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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. - POÉSIE.<br />

SS.<br />

wÊms* Lêê traditions historiques varient sur le nom­ d'autres que ceux d<br />

bre ils ses pèses. La nomenc<strong>la</strong>ture <strong>de</strong> Fabriett» es<br />

compta pfès <strong>de</strong> cent. Euripi<strong>de</strong> cl Sophocle en eomposèrent<br />

encore davantage; ce qui prouve ce que<br />

j'ai dit ti-<strong>de</strong>ssos9 que Part do théâtre et celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

poésie étaient beancoup moins difficiles pour les<br />

Grecs que pour nous. Nos auteurs les pins féconds<br />

sont bien loin aujourd'hui <strong>de</strong> m calcul arithmétique,<br />

qui n'est encore rien, il est vrai, si Ton re<strong>mont</strong>e<br />

jusqu'à notre Hardy, qui tftil fait sii cents pièces.<br />

Mais Hardy est aussi loin d'égaler Eschyle, qu'Eschyle<br />

lui-mime est loin <strong>de</strong> .Corneille.<br />

Annote et QuiotiMen font regardé comme le<br />

véritable «tentât» <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie. Chu rie et Phrynieus*,<br />

cités par Suidas, n'étaient que <strong>de</strong>s chanson*<br />

mmm vagabonda, imitateurs <strong>de</strong> TÎespis. C'est'Eschyle,<br />

dit Aristote, qui a le premier intro<strong>du</strong>it émx<br />

màmf$ mr im $eimef m i'm m'en voyaii qu'un seul<br />

aaf»mt?itss#. Qu'était-ce que <strong>de</strong>s drames où il n'y<br />

avait qu'un personnage? Quiatiliea s'explique plus<br />

nettement : Eêekyk e$î k premkr, dit-il, gui aU<br />

fmi êm tmgééiês, Benys d'Haliearaasse parle <strong>de</strong><br />

même. Aucun <strong>de</strong> ces auteurs n'attribue l'Invention<br />

<strong>du</strong> poëme tragique à Thespis. Horace est le seul<br />

qui ait YOUIU re<strong>mont</strong>er jusqu'à lui, peut-être par<br />

nue suite <strong>de</strong> cette disposition naturelle à chercher <strong>la</strong><br />

plus petite origine à ce qu'il y a <strong>de</strong> plus grand.<br />

Eschyle joignait au génie poétique un esprit inventeur<br />

dans tout ce qui regar<strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique et <strong>la</strong> décoration<br />

théâtrales. 11 forma le célèbre Agatharque,<br />

qui écrivit un traité sur l'architecture scénique. 11<br />

imagina pour ses acteurs ces robes traînantes et majestueuses<br />

que les ministres <strong>de</strong>s autels empruntèrent<br />

pour les cérémonies <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion. Par ses soins, le<br />

théâtre, orné <strong>de</strong> riches peintures, représenta tous<br />

les objets conformément aux règles <strong>de</strong> l'optique et<br />

sas effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> perspective. On y fit <strong>de</strong>s temples,<br />

<strong>de</strong>s sépulcres, <strong>de</strong>s armées, <strong>de</strong>s débarquements , <strong>de</strong>s<br />

chars vo<strong>la</strong>nts, <strong>de</strong>s apparitions, <strong>de</strong>s spectres. Il ensetgna<br />

au chœur <strong>de</strong>s danses figurées, et fut le créateur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pantomime dramatique. Tous ces services<br />

ren<strong>du</strong>s aux beaux arts ne le garantirent pas <strong>de</strong> 1a<br />

persécution. Les prêtres lui irent us crime d'avoir<br />

mis sur <strong>la</strong> scène les mystères <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion dans plusieurs<br />

<strong>de</strong> ses tragédies v et notamment dans ses EumémMes,<br />

que nous avons encore, où ©reste est<br />

accusé par les Furies, et défen<strong>du</strong> par Apollon et<br />

Minerve, La popu<strong>la</strong>ce ameutée voulut le <strong>la</strong>pi<strong>de</strong>r. U<br />

m réfugia près <strong>de</strong> l'autel <strong>de</strong> Baecbus. L'aréopage le<br />

sauta <strong>de</strong> <strong>la</strong> fureur <strong>de</strong> ses ennemis en se déc<strong>la</strong>rant<br />

son juge, et le renvoya absout en considération <strong>de</strong>s<br />

Mesures qu'il avait reçues à Marathon. Ainsi ses<br />

talents lui auraient coûté <strong>la</strong> fie, s'il n'en avait eu<br />

? un poète. Ce ne fat pourtant pas<br />

le chagrin le plus sensible qu'il essuya. Le danger<br />

qu'il avait couru n'avait pu le dégoûter <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie.<br />

11 eut l'impru<strong>de</strong>nce si commune <strong>de</strong> ne pas sentir<br />

que le génie a aussi sa vieillesse, et qu'il ne faut pas<br />

l'exposer aux mépris. Les ossements <strong>de</strong> Thésée ayant<br />

été portés à Athènes par Cimon, ce fut pour <strong>la</strong> ville<br />

un sujet <strong>de</strong> fîtes et <strong>de</strong> jeux. 11 y eut un con<strong>cours</strong> ouvert<br />

pour les poètes tragiques. Eschyle ne voulut pas<br />

manquer une occasion si solennelle. Malheureusement<br />

il avait pour concurrent on <strong>de</strong> ces hommes<br />

rares dont les premiers pas sont <strong>de</strong>s triomphes :<br />

c'était Sophocle à vingt-quatre ans. L'archonte s'aperçut<br />

qu'il y avait parmi le peuple <strong>de</strong>s mouvements<br />

et <strong>de</strong>s brigues qui faisaient craindre que l'esprit <strong>de</strong><br />

parti n'influât sur le jugement public. Dans ce moment,<br />

Cimon et les autres généraux d'Athènes arrivaient<br />

sur le théâtre pour y faire <strong>de</strong>s libations. L'arehonte<br />

les pria <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> fonction déjuges. Sophocle<br />

remporta. Le vieux Eschyle en fut Inconso<strong>la</strong>ble. H<br />

quitta sa patrie, et se retira auprès d'Hiéron, roi <strong>de</strong><br />

Sicile , ami et protecteur <strong>de</strong>s lettres, et qui avait à<br />

sa cour Epicfaarme, Simoni<strong>de</strong>, Mndare. Cest en ee<br />

pays qu'il <strong>la</strong>it sa vie, écrasé, dit-on, par une tortue<br />

qu'un aigle <strong>la</strong>issa tomber sur sa tête ehauve. âe#è§<br />

sa mort, son ils Kuphorion it encore jouer à Athènes<br />

plusieurs pièces que son père avait <strong>la</strong>issées. Elles<br />

furent couronnées; mais l'auteur s'était plus.<br />

Il ne nous en reste que sept <strong>de</strong> toutes celles<br />

qu'il avait écrites : Pmméêàêe, ki Sepi CM/9 <strong>de</strong>*<br />

vont TÉêèee, k$ Persei, ji§mmemfmm, kg €®ëpàsrm,<br />

les EwmMâeif k$ SuppÊmnies. Toutes<br />

se ressentent <strong>de</strong> l'enfance <strong>de</strong> Fart, et les beautés<br />

sont pins <strong>de</strong> l'épopée que <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie. On y reconnaît<br />

uo génie wmM et brut, nourri <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie<br />

d'Homère, dont il s'avouait l'imitateur. Mm jàè»<br />

ee$, disaîttl, ne ssstl qme êm reMefs éesfmtêm<br />

ê'Hemêre* Mais dans Je» Gttiphoret il y a <strong>de</strong>s<br />

beauté» vraiment dramatiques f et dans Im Sept<br />

CM/M <strong>de</strong>s-morceaux d'une très-Mie poésie. Je<br />

m'arrêterai principalement sur ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières,<br />

après avoir dit un mot <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s autres.<br />

Le sujet <strong>de</strong> PrwnétMe est monitrueux. ft<strong>de</strong>aio,<br />

accompagné <strong>de</strong> <strong>la</strong> Force et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Violence, mmîêtres<br />

<strong>de</strong> Jupiter, fait attacher sur le <strong>mont</strong> Caucase,<br />

avec <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> diamant, le dieu Prométhée,<br />

que le maître <strong>de</strong>s dieux veut punir, on ne sait<br />

pourquoi i d'avoir dérobé le feu <strong>du</strong> ciei, et d'avoir<br />

enseigné aux hommes-tous les arts. Les nymphes<br />

<strong>de</strong> FOcéan, l'Oêéan lui-même, et <strong>la</strong> malheureuse<br />

lof poursuivie aussi par Jupiter, viennent tour<br />

à tour entendre les p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> Prométhée > que<br />

son malheur n'a p<strong>la</strong>t abattu § qui ae vante même<br />

s.

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