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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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§40 k couis BI LUTKBâTURE.<br />

Dans et tanin ?otJMBème il faut ne soutenir,<br />

Et <strong>de</strong> nu» flriMe cœur m'at<strong>de</strong>r à TOUS bannir.<br />

J'attends il moins, J'attendf <strong>de</strong> votre comptais»»<br />

Que désormais partout TOUS fuirez ma présence.<br />

J'en viens <strong>de</strong> dire assez pour vous persua<strong>de</strong>r<br />

Que J'ai trop <strong>de</strong> raisons <strong>de</strong> vous le comman<strong>de</strong>r.<br />

Mais f après ce moment , tf ce coeur magnanime<br />

D'un véritable amoiir i brûlé pour Mouline,<br />

le ne reconnais plis <strong>la</strong> fol <strong>de</strong> vos dis<strong>cours</strong><br />

Qu'as sols que vous prendrez <strong>de</strong> nfévlter toujours.<br />

Xipharès lui représente <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> se conformer<br />

à cet ordre rigoureux * lorsque Mithridate luimême,<br />

craignant les entreprises <strong>de</strong> Phatnaee, a<br />

ordonné à Xipharès <strong>de</strong> ne point quitter Monime.<br />

M'importe, 11 me fait obéir.<br />

Inventa <strong>de</strong>s faisons qui puissent l'éblouir.<br />

D'il héros M que voos c'est là l'effort suprême ;<br />

Cherchez, prince, cherchez, pour vous trahir vous-même,<br />

Tout ce que, pour jouir <strong>de</strong> leurs contentements,<br />

L'amour fait Inventer ans vnigeires amants.<br />

Enlnjeme connais; il y va <strong>de</strong> ma vie:<br />

De mes faibles efforts ma vertu se défie,<br />

le sais qu'en vous vivant, 11 tendre souvenir<br />

Peut m'arraetier <strong>du</strong> cceir quelque indigne soupir;<br />

' Que Je verrat mon âme f es secret déchirée,<br />

lévite? vers 1e Mes dont elle est séparée.<br />

Mais Je sais bien anssl que , s'il dépend <strong>de</strong> votas<br />

De me faire chérir an souvenir si doui ,<br />

Vous n'empêcherez pas que ma gloire offensée<br />

If en nonisse aussitôt <strong>la</strong> coupable pensée;<br />

•Que ma main dans mon cosur ne vousatHe chaffdiify<br />

Pour y <strong>la</strong>ver ma honte et voos en arracher.<br />

Voilà le <strong>de</strong>rnier effort <strong>de</strong> <strong>la</strong> ?ertu qui combat :<br />

mais cet effort est si grand, qu'il est impossible que<br />

l'attendrissement n'y succè<strong>de</strong> pas; et les <strong>de</strong>rnières<br />

paroles d 9 un aditn si douloureux <strong>de</strong>vaient y mêler<br />

quelque conso<strong>la</strong>tion. Les <strong>de</strong>rniers mots • qu'on<br />

adresse à un amant, même pour l'éloigner <strong>de</strong> soi,<br />

doifent encore être tendres; et quoique le <strong>de</strong>voir<br />

l'emporte , l'amour doit encore se faire entendre<br />

pt><strong>de</strong>ssus tout. Eacine a bien connu cette marche<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature dans les fers qui terminent cette scène<br />

attendrissante.<br />

Que dis-Je? En ce moment le <strong>de</strong>rnier fui MUS reste,<br />

le me sens arrêter par un p<strong>la</strong>isir funeste :<br />

Plus Je vous parle, et plus, trop faible que Je «if f<br />

le cherche à prolonger le péril que je fois,<br />

n fui pourtant, 11 faut se faire violence;<br />

Et, sans perdre en adieui on reste <strong>de</strong> coMtaneet<br />

le fuis. Souvenez-vous, prince, <strong>de</strong> m'éviter,<br />

' Et méritez les pleurs que vous stfallez coûter.<br />

Corneille a?ait eu le premier l'idée <strong>de</strong> ces combats<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Tertu contre l'amour. Ils sont le fond <strong>du</strong> réle<br />

<strong>de</strong> Pauline : il y a même <strong>de</strong>s endroits où elle dit à<br />

peu près les mêmes choses que fient <strong>de</strong> dire Monime.<br />

Il n'est pas inutile <strong>de</strong> comparer ces <strong>de</strong>ux morceaux.<br />

Hé<strong>la</strong>s ! cette vertu , quoique enjffs Invincible,<br />

- le <strong>la</strong>isse que tmp voir une âme imp sensible.<br />

Ces pleurs en sont témoins, et ces Ueku soupirs<br />

Qu'arrachent <strong>de</strong> nos feui les cruels souvenirs:<br />

Ttaop Hçmmm eftts d'une mmbMvmÊmt<br />

Contre qui nos <strong>de</strong>voir t trop peu <strong>de</strong> ééÉnsef<br />

Mais si vous ertlmez ée généreux <strong>de</strong>wir,<br />

Conservez-m'en <strong>la</strong> gloire, et cessez <strong>de</strong> me wtr:<br />

Epargnez-moi <strong>de</strong>s pleurs qui coulent à ma honte;<br />

ipsrgmez-mm <strong>de</strong>ê feux qu'à regret Je sur<strong>mont</strong>e ; *<br />

Enin, épargnez-moi ces tristes entretiens t<br />

Qui ne font qulrriter vos tourmenta et les miens.<br />

Cest le même fond <strong>de</strong> pensées, que dans Monime ;<br />

mais Y sans vouloir détailler toutes les fautes <strong>de</strong> Tarification,<br />

quelle prodigieuse différence! Et à quoi<br />

tient-elle principalement? A ce que l'esprit <strong>de</strong> Corneille<br />

a fort bien aprçu ce qu'il fal<strong>la</strong>it dire, et que<br />

le cœur <strong>de</strong> Racine l'a senti. Je n'ai point établi ce<br />

parallèle pour rabaisser l'un au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l'autre :<br />

chacun d'eux a <strong>de</strong>s mérites différents. J'ai voulu<br />

faire voir que Racine n'aYait appris <strong>de</strong> personne à<br />

prier le <strong>la</strong>ngage <strong>du</strong> cœur.<br />

• Personne aussi ne savait mieux que lui combien<br />

une femme occupée d'un sentiment profond est capable<br />

d'allier <strong>la</strong> tendresse <strong>la</strong> plus délicate a?ac <strong>la</strong> plus<br />

inébran<strong>la</strong>ble fermeté. Quand Mithridate 9 après a?oir<br />

réussi, à force d'artiices f à foire afouer à Monime<br />

son amour pour Xipharès f veut, malgré cet aveu *<br />

<strong>la</strong> con<strong>du</strong>ire à l'autel, sa réponse est d'une âme aussi<br />

éle?ée qu'auparavant elle s'était <strong>mont</strong>rée sensible.<br />

le n'ai point oublié quelle reoMinaissanee 9<br />

Seigneur, m'a dû ranger sous votre obéissance.<br />

Quelque rang où Jadis soient <strong>mont</strong>és mes Meus,<br />

Leur gloire <strong>de</strong> si loin n'éblouit point meâ feux.<br />

le songe avec respect <strong>de</strong> combien Je suis née<br />

ân-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs d*un si noble nyménée;<br />

Et malgré mon penchant et mes premiers <strong>de</strong>sseins<br />

Pour un lit, après vous le plus grand <strong>de</strong>s humains t<br />

Du Jour quêteur mon front on mit ce diadème f<br />

Je renonçai, seigneur, à ce prince, à moi-même.<br />

Tous <strong>de</strong>ux d'intelligence à nous sacrifier,<br />

Loin <strong>de</strong> moi, par moi ordre 9 il courait m'oublie* :<br />

Dans f ombre <strong>du</strong> secret ce feu s'al<strong>la</strong>it éteindre;<br />

Et même <strong>de</strong> mon sort Je ne pouvais me p<strong>la</strong>indre;<br />

Puisque ailo f aux dépens <strong>de</strong> mes vœux les plus doux v<br />

le faisais le bonheur d'un héros tel que vous.<br />

Tous seul* seigneur, vous seul, vous m'avez arrachée<br />

A cette obéissance où j'étais attachée ;<br />

Et ce fatal amour dont f avals triomphé,<br />

Ce feu que dans l'oubli Je croyais étouffé,<br />

Dont le cause à Jamais s'éloignait <strong>de</strong> ma vue,<br />

•os détours S'ont surpris, et m'en ont oonvatsosie.<br />

le vous rai confessé, je le dois soutenir.<br />

En vain vous en pourriez perdre le son venir;<br />

Et cet aveu honteux où vous m'avez forcée<br />

Demeurera toujours présent à ma'pensée.<br />

Toujours Je vous croirais incertain <strong>de</strong> ma fol ;<br />

Et le tombeau f seigneur, est moins triste pour 'mot<br />

Que le Ht d'un époux qMm%ratt cet outrage, m<br />

Qui s'est acquis sur moi ce cruel avantage,<br />

Et qui, me préparant un éternel etmul,<br />

rsTa fait rougir d'un feu ffil n'était pas pour lui.<br />

On ne sait s'il y a dans cette réponse plus d'art<br />

et <strong>de</strong> modération que ie noblesse et <strong>de</strong> bienséance.<br />

Je faisais k bonkew cf un Mrm M qm vom« Peuton<br />

mieui ménager l'amour-propre d'un roi roalheureui<br />

et' d'un vieil<strong>la</strong>rd jaloui? Et comme le refus<br />

i'épouser un homme qui ta/mit mugir est con-

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