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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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218 CXMJ15 DE UTTEMTUBEL<br />

les gens le lettres m doivent être taies ni d'humeur<br />

ni d'exagération lorsqu'ils annoncent ne si<br />

grand mépris pour ces malheureuses rapsodies Y <strong>de</strong>-<br />

Tenues l'aliment <strong>de</strong> <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong>. On ferra que ceux<br />

qui les composent ignorent le plus souvent <strong>la</strong> valeur<br />

<strong>de</strong>s mots dont ils se servent 9 ne savent pas<br />

même construire une phrase, ni dire ce qu'ils feulent<br />

dire 9 prodiguent au hasard <strong>de</strong>s mots techniques<br />

qu'ils n'enten<strong>de</strong>nt pas, et le style Iguré dont ils<br />

n'ont pas <strong>la</strong> première idée» C'est dans les journaux<br />

vou<strong>la</strong>nt 6ter le superflu. Quant à <strong>la</strong> oometiM, 1<br />

recomman<strong>de</strong> fort sagement <strong>de</strong> ne pas s'en occuper<br />

jusqu'au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> scrupule que nous^nommofis dans<br />

notre <strong>la</strong>ngue purisme. Cette sévérité vétilleuse, qui<br />

se défend certaines irrégu<strong>la</strong>rités que le <strong>la</strong>ngage familier<br />

a intro<strong>du</strong>ites même sans le style soutenu,<br />

est un défaut dans l'éloquence, et un ridicule dans<br />

<strong>la</strong> conversation. C'est un travers où tombent quelques<br />

provinciaux 9 qui, vou<strong>la</strong>nt faire voir qu?Ils par­<br />

lent Mes 9 <strong>mont</strong>rent seulement qu'ils ne connaissent,<br />

que ?ous trouvères <strong>de</strong>s comtois polémiques, ce qui pas cette aisance et ce naturel d'eipression, un <strong>de</strong>a<br />

signtâe <strong>de</strong>s comtois wmbaMmîs. Pourquoi? C'est caractères particuliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne compagnie <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

que le journaliste ne savait pas que polémique, ve­ capitale, et qui est, à proprement parler, l'urbanité<br />

nant d'un mot grec, mXig&og, qui signifie guerre, <strong>du</strong> <strong>la</strong>ngage, comme-elle était autrefois l'athéisme<br />

veut dire au propre ce qui a rapport à <strong>la</strong> guerre, dans Athènes. Quîntilien rapporte, à ce propos 9 que<br />

et par extension, au iguréf ce qui a rapport à <strong>la</strong> Théophraste fut reconnu pour étranger par une<br />

dispute : ainsi l'on dit <strong>de</strong>s écHts polémiques, le Qmrdian<strong>de</strong> d'herbes <strong>de</strong> cette ville ; et. comme on <strong>de</strong>»<br />

genre polémique, une dissertoMom polémique, mandait ÏÏ à cette femme à quoi elle s'en était aper­<br />

avait lu tous ces mots-là sans savoir ce qu'ils signiçue, C'est, ûît*elteiqm'ë parle trop bien. M-conclut<br />

fiaient, et il a mis à tout hasard, <strong>de</strong>s- comtois njnaia diction <strong>de</strong> Forateur doit être telle que les gens<br />

polémiques. Ailleurs, vous trouverai qu'il faut voir éc<strong>la</strong>irés l'approuvent, et que les ignorants l'eut»*<br />

cette actrice dans un râle plus conséquent, pour <strong>de</strong>nt.<br />

dire dans un réle plus important. Il faut pardonner Il vient enfin aui oAem»to <strong>du</strong> discourt, aux fl><br />

aui garçons marchands <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Saint-Denis <strong>de</strong> gures, gfani sujet pour les rhéteurs, mais dont I<br />

vous dire, en vous <strong>mont</strong>rant une étoffe, Ceci esi ne conviait <strong>de</strong> traiter didactiquement que dans un<br />

pim conséquent; et <strong>de</strong> croire que conséquent est livre fait exprès f et qui ne doivent nous fournir ici<br />

synonyme <strong>de</strong> ce qui est <strong>de</strong> conséquence. Mais n'est- que quelques observations sur leur origine, leur<br />

ce pas une ignorance ignominieuse, dans un homme usage, et leur abus. Il ne s'agit pas ea effet <strong>de</strong> re­<br />

qui écrit, <strong>de</strong> se méprendre si grossièrement sur un commencer notre rhétorique; et déplus, il faut l'a­<br />

mot si connu? Quel homme bien élevé ne sait pas vouer, c'en est bien <strong>la</strong> partie <strong>la</strong> plus frivole.- Quand<br />

que conséquent sigillé ce qui est d'accord avec on veut expliquer cette nombreuse nomenc<strong>la</strong>ture,<br />

soi-même dans toutes ses parties? Quand une pro­ rien ne ressemble plus à <strong>la</strong> leçon <strong>de</strong> M. Jourdain,<br />

position est régulièrement dé<strong>du</strong>ite d'une autre, elle à qui l'on enseigne gravement <strong>de</strong> quelle manière on<br />

est conséquente. Un homme est conséquent' lorsouvre<br />

<strong>la</strong> bouche pour, faire un 0. La eataehrèse, et<br />

que sa con<strong>du</strong>ite est d'accord avec ses principes, Fhyperbate, et <strong>la</strong> syneedoche, et l'antonomase, ces<br />

quand ses actions sont d'accord avec ses paroles, monstres <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses, épouvantai!<strong>de</strong>s enfants, sont<br />

ses démarches avec ses intérêts ; et, dans le cas con­ a peu près comme leurs poupées, qu'ils trouvent<br />

traire , il est inconséquent. Le peuple, qui corrompt creuses en <strong>de</strong>dans quand ils les ont déchirées. M'est-<br />

toujours le tangage, parce qu'il n'en sait pas les on pas bien avancé lorsqu'on sait qu'en disant fora-<br />

principes, a trouvé plus court <strong>de</strong> dire conséquent temr romain au lieu <strong>de</strong> Cicéron, on fait une antono­<br />

pour <strong>de</strong> conséquence; <strong>de</strong>s écrivains ignorants Font mase, c'est-à-dire qu'on met nfté qualiication à <strong>la</strong><br />

répété; et, par une suite <strong>de</strong> cet esprit d'imitation p<strong>la</strong>cé d'un nom propre ; que lorsqu'on dit les mortels<br />

dont je par<strong>la</strong>is tout à l'heure, <strong>de</strong>s gens même qui au lieu <strong>de</strong>s hommes, on fait une synecdoehe, parce<br />

<strong>de</strong>vraient bien parler font tous les jours <strong>la</strong> même qu'on prend le plus pour le moins ; que lorsqu'on dît<br />

faute.<br />

MMêfmiMe <strong>de</strong> papier, -on fait une eafacfarèse ou un<br />

Outre l'impropriété <strong>de</strong>s termes, Quîntilien assi­ abus <strong>de</strong> mots, parce qu'on applique par extension an<br />

gne quelques autres causes <strong>de</strong> l'obscurité qu'il faut papier le mot éefeuÈe, qui ne convient qu'aux vé­<br />

éviter dans le style, comme l'usage fréquent <strong>de</strong>s gétaux! Tous ces noms scientifiques, donnés aux<br />

mots vieillis ou étrangers, ou particuliers à quel­ différentes modifications <strong>du</strong> <strong>la</strong>ngage, n'apprennent<br />

que province; l'embarras <strong>de</strong>s constructions, <strong>la</strong> lon­ ni à mieux prier ni à mieux écrire, et ne peuvent<br />

gueur <strong>de</strong>s phrases, qui fait oublier à <strong>la</strong> fin ce qui a occuper avec quelque utilité que ceux qui veulent<br />

été mis au commencement; <strong>la</strong> concision affectée et faire une analyse métaphysique <strong>de</strong>s différents pro­<br />

eicessive, qui retranche <strong>de</strong>s mots nécessaires en cédés d'une <strong>la</strong>ngue, soit que le besoin, ou <strong>la</strong> coomo»

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