la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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C0U1S DE UTTÉBATUBR.<br />
eselsve; cl quand rnn ot l'autre auraient été trompés<br />
par <strong>la</strong> frayeer, oo auraient eux-niérnes trompé<br />
leur maître, Il n'y aurait rien <strong>de</strong> merveilleux : ce<strong>la</strong><br />
même est un peu plus facile à supposer, qu'il ne<br />
l'est <strong>de</strong> croire qu'un esprit fétu <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc vienne faire<br />
l'office <strong>de</strong> barbier. 11 se présente un autre sujet <strong>de</strong><br />
réflexion : <strong>la</strong> consultation très-sérieuse que Pline<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à son ami, le ton dont il s'exprime, l'apparition<br />
<strong>du</strong> mauvais génie <strong>de</strong> Brutus rapportée par<br />
le grave et judicieux Plutarque, plusieurs endroits<br />
<strong>du</strong> penseur Tacite, nous font voir que <strong>de</strong> très -grands<br />
esprits, <strong>de</strong>s écrivains philosophes, n'ont pas cm<br />
les apparitions impossibles. Voilà un beau texte à<br />
commenter ; mais comme f après avoir parlé longtemps<br />
, on pourrait bien n'en pas savoir davantage ;<br />
mmmt d'ailleurs m sujet, selon <strong>la</strong> manière dont on<br />
l'envisage, peut paraître ou trop frivole pour être<br />
mêlé à <strong>de</strong>s objets sérieux 9 ou trop sérieux pour être<br />
traité légèrement, ces raisons m'imposent silence;<br />
et cet article <strong>de</strong> Pline Inira comme toutes les conversations<br />
sur les esprits, où chacun fait son histoire,<br />
et écoute celle <strong>de</strong>s autres, sans que. personne<br />
soit obligé d'en rien croire. J'observerai seulement<br />
que dans une lettre suivante, Pline, écrivant à son<br />
ami Tacite Y commence ainsi :<br />
« J'augure ( et eetaugnre-là s'est pas trompeur) que VOS<br />
ouvrages seront immortels. »<br />
Assurément <strong>la</strong> prédiction s'est bien vérifiée jusqu'ici.<br />
Je serais tenté d'en conclure que Pline raisonnait<br />
mieux sur les écrits <strong>de</strong> Tacite que sur les histoires<br />
<strong>de</strong> revenants.<br />
Une autre lettre fort courte roule sur une observation<br />
morale dont l'application n'est pas si générale,<br />
il est vrai, que Pline semble le croire, mais<br />
qui le plus souvent est fondée : quiconque a été<br />
pavement ma<strong>la</strong><strong>de</strong> put en juger.<br />
« Ces jours passés, <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die d'un <strong>de</strong> mes amis me It<br />
Mm cette réleiios, que nous sommes fort gens <strong>de</strong> bien<br />
quand nous sommes ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Car quel est le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> que<br />
l'avarie® es l'ambition tourmente? il n'est plus enivré d'amour,<br />
entêté d'humeurs; il néglige le bien; quelque peu<br />
qu'on» tltf i ?m a toujours assez quand on se croit près<br />
<strong>de</strong> le quitter. Le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> croit <strong>de</strong>s dieu, et se souvient<br />
qs*fl est homme ; il n'envie, il n'admire, U ne méprise <strong>la</strong><br />
fortune <strong>de</strong> personne. Les médisances se <strong>la</strong>! font ni impression<br />
m p<strong>la</strong>isir : tonte son imagination n'est occupée que <strong>de</strong><br />
bains et <strong>de</strong> fontaines. Tout ce qu'il se propose ( s'il en peut<br />
échapper )9 e'est <strong>de</strong> mener à l'avenir une vie dosée et tranqattle<br />
9 sue vie innocente et heureuse. Je puis donc nous<br />
faire id à tons <strong>de</strong>ux, en peu <strong>de</strong> motsy une leçon dont les<br />
phOosophes font <strong>de</strong>s volâmes entiers. Persévérons à être<br />
pendant <strong>la</strong> santé ce qne nous nous proposons <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir<br />
quand<br />
Une lettre à Maxime, qui al<strong>la</strong>it comman<strong>de</strong>r dans<br />
<strong>la</strong> Grèce 9 nous fait connaître combien Pline chérissait<br />
cette contrée, qui avait été le berceau <strong>de</strong>s arts $<br />
et dont le nom seul a dû être cher dans tous les<br />
temps à quiconque était né avec le goût <strong>de</strong>s lettres.<br />
Ce morceau, d'ailleurs y <strong>mont</strong>re un homme pénétré<br />
<strong>de</strong> ces principes d'humanité et <strong>de</strong> douceur qui<br />
convenaient à un philosophe, à un ami <strong>de</strong> Trajan,<br />
et qui peuvent servir <strong>de</strong> leçon à tous ceux que leurs<br />
charges et leurs emplois mettent au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s autres.<br />
Il est peu <strong>de</strong> lettres où Pline ait fait voir un<br />
caractère plus aimable, et où <strong>la</strong> raison s'exprime<br />
avec plus <strong>de</strong> grâce et <strong>de</strong> délicatesse.<br />
m L'amitié qne je vous ai vonée m'oblige, non pas à vens<br />
instruire (car vous n'avez pas besoin <strong>de</strong> maître )f mais à<br />
vous avertir <strong>de</strong> ne pas oublier ce que vous savez déjà ; <strong>de</strong><br />
le pratiquer, on même <strong>de</strong> le savoir encore mieni. Seagei<br />
qne l'on vous envole dans f Aeaiïe ; c'est-à-dire dans Sa véritable<br />
Grèce ; dans <strong>la</strong> Grèce par excellence, ©nia politesse,<br />
les lettres, l'agriculture même, ont pris naissance; que<br />
voss allez gouverner <strong>de</strong>s hommes libres 9 dootSes vertus,<br />
les actions, les alliances, les traités, Sa religion, aat en<br />
pour principal objet <strong>la</strong> conservation <strong>du</strong> plus beau droit que<br />
nous tenions <strong>de</strong> Sa nature. Respectes Ses dieux leurs fondateurs<br />
| respectai l'ancienne gloire <strong>de</strong> cette nation, et<br />
cette vieillesse <strong>de</strong>s États qui est sacrée, comme celle <strong>de</strong>s<br />
hommes est vénérable. Faites honneur à leur antiquité , à<br />
lents exploits Sameux, à leurs fables même. N'entreprenez<br />
ries sur <strong>la</strong> dignité, sur <strong>la</strong> liberté, ni même sur <strong>la</strong> visité<br />
<strong>de</strong> personne. ayez continuellement <strong>de</strong>vant Ses yeax<br />
qae sous avons puisé notre droit c<strong>la</strong>as ce pays ; que nous<br />
n'avons pas imposé <strong>de</strong>s lois à ce peuple après ravoir vajneu,<br />
mais qu'il nous a donné les siennes après que nous S'en<br />
avons prié. €fest Athènes ou vous ailes 9 c'est à Laeédémené<br />
que vous <strong>de</strong>vez comman<strong>de</strong>r. Il y aurait <strong>de</strong> i'infiumanïté,<br />
<strong>de</strong> Sa cruauté 9 <strong>de</strong> <strong>la</strong> barbarie, à leur 6ter l'ombre et le<br />
nom <strong>de</strong> liberté qui leur restent. Voyez comme es usent les<br />
mé<strong>de</strong>cins : quoique, par rapport à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, il n'y ait<br />
point <strong>de</strong> différence entre les hommes libres et les esc<strong>la</strong>ves,<br />
Qs traitent pourtant les premiers plus doucement et plus<br />
humainement que les autres. Sou venez-vous <strong>de</strong> ce que fut<br />
autrefois chaque ville 9 mais que ce ne soit point pour insulter<br />
à ce qu'elle est aujourd'hui Me croyez point vous rendre<br />
méprisable en se vous <strong>mont</strong>rant pas <strong>du</strong>r et altier. Ce<br />
lui qui est revêtu <strong>de</strong> l'autorité et armé <strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance ne<br />
peut jamais être méprisé, à moins qui! ne soit sordi<strong>de</strong> et<br />
vil 9 et qu'il ne se méprise le premier. C'est faire une mauvaise<br />
épreuve <strong>de</strong> son pouvoir que <strong>de</strong> s'en servir pour offenser.<br />
La terreur est un moyen peu sûr pour s'attirer SA<br />
vénération, et l'on obtient beaucoup plus par l'amour que<br />
par <strong>la</strong> crainte; car, pour peu que vous vous éloigniez, <strong>la</strong><br />
crainte s'éloigne avec vous 9 mais l'amour reste $ et comme<br />
Sa première se change en haine, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> se, tourne en respect...<br />
Jeterminerai cet étirait par l'aventure d'en enfant<br />
d'Hippoae, fort agréablement racontée, et qui prouve