la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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COUES DE L1TTÉMTD1I.<br />
« Terres CDAD les condamne toos9 <strong>de</strong> l'avis <strong>de</strong> SOI conseil;<br />
mais pourtant, dans une casse <strong>de</strong> cette nature, dais<br />
ose affaire capitale, il ne fait Tenir si son questeur Teltins,<br />
ni son lieutenant Cervius. Cepréten<strong>du</strong>conseiln'était<br />
que le ramas <strong>de</strong>s brigands qu'il avait à ses ordres, Juges*<br />
représentez-vous <strong>la</strong> eonsternation <strong>de</strong>s Siciliens f nos pins<br />
fidëes et nos pins anciens aillés, si souvent comblés <strong>de</strong>s<br />
bienfaits <strong>de</strong> nos ancêtres. Chacun tremble pour soi, personne<br />
ne se croit en sûreté. On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ee qu'est <strong>de</strong>»<br />
tenus cette ancienne douceur <strong>du</strong> gooïémanent romain ,<br />
changée «cet eicès'd'iimniiiaiiitéjcomment tant d'homme*<br />
ont pu être condamnés en on moment, sans être con?aineus<br />
d'aucun crime ; comment ce préteur indigné a pu imaginer<br />
<strong>de</strong> couvrir ses brigandages par le supplice <strong>de</strong> tant d'innocente.<br />
Il semble en effet qu'on ne puisse rien ajouter à tant<br />
<strong>de</strong> scélératesse, <strong>de</strong> démence et <strong>de</strong> entantes. Mais Terres<br />
veut se surpasser lui-même ; il veut enchérir sur ses propres<br />
forfaits. Je feue ai parlé <strong>de</strong> Pha<strong>la</strong>rgus, excepté <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
condamnation générale, parce qu'il commandait le navire<br />
que <strong>mont</strong>ait Géomène, Timarchi<strong>de</strong> s tin <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong><br />
Verres, fut instruit que ce jeune homme, ne croyant pas<br />
sa cause différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s antres f avait <strong>mont</strong>ré quelque<br />
crainte. Il sa le trouver, lui déc<strong>la</strong>re qu'il est à l'abri<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> hache, mais qu'il court risque d'être battu <strong>de</strong> verges,<br />
sH ne se rachète <strong>de</strong> ce supplice; et fous l'aie?, enten<strong>de</strong><br />
¥Ons spécifier <strong>la</strong> somme qu'il assit comptée pour se dérober<br />
ans serges <strong>de</strong>s licteurs» Mais à qsol m'arrêté-je ? SomVee<br />
là <strong>de</strong>s reproches à faire à Terres ? Un jeune homme noble ,<br />
un commandant <strong>de</strong> vaisseau, se rachète <strong>de</strong>s verges à pris<br />
d'argent t c'est dans Terrés un trait d'hnminité *. Un antref<br />
au même pris , se dérobe à <strong>la</strong> hache : Terres sens y a<br />
accoutumés ; ce n'est pas à M qu'A faut reprocher <strong>de</strong> tels<br />
crimes» ce n'est rien pour lui. Le peuple romain attend <strong>de</strong>s<br />
horreurs nouvelles , <strong>de</strong>s attentats inouïs ; il sait que ce n'est<br />
pas un magistrat prévaricateur qu'on a mis en jugement<br />
<strong>de</strong>vant vous f mais le plus abominable <strong>de</strong>s tyrans : sens aies<br />
le reconnaître. Les innocents sont condamnes, on les trame<br />
dans les cachots, on prépare leur supplice. Mais il faut que<br />
ce supplice commence dans leurs malhesreui parents ; on<br />
leur interdit <strong>la</strong> vue <strong>de</strong> leurs enfants ; on défend <strong>de</strong> leur porter<br />
<strong>de</strong>s vêtements et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture. Ces pères infortunés ,<br />
qui sont ici <strong>de</strong>vant TOUS , étaient étendis sur le seuil <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
prison; <strong>de</strong>s mères déplorables y passaient <strong>la</strong> nuit dans les<br />
pleurs 9 sans pouvoir obtenir les <strong>de</strong>rniers embrassements<strong>de</strong><br />
leurs enfants : elles <strong>de</strong>mandaient pour toute grâce qu'il leur<br />
fût permis <strong>de</strong> recueillir leurs <strong>de</strong>rniers soupirs , et le <strong>de</strong>mandaient<br />
en vain. Là veil<strong>la</strong>it le gardien <strong>de</strong>s prisons» le ministre<br />
<strong>de</strong>s barbaries <strong>de</strong> Terrés, <strong>la</strong> terreur <strong>de</strong>s citoyens» le<br />
licteur Sestius» qui s'établissait un revenu sir les douleurs<br />
et les <strong>la</strong>rmes <strong>de</strong> tons ces malheureux. — Tant pour visiter<br />
votre ils » tant pou? M donner <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture. Personne<br />
se s'y refusait. — Que me <strong>de</strong>naeres-vous pour .faire mourir<br />
votre ils d'un seul coup y pour qu'a ne souffre pas longtemps»<br />
pour qu'il ne soit pas frappé plusieurs fois? Tontes<br />
• M. Gueroult, dans sa tra<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières Terrines<br />
f remarque avec raton que <strong>la</strong> Harpe s'est trompé dans cet<br />
endroit,et 11 prouve qm ces mots, kmwmmum mi, chap. xuv,<br />
veakaf ctire, c*erf um ckem r«*s iimpie, e'etf mm tmit <strong>de</strong><br />
i'kuwmimefaièkme.<br />
ces grâces étaient taxées. 0 condition affreuse ! à insupportable<br />
tyrannie ! ce n'était pas <strong>la</strong> vie que l'on inarctmnïsst v<br />
c'était une mort plus prompte et moins cruelle î Les prisonniers<br />
eux-mêmes composaient avec Sestius pour ne recevoir<br />
qu'un seul coup; ils <strong>de</strong>mandaient à leurs parents,<br />
comme une <strong>de</strong>rnière marque <strong>de</strong> leur tendresse» <strong>de</strong> payer<br />
cette faveur à fiileslble Sestius. Est-ce assez <strong>de</strong> tour»<br />
ments? <strong>la</strong> mort en aera-t-elle au moins le terme ? <strong>la</strong> barbarie<br />
peut-dle s'étendre an <strong>de</strong>là? Oui : quand ils auront étU<br />
exécutés» leurs corps seront exposés aux bêtes féroces. Si<br />
c'est pour les parents un malheur <strong>de</strong> plus g qu'ils payent te<br />
droit <strong>de</strong> sépulture. Tous le saves» vous sves enten<strong>du</strong><br />
Onase <strong>de</strong> Ségeste vous dire quelle somme il avait payée<br />
à Timarchi<strong>de</strong> pour ensevelir lïérscllis. Et qui» dans Syracuse<br />
; ignore que ces marchés pour <strong>la</strong> sépulture se traitaient<br />
entre Timarchi<strong>de</strong> et les prisonniers eux-mêmes ; que ces<br />
marchés étaient publics; qu'ils se concluaient en présence<br />
<strong>de</strong>s parents; que fonds <strong>de</strong>s funérailles était arrêté et payé<br />
d'avance?<br />
* Le moment <strong>de</strong> FeitafJam est arrivé : on tire les prisonniers<br />
<strong>de</strong> leurs cachets, en les attache au poteau ; ils reçoivent<br />
le coup mortel. Quel fut alors l'homme assez insensible<br />
pour ne pas se croire frappé <strong>du</strong> même coup» pour ne<br />
pas être touché <strong>du</strong> sort <strong>de</strong> ceslnincents 9 <strong>de</strong> leur jeunesse »<br />
<strong>de</strong> leur infortune» qui <strong>de</strong>venait celle <strong>de</strong> tous leurs concitoyens?<br />
Et toi» dans ee <strong>de</strong>uil général, au milieu <strong>de</strong> ces<br />
gémissements, ta triomphais sans doute ; ta te livrais à ta<br />
joie insensée ; tu t'app<strong>la</strong>udissais d'avoir anéanti tes témoins<br />
<strong>de</strong> ton avarice. Tu te trompais » Terrés » en croyant effacer<br />
tes soailtareset <strong>la</strong>ver tes crimes dans le sang <strong>de</strong> l'innocence.<br />
Tu t'accusais toi-même» en te persuadant que tu<br />
pourrais, à force <strong>de</strong> barbarie» l'assurer l'impunité <strong>de</strong> les<br />
brigandages. Ces innocents sont morts» il est vrai; niais<br />
leurs parents vivent, mais ils poursuivent <strong>la</strong> vengeance <strong>de</strong><br />
leurs enfants, mais ils poursuivent ta punition. Que dis*<br />
je ? Parmi ceux que tu avals marqués pour tes victimes ,<br />
il en est qui sont échappés ; U en est que le ciel a réservés<br />
pour ce jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice. Toilà Phi<strong>la</strong>rque qui n'a pas fui<br />
avec Cléomène; qui, heureusement pour lui» a été pris<br />
par les pirates f et que sa captivité a sauvé <strong>de</strong>s fureurs d'un<br />
brigand plus inhumaiii cent fois que ceux qui sont nos<br />
ennemis. Toilà Pha<strong>la</strong>rgus qui a payé sa délivrance à ton<br />
agent Timarchi<strong>de</strong>. Tous <strong>de</strong>ux déposent <strong>du</strong> congé ven<strong>du</strong><br />
aux matelots» <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>mine qui régnait sur <strong>la</strong> lotte, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
faite <strong>de</strong> Cléomène. Eh bien ! Romains » <strong>de</strong> quels sentiments<br />
êtes-veus affectés?qu'attes<strong>de</strong>x-vous encore? ni se réfugieront<br />
vos alliés? à qui s*adresseront-ils? dans quelle espérance<br />
pourront-ils encore soutenir <strong>la</strong> vie» si vous les ananfainesP...<br />
C'est ici le port, l'asile, Faute! <strong>de</strong>s opprimés.<br />
Il ne viennent pas y re<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r leurs biens, leur ory leur<br />
argent, tours esc<strong>la</strong>ves, les ornements qui ont été enlevés<br />
<strong>de</strong> leurs temples et <strong>de</strong> leurs cités. HéSas! dans leur simplicité,<br />
ils craignent que le peuple romain ne <strong>la</strong>sse plus<br />
un crime à ses préteurs lie les avoir dépouillés. Ils voient<br />
que <strong>de</strong>puis longtemps nous souffrons en silence que quelques<br />
particuliers absorbent les richesses <strong>de</strong>s nations;<br />
qu'aucun d 9 em9 même, ne se met en peine <strong>de</strong> cacher sa<br />
cupidité et ses-rapines; que leurs maisons <strong>de</strong> campagne<br />
sent toutes rtmpiies, toutes briUantes <strong>de</strong>s dépouilles <strong>de</strong>