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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — POÉSIE.<br />

par leur forme, par leur sombre, par leur <strong>du</strong>rée. H<br />

est recousu que ries s'est si naturel à l'homme que<br />

k rhythrne : les forgerons frappent le fer es ca<strong>de</strong>nce,<br />

comme Virgile Fa remarqué <strong>de</strong>s Gyelopes ; et même<br />

<strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> nos mouvements sont à peu près rhy thmiques,<br />

c'est-à-dire ont une sorte <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>rité.<br />

Cette disposition au rfaytbme a con<strong>du</strong>it à mesurer<br />

les paroles, ce qui a donné le fers; et à mesurer les<br />

sons, ce qui a pro<strong>du</strong>it <strong>la</strong> musique» Os fit d'abord,<br />

dît Aristote, <strong>de</strong>s essais spontanés, <strong>de</strong>s impromptus ;<br />

car le mot dont il se sert emporte cette idée. Ces<br />

essais, es se développant peu à peu, donnèrent nais*<br />

sanee à <strong>la</strong> poésie, qui se partagea d'abord en <strong>de</strong>ux<br />

genres, suivant le caractère <strong>de</strong>s auteurs : l'héroïque,<br />

qui était coasacréà <strong>la</strong> louange <strong>de</strong>sdietu et <strong>de</strong>s héros;<br />

le satirique, qui peignait les hommes méchants et<br />

vieeux. Bans <strong>la</strong> suite, l'épopée, menant <strong>du</strong> récit à<br />

l'action, pro<strong>du</strong>isit <strong>la</strong> tragédie; et <strong>la</strong> satire, par le<br />

même moyen, fit naître <strong>la</strong> comédie. Aristote ajoute :<br />

« La tragédie et k comédie s'étant une fois <strong>mont</strong>rées,<br />

11<br />

<strong>de</strong> forme il joint celle <strong>de</strong> l'éten<strong>du</strong>e, qui est indéter<br />

minée dans l'épopée, au lieu que <strong>la</strong> tragédie tâche<br />

<strong>de</strong> se renfermer (ce soet les termes <strong>de</strong> J'auteur}<br />

dans us tour <strong>de</strong> soleil, ou s'étend peu au <strong>de</strong>là. Os<br />

toit qs'Aristote est ici fort éloigné <strong>de</strong> ce rigorisme<br />

pédantesque que l'on a voulu reprocher à ses principes,<br />

Il <strong>la</strong>isse à ce que nous appelons <strong>la</strong> règle <strong>de</strong>s<br />

vingt-quatre heures cette <strong>la</strong>titu<strong>de</strong> raisonnable sans<br />

<strong>la</strong>quelle il faudrait se priver <strong>de</strong> plusieurs sujets intéressants,<br />

et il ne donne pas au calcul <strong>de</strong> quelques<br />

heures <strong>de</strong> plus ou <strong>de</strong> moiss plus d'importance qu'il<br />

n'en fait Quant à l'épopée comparée à <strong>la</strong> tragédie 9<br />

il dit très-judicieusement :<br />

« Tout ce qui est dans l'épopée est aussi dans k tragédie;<br />

mais tout ce qui est dans k tragédie s'est pas dans<br />

l'épopée. »<br />

Il regar<strong>de</strong> celle-ci comme susceptible indifféremment<br />

<strong>de</strong> recevoir <strong>la</strong> prose ou les ?ers, opinios qui<br />

s'est pas celle <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>rnes : quelques-uns se sont<br />

efforcés <strong>de</strong> k soutesir ; mais elle est en général re­<br />

tons €eu que leur génie portait à Fus os à Feutre <strong>de</strong> ces<br />

gardée comme us paradoie; et le TiMwmqwB, tout<br />

don genres préférèrent, les mis <strong>de</strong>s eomédks as liée <strong>de</strong><br />

admirable qu'il est, cfa pu obtenir parmi nous le<br />

satires, Ses autres <strong>de</strong>s tragédies an Mes <strong>de</strong> poèmes hémh<br />

qnes, parce que ces semelles cempesltlûtis eesleaî ffas<br />

titre <strong>de</strong> poème,- que Fauteur lui-même s'avait ja­<br />

«éc<strong>la</strong>t, etésoiaieat au pièces plus <strong>de</strong> célébrité (ITJ. »<br />

mais songé à lui donser. SI l'os cherche <strong>la</strong> raison<br />

<strong>de</strong> cette différenee-d'avis entre les anciens et nous,<br />

Cette remarque prouve que chez les Grecs, comme je crois qu'elle peut tenir à <strong>la</strong> haute idée que sous<br />

parmi nous, <strong>la</strong> poésie dramatique fat toujours mise attachons avec justice au mérite si rare d'écrire bien<br />

as premier rang. L'on peut observer aussi que, en ?ers dans une <strong>la</strong>ngue où <strong>la</strong> versification est si<br />

parmi les différents genres <strong>de</strong> poésie grecque, dont prodigieusemest difficile. Mous s'a?oss pas voulu<br />

Aristote promet <strong>de</strong> parler c<strong>la</strong>ns cette partie <strong>de</strong> son séparer ce mérite d'un aussi grand ouvrage que' le<br />

traité qui a été per<strong>du</strong>e, il y en a dont il ne nous poème épique, et en tout il rfeatre guère dass nos<br />

reste aucun monument, le dithyrasabe, le nome, idées <strong>de</strong> séparer <strong>la</strong> poésie <strong>de</strong> <strong>la</strong> versification. Je crois<br />

<strong>la</strong> satire, et les mimes. Les mimes étaient., à ce qu'on qu'esce<strong>la</strong> sous avons très-gran<strong>de</strong> raison. Latàifficulté<br />

croit, d'après quelques passages <strong>de</strong>s anciens, une à vaincre, non-seulement ajoute aux beaux-arts un<br />

sorte <strong>de</strong> poésie très-licen<strong>de</strong>nse. Le some était un charme <strong>de</strong> plus quand elle est vaincue •, mais elle ou­<br />

poème religieux fait pour les solennités. Le dithyvre une source abondante <strong>de</strong> nouvelles -beautés. 1 ne<br />

rambe était <strong>de</strong>stiné originairement I célébrer les faut pas prostituer les honneurs d'un aussi bel art<br />

eifieate <strong>de</strong> Baechus, et par <strong>la</strong> suite s'étendit à <strong>de</strong>s que ta poésie. Si l'on pouvait être poète en prose,<br />

sujets analogues, c'est-à-dire à réloge <strong>de</strong>s hommes trop <strong>de</strong> gens voudraient l'être; et l'on conviendra<br />

fameux. Il ne reste rien <strong>de</strong> tout ce<strong>la</strong> que le nom. On qu'il y en a déjà bien assez. Au reste il ne paraît pas<br />

saitqu'Archiloque, Hlpponai, et beaucoup d'autres, que les Latins aient pensé là-<strong>de</strong>ssus autrement que<br />

ont M% <strong>de</strong>s satires personnelles; mais les Grecs ap­ nous, si qu'ils aient eu l'idée d'un poëme-qui ne fût<br />

pe<strong>la</strong>ient aussi <strong>du</strong> nom <strong>de</strong> satire <strong>de</strong>s drames d'une pas en vers. On peut croire queches <strong>la</strong>sllreas mêmes<br />

licence et d'usé gaieté burlesque. Le Cyeiope d'Eu­ l'opinion, générale avait prévalu sur celle d'Aristote,<br />

ripi<strong>de</strong> eut le seul drame <strong>de</strong> cette espèce qui soit par­ puisqu'on se connaît aucun passage <strong>de</strong>s anciens<br />

iées jusqu'à nous : 1 ne fait pas regretter beaucoup d'où Ton puisse inférer qu'un prosateur ait été re­<br />

les astres.<br />

gardé comme un poète. Je crois pouvoir rappeler à<br />

Aristote dit peu <strong>de</strong> choses <strong>de</strong> <strong>la</strong> comédie et <strong>de</strong> cette occasion une eiprtssion p<strong>la</strong>isante <strong>de</strong>-Voltaire,<br />

reposée, parce qu'il se réservait d'en parler dass <strong>la</strong> que sans doute il se faut pas presdre plus sérieuse*<br />

suite <strong>de</strong> son traité. Selon lui, l'épopée est, comme ment qu'il ne l'entendait lui-même*, mais qui peist<br />

b tragédie, une imitation <strong>du</strong> beau par le dis<strong>cours</strong> : assez bien l'enthousiasme qull vou<strong>la</strong>it qu'un poète<br />

elle en diffère en ce qu'elle imite par le sécit, au eût pour son art. Un <strong>de</strong> ses amis, entrant dise lui<br />

lies que fautre imite pr faction. A cette aïfféreaee comme il travail<strong>la</strong>it, ttulut se retirer <strong>de</strong> peur <strong>de</strong>

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