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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIÈCLE DE LOUIS XW. - POÉSIE.<br />

est néeeisaireiSMit ati.ll sous fasœndant <strong>de</strong> <strong>la</strong> puissance'romaine.<br />

Nous ferrons ailleurs les efforts<br />

étonnants d'un grand homme presque œtogéoaire<br />

pour venir à bout d'un aiijat qu'il avait lui-même condamné,<br />

tout Fart qu $ il y a mis , toutes les beautés<br />

qu'il y a répan<strong>du</strong>es : c'est le titre le plus glorietu <strong>de</strong> sa<br />

vieillesse. Un objet bien différent doit nous occuper :<br />

c'est <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s fautes grossières qui nous<br />

choquent dans l'outrage <strong>de</strong> Mairet, qui ne précéda<br />

le dé que <strong>de</strong> sept ans. Rien n'est plus propre à Étira<br />

comprendre tout le chemin que It Corneille, ou<br />

plutét par quel rapi<strong>de</strong> é<strong>la</strong>n cet homme prodigieux<br />

<strong>la</strong>issa 9 dès sa secon<strong>de</strong> tragédie y tous ses rivaui si<br />

loin <strong>de</strong>rrière lui.<br />

La scène outre par une querelle entre <strong>la</strong> fille d'Àsdruhal,<br />

Sophonisbe et son vieui marif Syphai,<br />

qui a surpris une lettre qu'elle écrit à Massinisse.<br />

Ci prince, allié <strong>de</strong>s Romains, et à qui Sophonisbe<br />

a été fiancée autrefois sans Ta?oir jamais tu, est<br />

alors dotant les murs <strong>de</strong> Cyrtho, capitale <strong>de</strong>s États<br />

<strong>de</strong> Syphax f a?ec une armée romaine commandée par<br />

Scipion. Sophonisbe en est détenue amoureuse un<br />

jour qu'elle Ta tu <strong>du</strong> haut <strong>de</strong>s remparts § f avancer<br />

en combattant jusqu'aux bords <strong>de</strong>s fossés <strong>de</strong> <strong>la</strong> fille.<br />

Ces sortes <strong>de</strong> passions, qui font le nœud <strong>de</strong> beaucoup<br />

<strong>de</strong> pièces <strong>du</strong> siècle <strong>de</strong>nier, et mène <strong>de</strong> eelui-d,<br />

sont <strong>de</strong>s a?entoures <strong>de</strong> roman, et non pas <strong>de</strong>s ws- #<br />

sorts <strong>de</strong> tragédie. La lettre <strong>de</strong> Sophonisbe est <strong>du</strong><br />

même genre :<br />

Yoyes à que! malheur mm <strong>de</strong>stin fit soumis.<br />

Le brait île TM vertus et «le votre vall<strong>la</strong>nce<br />

Me contraint eajoatd'nui d'aimer met ennemis<br />

D'un sentiment plus fort que s'est 1* blenveU<strong>la</strong>oee.<br />

On conçoit que Syphai ne doit pas être content<br />

<strong>de</strong> cette tendre déc<strong>la</strong>ration, et aujourd'hui le spectateur<br />

ne léserait pas datantage. Des stances si for*<br />

nielles, plus faites pour une coquette <strong>de</strong> comédie<br />

que pour un personnage héroï que, pour une reine qui<br />

finira par se détoner à <strong>la</strong> mort plutôt que d'être menée<br />

en triomphe, suffiraient pour faire tomber une<br />

pièce sur un théâtre perfectionné. Si le fond est vi<strong>de</strong>ux,<br />

le style n f est pas meilleur. Syphax dit à sa<br />

femme.<br />

Tu fa* d'an marna l'objet â« les déa§» I<br />

' Re pouvals-in trouver eu prmém tm ptekêm ,<br />

Qu'en ebercJiant Famille <strong>de</strong> es prince numi<strong>de</strong> f<br />

Que me pouRiSrtn cHie, êmgmdmii 4J¥ûmie§i<br />

On croit entendre Amolpbe dire à <strong>la</strong> jeune Agnès :<br />

Pmwpot M pas m*i!tB#ff madame Itapo<strong>de</strong>nu?<br />

Mais c'est précisément, parce que ce ton est excellent<br />

dans un Vieil<strong>la</strong>rd ridicule, qu'il est détestable<br />

dans une tragédie.<br />

467<br />

La con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> Sophonisbe dans le reste<strong>de</strong><strong>la</strong> pièce<br />

n'est pas plus décente $ ni son <strong>la</strong>ngage plus mo<strong>de</strong>ste*<br />

Son mari est tué dans un combat : on le lui annonce»<br />

Elle reçoit cette nou?eIle assez froi<strong>de</strong>ment, et s'écrie<br />

qu ? I est trop heureux d'être mort. Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

si quelqu'un <strong>de</strong> sa suite veut <strong>la</strong> tuer, mais d'un ton a<br />

faire en sorte que personne n'en ait envie. Aussi sa<br />

confi<strong>de</strong>nte, Phénice, lui représente fort sensément<br />

qu'on est toujours à tempa-<strong>de</strong> se tuer.<br />

Un <strong>la</strong>d désespéré<br />

A tonjoon dans <strong>la</strong> mort on remè<strong>de</strong> assuré.<br />

Cependant c'est aussi le <strong>de</strong>rnier f e'on essaie,<br />

Et qu'on doit app<strong>la</strong>quer à <strong>la</strong> iermièfft p<strong>la</strong>te.<br />

Four mol, Je suis d'avis qn'onbl<strong>la</strong>nt te trépas,<br />

Vous tiriez <strong>du</strong> se<strong>cours</strong> <strong>de</strong> vos propres appas.<br />

Vont n'asrlei pas besoin <strong>de</strong> beaucoup d'artiiM<br />

Pour TOUS rendre agréable au yeux <strong>de</strong> Mamtnigte.<br />

Essayei <strong>de</strong> gagner son inclination.<br />

Plût au dieux!<br />

La réponie est naf ve. Cependant elle ajuste un mo*<br />

ment après:<br />

-Je n'attendi rien <strong>du</strong> tout <strong>du</strong> eêté <strong>de</strong> mes cnarmes*<br />

€e remè<strong>de</strong>, Phénlse, est riékuU et vain;<br />

H vaut isSeux sa servir <strong>de</strong> estai d§ le «aii,<br />

Mais Phénïee <strong>la</strong> rassure en fidèle suivante t<br />

a-vons t i*Sl TOUS f lift, us peu <strong>de</strong> patience f<br />

Et <strong>de</strong> votre beauté faites expérience.<br />

Saches ea qtfel<strong>la</strong> Tant et ee tpe vous pouves.<br />

Mali comment le savoir si fous ne réprouve*?<br />

Une antre simu<strong>la</strong>, Corisbé, fient à l'appui :<br />

Defalt,<strong>la</strong> défianea où <strong>la</strong> rel.se se frein»,<br />

Ma put venir ê'mîlmm qm d'an manque d'épreuve*<br />

aoraotusas.<br />

CoriaM, preiea gar<strong>de</strong> à Fêtai on Je suis,<br />

Et par là, comme moi, voyes m ipe Je pilf.<br />

Quand hier f aurais été <strong>la</strong> vivante peiaf ara<br />

Bet pins rares béantes qu'on mit m <strong>la</strong> nature,<br />

Le moyen cpe mes yeux conservent anjonrd'hei<br />

Une extrême beauté sons un extrême aurai?<br />

Et n*ayant plus en mol que <strong>de</strong>s attraits vulgaires t<br />

Ils ne toucheraient point, on ne toucheraient goères.<br />

De sorte qn'aprèa toot, Je conclus qu'il vaut mieux<br />

Essayer le lecouis ds <strong>la</strong> mai* qm dm yens.<br />

•Voilà encore VagréaMe alternatif e <strong>de</strong>s yeux et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> wmin. Mais ou a quelque peine à concevoir pour*<br />

quoi cette vente si résignée craint tant que le chagrin<br />

n'ait altéré ses appas. Ce rfest pas<strong>du</strong> moins celui<br />

qu'a pu lui eauser <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> son époui ; car elle ne<br />

lui a pas doflné <strong>la</strong> plus petite <strong>la</strong>rme. Aussi n'est-ou<br />

pas étonné que <strong>la</strong> sage conseillère Phéniee <strong>la</strong> liieite<br />

sur sa fraîcheur.<br />

as Mite f <strong>la</strong> dûoJaur ne vous a pas' étrist<br />

M I <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>de</strong>s yeux ni <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong> teint :<br />

Vos pleut» * vous ont <strong>la</strong>vé* , et vous êtes <strong>de</strong> celles<br />

Qu'us air triste et dolent rend encore pi» belles.<br />

1 Qaalt pleurs? Ce sont apparemment ceux qu'elle a r#*<br />

pandas quand ion mari Fa querellée. « M,<br />

,

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