la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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GOURS DE UTTÉIATUEE,<br />
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mais fui, sans porter Fart plus lois qu'eu, remporta<br />
sur eu par us talent naturel, quelquefois<br />
élevé, jusqu'au sublime <strong>de</strong>s pensées, à l'éloquence<br />
<strong>de</strong>s passions fortes, à l'énergie <strong>de</strong>s caractères tragiques;<br />
Dans ces morceaux d'autant plus frappants<br />
qu'ils sont étiez lui plus rares et plus mêlés d'alliage,<br />
il fut, il est vrai, au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> son siècle, où <strong>la</strong> véritable<br />
tragédie était ignorée partout; mais <strong>de</strong>puis<br />
que <strong>de</strong>s génies <strong>du</strong> premier ordre , sous Louis XIV et<br />
<strong>de</strong> nos jours, Font portée à sa perfection, il n'appartient<br />
plus qu'à k prétention -nationale chez les<br />
Ang<strong>la</strong>is, ou priai nous à <strong>la</strong> manie paradoxale, <strong>de</strong><br />
comparer les maîtres dans le premier <strong>de</strong>s arts cultivés<br />
par les nations éc<strong>la</strong>irées à un écrivain qui, dans<br />
<strong>la</strong> Barbarie <strong>de</strong> son pays et dans celle <strong>de</strong> ses écrits, It<br />
briller <strong>de</strong>s éc<strong>la</strong>irs <strong>de</strong> génie.<br />
Le Portugal pouvait se glorifier d'avoir donné i<br />
l'épopée un poète <strong>de</strong> plus, Camoëns, qui eut, à <strong>la</strong><br />
vérité» fort peu d'invention, mais qui, dans plus<br />
d'un endroit <strong>de</strong> sa Lmsim<strong>de</strong>f retraça Féléiration<br />
d'Homère, et, dans l'épiso<strong>de</strong> d'Inès, Feipression<br />
touchante <strong>de</strong> Virgile. Son poëme, trop au-<strong>de</strong>ssous<br />
<strong>de</strong> son sujet 9 qui était grand ; trop défectueux dans<br />
li p<strong>la</strong>nf qui est à peu près historique, se recommandait*<br />
surtout par l'espèce <strong>de</strong> beauté qui contribue<br />
le plus à faire vivre les outrages <strong>de</strong> poésie,<br />
celle <strong>du</strong> style.<br />
Le nord n'avait encore rien pro<strong>du</strong>it dans les arts<br />
<strong>de</strong> l'imagination,-mais il s Y illustrait d'une autre manière<br />
pr les services qu'il rendait aui sciences, et,<br />
quoiqu'elles n'entrent pas dans notre p<strong>la</strong>n, il contient<br />
au moins <strong>de</strong> les rapprocher ici un moment<br />
sous ce coup d'œil général que Je dois étendre sur<br />
tous les pas que faisait en mime temps l'esprit humain,<br />
qui, dans tous les États <strong>de</strong> l'Europe, reprenait<br />
le mouvement et <strong>la</strong> vie.<br />
Copernic l'est pas le premier, comme il est trop<br />
ordinaire <strong>de</strong> le croire, qui ait p<strong>la</strong>cé le soleil au<br />
centre <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, et qui ait <strong>la</strong>it tourner autour <strong>de</strong><br />
cet astre <strong>la</strong> terre et les p<strong>la</strong>nètes. Près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mille<br />
ans avant lui, un <strong>de</strong>s disciples <strong>de</strong> Pythagore,<br />
Philo<strong>la</strong>is, avait publié ce système : il venait encore<br />
d'être discuté et soutenu à Rome, dans fe quinzième<br />
siècle. Mais il est resté à Copernic, parce<br />
qu'il réussît à le dé<strong>mont</strong>rer. 11 étendit et perfectionna,<br />
par ses méditations, cette ancienne théorie<br />
longtemps oubliée, et parvint à expliquer heureusement<br />
tous les phénomènes célestes par le double<br />
mouvement <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, et par les révolutions régulières<br />
<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nètes autour <strong>du</strong> soleil, en proportion<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> distance où elles sont <strong>de</strong> cet astre, p<strong>la</strong>cé<br />
au centre <strong>de</strong> notre sphère. Galilée, dans FAge suivant<br />
, rendit sensibles aui yeu les vérités ensd-<br />
gnées par Copernic* Le Hol<strong>la</strong>ndais Hétius ••nait<br />
d'inventer les terres d'optique : Galilée, à Fable <strong>de</strong><br />
cette découverte, que ses ciféflences enrichirent<br />
encore, eoos <strong>mont</strong>ra <strong>de</strong> nouveaux astres dans les<br />
<strong>de</strong>ux. Grâces à lui, et à Torricelli son disciple, qui<br />
nous ût connaître le pesanteur <strong>de</strong> Fair, lltalie, déjà<br />
si prédominante dans les lettres et les arts, eut<br />
aussi son rang dans l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie. En<br />
Allemagne, Tycho-Brahé et Kepler, Fun, malgré<br />
ses erreurs, regardé comme le bienfaiteur <strong>de</strong>s sciences<br />
amquelles il consacra son temps et sa fortune;<br />
l'autre, nommé pr les savants le légis<strong>la</strong>teur <strong>de</strong><br />
l'astronomie et le digne précurseur <strong>de</strong> Hewton, dé»<br />
dommagèrent leur patrie <strong>de</strong> ce qui lui manquait<br />
dans les arts d'agrément. L'Angleterre, <strong>de</strong>stinée à<br />
<strong>de</strong>venir bientôt <strong>la</strong> .légis<strong>la</strong>trice <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> dans lea<br />
sciences eiactes et dans <strong>la</strong> saine métaphysique,<br />
pouvait dès lors opposer à tous les grands hommes<br />
que j'ai nommés le chancelier Bacon, Fun <strong>de</strong> ces<br />
esprits hardis et indépendants qui doivent tout i<br />
l'étu<strong>de</strong> approfondie <strong>de</strong> leurs propres idées ; et à l'habitu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> considérer les objets comme si personne<br />
ne les a?ail considérés auparavant. Il remplit toute<br />
l'éten<strong>du</strong>e <strong>du</strong> titre qu'il osa donner, d'après <strong>la</strong> conscience<br />
<strong>de</strong> son génie, à ce livre immortel*, qui apprit<br />
à <strong>la</strong> philosophie à ne plus faire un pas sans<br />
s'appuyer sur le bâton <strong>de</strong> l'expérience; et c'est en<br />
suivant ses leçons que <strong>la</strong> physique est <strong>de</strong>venue tout<br />
ce qu'elle pouvait et <strong>de</strong>vait être, <strong>la</strong> science <strong>de</strong>s faits,<br />
<strong>la</strong> seule permise à l'homme, si longtemps condamné<br />
par son orgueil à déraisonner sur les causes, faute<br />
<strong>de</strong> reconnaître qu'il était condamné par sa nature<br />
h les ignorer.<br />
La France ( il a fallu inir par elle : elle est Tenue<br />
tard dans tous les genres; mais elle a passé,<br />
dans plusieurs, les nations qui l'avaient précédée),<br />
<strong>la</strong> France était alors bien loin <strong>de</strong> pouvoir ba<strong>la</strong>ncer<br />
tant <strong>de</strong> gloire. Descartes n'était pas né. La <strong>la</strong>ngue<br />
n'avait ni pureté ni correction. Ce qu'elle avait pro<strong>du</strong>it<br />
<strong>de</strong> meilleur en vers et en prose n'avait pu servir<br />
qu'à ses progrès, encore lents et bornés, sans<br />
donner à notre <strong>littérature</strong> cet éc<strong>la</strong>t qui ne se répand<br />
au <strong>de</strong>hors que quand une <strong>la</strong>ngue est à peu près<br />
filée. L'historien <strong>de</strong> Thou pouvait être réc<strong>la</strong>mé par<br />
les Latins, dont il avait emprunté <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, et imité<br />
l'élégance, le goût et le jugement, te théâtre français,<br />
<strong>de</strong>venu <strong>de</strong>puis le premier <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, n'existait<br />
pas, Âmyot en prose et Marot en poésie se distinguaient<br />
surtout par un caractère <strong>de</strong> naïveté qui est<br />
encore senti aujourd'hui parmi nous ; mais <strong>la</strong> noblesse<br />
et <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité d'une diction soutenue, et Ici<br />
1 JVOMMI êetentMmM Or§mmmm.