est pour ne<br />

pas commettre <strong>de</strong>s cruautés inutiles. Il en résulte<br />

que Joad, bien loin <strong>de</strong> conspirer cmâre <strong>la</strong> reme^<br />

défend son légitime souverain contre une marâtre<br />

barbare qui lui a ravi le trône, et qui a voulu lui<br />

arracher <strong>la</strong> vie. On voit par là combien est faux dans<br />

tous ses rapports le parallèle hypothétique qu'on<br />

établit entre Elisabeth et Athalie, entre Joad et l'archevêque<br />

<strong>de</strong> Cantorbéry. Celui-ci était sujet d'Elisabeth,<br />

et Joad ne l'était pas d'Athllie. Le pré<strong>la</strong>t<br />

ang<strong>la</strong>is ne détail rien à Marie Staart que <strong>de</strong> <strong>la</strong> pitié ;<br />

le pontife <strong>de</strong> Jérusalem <strong>de</strong>vait servir <strong>de</strong> tout son<br />

pouvoir le <strong>de</strong>rnier rejeton <strong>de</strong> ses rois, sauvé par son<br />

épouse, et nourri dans le temple : <strong>la</strong> disparité est<br />

complète.<br />

Mais ce n'est pas assez que <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> Joad soit<br />

juste; il faut justifier les moyens qu'il emploie. <strong>la</strong><br />

manière dont on les attaque offre un côté spécieux :<br />

f un prêtre qui trompe! un prêtre qui assassine! Ce

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!