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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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COUBS DE OTTÉMTUBE.<br />

718<br />

lent; et <strong>de</strong>puis on a-répété cette' sottise dans <strong>de</strong>s<br />

dictionnaires et <strong>de</strong>s poétiques. 11 fal<strong>la</strong>it qu'on fût<br />

bien pressé <strong>de</strong> mettre les Psaumes et Y O<strong>de</strong> à <strong>la</strong><br />

Fortune au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Zaïre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Henr<strong>la</strong><strong>de</strong>,<br />

pour oublier qu'un bon poème épique, une belle<br />

tragédie, exigent un talent infiniment plus fané,<br />

plus éten<strong>du</strong>, plus fécond,1111e verve bien plus soutenue,<br />

une imagination bien plus inventive, une<br />

Ame bien plus sensible, une tête bien plus forte que<br />

toutes les o<strong>de</strong>s anciennes et mo<strong>de</strong>rnes. Aussi jamais<br />

les Grecs et les Romains n'ont-ils ba<strong>la</strong>ncé sur <strong>la</strong><br />

préférence; et Horace lui-même, l'imitateur <strong>de</strong> Pindare,<br />

reconnaît si bien <strong>la</strong> supériorité d'Homère,<br />

qu'il recomman<strong>de</strong> seulement <strong>de</strong> ne pas compter pour<br />

rien les autres poètes.<br />

« Si Homère a le premier rang, dit»fl, Il mise <strong>de</strong> Pindire<br />

et â'âfeée n'est pas dans l'oubli. »<br />

pièce fort médiocre, que cette nie dont on t«ut. se<br />

faire un titre pour guindés Chape<strong>la</strong>in au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong><br />

Despréaux.<br />

Au reste, l'anonyme, qui nous assit annoncé<br />

une démonstration, n'ajoute rien à ce bel argument,<br />

qu'il abandonne tout <strong>de</strong> suite en avouant que<br />

c'est tm sophisme. Comme il nous a accoutumés à<br />

ses contradictions, il n'y a rien à dire. Nous sommes<br />

encore trop heureux qu'il veuille bien ne pas<br />

nous prouver que Chape<strong>la</strong>in, esê plus poâfe qm<br />

Boikau.<br />

En revanche, il nous dé<strong>mont</strong>re, et toujours par<br />

l'organe <strong>du</strong> même interlocuteur, que c'est à Chape<strong>la</strong>in<br />

que noms <strong>de</strong>vons "Racine, parée que Chape<strong>la</strong>in,<br />

qui disposait <strong>de</strong>s grâces, lui procura une pen­<br />

sion <strong>de</strong> six cents livres pour son O<strong>de</strong> swr ie mariage<br />

<strong>du</strong> roi, et engagea le jeune poète à eurriger<br />

une strophe où il avait mis <strong>de</strong>s Tritons dans <strong>la</strong><br />

S'il veut parler <strong>de</strong>s beaux jours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce, il les<br />

appelle le sMck <strong>du</strong> grand Sophocle*. Il élève Pindare<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> tous les poètes lyriques, mais il<br />

ne le compare jamais au père <strong>de</strong> l'épopée, ni aui fameux<br />

tragiques grecs. Parmi nous, personne, dans<br />

le <strong>de</strong>rnier siècle, ne s'était avisé <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer Malherbe<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> grand Corneille. C'est <strong>de</strong> nos jours que<br />

<strong>la</strong> malignité plus raffinée a créé <strong>de</strong> nouvelles doctrines<br />

pour confondre tous les rangs.<br />

Mais que dites-tous, messieurs, <strong>de</strong> cette phrase?<br />

SùUemm n'a fait que <strong>de</strong> mauvaises o<strong>de</strong>s. Me diraiton<br />

pas qu'il en a fait un bien grand nombre? le <strong>la</strong>ngage<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> haine a toujours quelque chose qui ressemble<br />

au mensonge.-Boileau n'a jamais fait qu'une<br />

o<strong>de</strong>, à moins qu 9 Seine. 11 faut louer Chape<strong>la</strong>in d'avoir fait use trèsbonne<br />

action, d'avoir encouragé un talent naissant,<br />

et d'avoir été <strong>de</strong> h Seine les Tritons qui s'y trouvaient<br />

par une inadvertance que l'anonyme appelle<br />

une incroyable bévue. Maïs Molière encouragea aussi<br />

<strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong> Racine, lui donna cent louis <strong>de</strong> sa première<br />

tragédie, et lui fournit même le pian d'une<br />

autre; et personne n'a jamais préten<strong>du</strong> que l'on dûi '<br />

Racine à Molière On ne doit un homme tel que<br />

Racine qu'a <strong>la</strong> nature, à qui l'on n'a pas «nivent<br />

<strong>de</strong> pareilles obligations; et si l'auteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Lettre<br />

perd beaucoup <strong>de</strong> paroles et <strong>de</strong> papier à nous convaincre<br />

que Boileau n'a point appris à Racine à<br />

faire Iphigénie et Phèdre, c'est qu'apparemment il<br />

on ne donne le nom d'o<strong>de</strong> h trois aime à prendre une peine inutile et à répondre à ce<br />

séances contre les Ang<strong>la</strong>is, qu'il fit en sortant <strong>du</strong> qu'on n'a pas dit. On a dit, et avec raison, qu'un<br />

collège. Mais personne n'ignore que <strong>de</strong>s stances ne critique et un ami tel que Boileau avait contribué<br />

sont pas une o<strong>de</strong>, et ces vers contre les Ang<strong>la</strong>is à former le goût et ie style <strong>de</strong> Racine, et il serait<br />

sont .intitulés Séances. Enfin, cette o<strong>de</strong> <strong>de</strong> Chape­ également superflu <strong>de</strong> le prouver ou <strong>de</strong> le nier.<br />

<strong>la</strong>in est-elle en effet três-èeMê, comme on nous le Notre anonyme, toujours prodigue d'exe<strong>la</strong>raa-<br />

dit? Boileau, plus réservé, dit seulement 'qu'elle tions, et toujours à propos, s'écrie sur m procédé<br />

est assez hetie; et bien loin qu'on puisse lui impu­ <strong>de</strong> Chape<strong>la</strong>in : QueUegran<strong>de</strong>ur d'âme! qweMe noter<br />

<strong>de</strong> n'en pas dire assez, il suffit <strong>de</strong> <strong>la</strong> lire pour blesse! Peut-être cet enthousiasme paraîtra-t-il un<br />

se convaincre que <strong>la</strong> disproportion entre le style peu exagéré quand il s'agit d'une pension <strong>de</strong> sis<br />

<strong>de</strong> cette o<strong>de</strong>, qui, en général, est assez pur et as­ ^ cents livres, procurée par un homme alors le doyen<br />

sez nombreux, et l'horrible barbarie <strong>de</strong>s vers <strong>de</strong> <strong>la</strong> et l'arbitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> à un jeune débutant qui<br />

PmeMê, a ren<strong>du</strong> Boileau beaucoup trop in<strong>du</strong>lgent. avait célébré son roi avec succès ; mais l'eiagératioD<br />

Cette o<strong>de</strong> a quelques belles strophes; mais le plus est excusable quand on loue les bonnes actions. Ce<br />

grand nombre pèche encore par le prosaïsme, par qui ne Test pas c'est <strong>de</strong> les tourner en reproches<br />

les chevilles, par une <strong>la</strong>ngueur monotone. La mar­ injustes contre un autre, c'est d'en conclure que<br />

che en est exacte, mais froi<strong>de</strong> ;• les idées se suivent f ton doit à Chape<strong>la</strong>in mUk fois plu* <strong>de</strong> re$§mi<br />

mais ne procè<strong>de</strong>nt point par <strong>de</strong>s mouvements lyri­ qu'à Despréaux. Ce n'est pas tout : il compare à<br />

ques. En un mot| c'est, à peu <strong>de</strong> chose près, une cette'Con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> Chape<strong>la</strong>in avec Racine celle <strong>de</strong><br />

•<br />

Boileau avec Chape<strong>la</strong>in ; il voudrait que Boileau eût<br />

appris aussi à l'auteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> PuceMe à taira miens <strong>de</strong>s

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