la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS, — POÉSIE.<br />
taira n'a pu en frire usage; mais celui qu'il a mis<br />
an cinquième acte, et où il peut es traits si nobles<br />
et ri frappants <strong>la</strong> réfolutioa que pro<strong>du</strong>it Oreste es<br />
m <strong>mont</strong>rant aux anciens soldats d'Agamemnon,<br />
lui appartient entièrement! et a <strong>de</strong> plus le mérite<br />
d'appartenir an sujet.<br />
Le poëte français a enchéri encore sur son modèle<br />
dans <strong>la</strong> scène <strong>de</strong> fume. Chez Sophocle» Electre<br />
ne voit dans, son frère qu'un caicyé dê.Strophius<br />
qui apporte les cendres «d'Oreste. Chez ¥oitairet<br />
Oreste passe lui-même pour le meurtrier.<br />
Des newfilefs it>res!â, o eid I sctto-Je entourée?<br />
dit Electre à Oreste et à Py<strong>la</strong><strong>de</strong>; ce qui rend <strong>la</strong><br />
situation bien plus douloureuse et plus terrible<br />
pour elle et pour son frère. Cette scène si heureusement<br />
imaginée par Sophocle, où Chrysothémis<br />
¥icaf a?ec un transport <strong>de</strong> joie annoncer à sa sœur<br />
que sans doute Oreste est vivant, qu'il est même<br />
dans le pa<strong>la</strong>is, parce qu'elle a ?u <strong>de</strong>s offran<strong>de</strong>s et<br />
<strong>de</strong>s cheveux sur le. tombeau d'Agamemnon; cette<br />
nouvelle, qu'elle apporte à Electre dans l'instant<br />
même-où le brait <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort d'Oreste, qui semble<br />
certaine, vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> mettre au désespoir; tout ©eta<br />
est encore embelli par fart <strong>de</strong> l'imitateur. Bans le<br />
grec, cette nouvelle ne fait pas <strong>la</strong> moindre impression<br />
sur Electre, qui se eroit trop sûre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />
d'Oreste, dont elle a enten<strong>de</strong> le récit qu'on a fait i<br />
Glytenuiestre <strong>de</strong>vant elle; elle se contente <strong>de</strong> p<strong>la</strong>indre<br />
l'erreur <strong>de</strong> Chrysothémis, et celle-ci se repent<br />
eUe-méme. <strong>de</strong> cette fausse joie qui Fa abusée un<br />
«MMat. Bans l'auteur français, Electre, qui n'a<br />
pas encore les mêmes raisons <strong>de</strong> croire son frère<br />
mort, reçoit avi<strong>de</strong>ment cet espoir qu'on lui présente.<br />
Elle quitte <strong>la</strong> scène à <strong>la</strong> in <strong>du</strong> second acte,<br />
toute remplie <strong>de</strong> cette joie passagère dont pourtant<br />
elle se délie, âhl dit«die à sa sœur en sortant avec<br />
die;<br />
Ah! si *» nw tempes, mm mfêimÊm <strong>la</strong> via<br />
Os prévoit <strong>de</strong> là quelle sera sa douleur quand <strong>la</strong><br />
mort dTOrwte paraîtra conformée. Aussi rentret-clle<br />
es disant :<br />
Um$mmm trompés aœabie et décourage :<br />
Un seul met <strong>de</strong> Pammène a fait évanouir<br />
Cet seeges Imposteurs émî vous osiez Jouir.<br />
Ces mouvements opposés qui se succè<strong>de</strong>nt, ce flux<br />
et «Eux <strong>de</strong> joie et d'affliction, sont l'âme <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie;<br />
et c'est nne <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> l'art, où les mo<strong>de</strong>rnes<br />
ont «celle.<br />
Il y a une scène dont le poëte français n'a point<br />
fait usage, et c'est peut-être <strong>la</strong> seule <strong>de</strong>s beautés<br />
île cette pièce qu'il ne se soit point appropriée. Sophocle<br />
en avait pris l'idée dans les Co^kmtti<br />
10S<br />
mais il l'a eiéeotée d'une manière toute difUrente.<br />
Elle est plus terrible dans Eschyle; dans Sophocle,<br />
elle est plus touchante. Chez lui, c'est Chrysothémis<br />
qui s'est chargée <strong>de</strong>s offran<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s expiations <strong>de</strong><br />
Ciytemnestre. Cette mère coupable est effrayée d'un<br />
songe menaçant dont elle voudrait détourner le présage.<br />
Chrysothémis trouve Electre sur son passage,<br />
Iri eipote les terreurs <strong>de</strong> leur mère, et le <strong>de</strong>ssein<br />
qui famène. Electre, saisie d'horreur, <strong>la</strong>'conjure<br />
<strong>de</strong> se refuser à un pareil emploi.<br />
Ah ! ma soeur, lofe <strong>de</strong> vont ce ministère Impie;<br />
loin , loin <strong>de</strong> ce tombeau ces 4cas ê'mmmaemlûi<br />
Voulez-voua violer toua les droite <strong>de</strong>s humains?<br />
Avez-tout pa charger vos tosoceotes nains<br />
Des coupables présents d'une maie meurtrière,<br />
Des présents qu'ont souillés le meurtre et l'a<strong>du</strong>ltéra?<br />
Voyez ce monument : e'est à sons d'empêeher<br />
Que Jamais rien d'Impur ne paisse es approctor.<br />
Jetez, Jeta, ma sœur, cette urne funéraire,<br />
Ou Mes, lois <strong>de</strong> ces Siens, cachez-<strong>la</strong> sous <strong>la</strong> terre;<br />
Et pour l'es retirer, atten<strong>de</strong>z que 1A mort<br />
Be Clytemnestre un Jour ait terminé le sort<br />
Alors, reportez-<strong>la</strong> sur sa cendre iûûdèle :<br />
AEei, <strong>de</strong> tels présents ne sont faits que powelle.<br />
€f@yezrfous f sli restait dans Se fond <strong>de</strong> Mm émir! .<br />
Après ses attentats, une ombre <strong>de</strong> pu<strong>de</strong>ur ;<br />
Croyez-Yous qu'aujourd'hui <strong>la</strong> fureur qui l'anime,<br />
Tint Jusqse dans sa tombe outrager sa ¥kttme,<br />
Insulter à ce point les mânes d'un héros,<br />
La sainteté <strong>de</strong>s morts et les dieux <strong>de</strong>s tombeau?<br />
Et <strong>de</strong> quel oail, ô ciel I pensai-?&m que mon père<br />
Puisse woSr ces présents que Ton ose isS faire?<br />
Ah ! n'est-ce pas ainsi 9 quand il fut massacré t<br />
Qu'on plongea dans les eaux son corps déiguré,<br />
Comme si Ton eût pu dans le seau <strong>de</strong>s eaux pures<br />
Laver en même temps le crime et les blessures?<br />
Les forfaits à ce prix seraient-Us effacés?<br />
Ne le permettez pas, lUeu qui les punissez !<br />
Et mm t ma sœur, et mm 9 n'en commettez point d'autres ;<br />
Prenei <strong>de</strong> mes cheveux t prenez aussi <strong>de</strong>s vôtres.<br />
Le désordre <strong>de</strong>s calées atteste mes douleurs ;<br />
Souvent Ils ont sera*! pour essuyer mes pleurs :<br />
II m'en reste bien peu ; mais prenez, Il n'Importe ;<br />
1 aimera ces dons que notre amour lui porte.<br />
Joignez-y ma ceinture : elle est sans ornement ; '<br />
Elle peut honorer ce triste monument<br />
Mon père le permet} il volt notre misère;<br />
Lui seul peut <strong>la</strong> finir, etc.<br />
'La naïveté <strong>de</strong>s mœurs grecques se <strong>mont</strong>re ici<br />
tout entière; mais Voltaire sous y avait tellement<br />
accoutumés dans cette pièce , que m morceau 9 sous<br />
sa plume, aurait pu, ce me semble, truster p<strong>la</strong>ce<br />
facilement, ffa-t-ii pas su tirer parti même <strong>du</strong> rêie<br />
d*Égïsthef qui n'est rien dans Sophocle, puisqu'il<br />
ne parait que pour être tué par Oreste? Nous afttis<br />
déjà TU, dans plus d'une pièce grecque, qu'on ne<br />
regardait pas alors comme un défaut <strong>de</strong> ne filtra<br />
Tenir un personnage que pour le dénouaient : aucun<br />
<strong>de</strong> nos auteurs ne se Test permis. Cependant il ne<br />
serait ps impossible qu'il y eût tel sujet où cette<br />
marelie fût 'raisonnable, c'est-à-dire, absolument<br />
nécessaire; car je ne connais pas d'antre manière<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> justiier.<br />
Les personnages odieux^ dans <strong>la</strong> tragédie, ter*<br />
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