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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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§54<br />

COURS DE LITTÊEATÏÏ1B.<br />

< Or, me «fliatm se mange ni ivres s ni tard, ni fin- raisonnement vicieux par <strong>la</strong> forme est nécessaire<br />

mage : ëm3 etc. »<br />

ment faux ; non pas qu'il ne puisse y avoir <strong>du</strong> vrai<br />

Ce<strong>la</strong> est, sans doute, prodigieusement ridicule; dans les propositions» mais parce que <strong>la</strong> démons*<br />

TOUS vous tromperiez cependant si fous pensiez tration entière est nécessairement mauvaise, faute<br />

que les Grées, quoiqu'ils ne fussent pas sots, eus­ <strong>de</strong> cohérence dans les parties qui <strong>la</strong> composent. Do<br />

sent en général pour ces sottises le dédain et <strong>la</strong> plus, il était reçu dans les écoles <strong>de</strong>s sophistes (et<br />

pitié qu'elles méritaient, et qu'elles trouvèrent ils avaient bien leur raison pour ce<strong>la</strong>) qu'il fal<strong>la</strong>it<br />

à Rome quand elles y furent transportées dans les se tirer d'un argument tel qu'il était, sous peine<br />

<strong>de</strong>rniers temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> république. 11 y eut toujours <strong>de</strong> praftre vaincu; et c'est ce qui favorisait le plus<br />

dans le caractère <strong>de</strong>s Grées un fonds <strong>de</strong> frivolité cette lutte méprisabl6y où Ton n'était armé que lie<br />

que les Romains appe<strong>la</strong>ient grmeam kwit@tem,*et Téquivoque <strong>de</strong>s termes. Aussi que faisait-on ? Sou­<br />

dont leur sévérité naturelle ne put jamais s'accomvent Ton rétorquait l'argument par une autre équimo<strong>de</strong>r,<br />

<strong>du</strong> moins jusqu'à l'époque <strong>de</strong> rentière dévoque, c'est-à-dire l'absur<strong>de</strong> par Tabsur<strong>de</strong>. Ainsi 9<br />

gradation <strong>de</strong> l'esprit publie. Cest ce qui fît chasser pour achever le peu <strong>de</strong> détails que je me pertnets<br />

<strong>de</strong> Rome les philosophes grecs dans les plus beau! sur ces misères <strong>de</strong> f esprit humain, et dont je <strong>de</strong>­<br />

siècles <strong>de</strong> <strong>la</strong> république 9 non pas qu'ils fussent toos man<strong>de</strong> pardon à <strong>la</strong> curiosité même, quoique vou­<br />

si décidément frivoles s mais tous donnaient plus <strong>la</strong>nt! un certain point <strong>la</strong> satisfaire, il y avait <strong>de</strong>ux<br />

ou moins dans le sophistique » c'est-à-dire dans manières d'écarter le bel argument qui tout à l'heure<br />

l'argumentation <strong>de</strong>s mots, sans en excepter même vous a fait rire. La première et <strong>la</strong> bonne était <strong>de</strong><br />

les plus graves <strong>de</strong> tous* les Stoïciens. S'ils furent distinguer <strong>la</strong> majeure en définissant les termes :<br />

bannis pareillement sous Domitien, l'on comprend<br />

« Le mot rat est mie syl<strong>la</strong>be, ctil : <strong>la</strong> cbeee rat est one<br />

bien que m ne pouvait pas être pour <strong>la</strong> même syl<strong>la</strong>be, son ; ctr os fit est as animal. »<br />

raison; mais c'est que les philosophes étaient aussi<br />

mathématiciens 9 et que les mathématiciens étant en Et dès lors il n'y a pas même <strong>de</strong> sens dans tout le<br />

même temps astrologues et <strong>de</strong>vins, ils étaient sus­ reste, qu'on ne peut répéter qu'en éc<strong>la</strong>tant <strong>de</strong> rire<br />

pects et odieux aux tyrans, qui veulent bien qu'on aux dépens <strong>du</strong> raisonneur. Mais ce<strong>la</strong> était trop sim­<br />

raisonne mal -s maïs qui ne sauraient souffrir qu'on ple et trop sensé pour contenter <strong>de</strong>s sophistes; et,<br />

prédise f <strong>de</strong> peur que tout le mon<strong>de</strong> ne croie ce 'pour ne pas <strong>de</strong>meurer court, on leur répondait<br />

qu'ils savent que tout le mon<strong>de</strong> souhaite. dans leur genre :<br />

Ne vous imaginez pas d'ailleurs que ces ineptes « Us rat est tue syl<strong>la</strong>be : or as rat mangé <strong>de</strong>s livres :<br />

sophismes se renfermassent dans <strong>de</strong>s jeui d'esprit : <strong>du</strong>ne une syl<strong>la</strong>be mange <strong>de</strong>s livres. »<br />

non ; ils s'étendaient aux matières les plus impor­ Et les <strong>de</strong>ux arguments sont <strong>de</strong> <strong>la</strong> même force : Tua<br />

tantes , soit dans l'ordre moral 9 soit dans Tordre ju­ vaut l'autre. Rien ne ressemble plus 4à ce faussaire<br />

diciaire ; et avec ces abus <strong>de</strong> mots, rien n'était plus normand»I qui un autre faussaire <strong>mont</strong>rait en<br />

ni faux, ni vrai, ni juste, ni injuste; ce qui convient justice uoe obligation où Técriture<strong>du</strong> premier était<br />

toujours merveilleusement à une certaine c<strong>la</strong>sse si parfaitement contrefaite, que les experts n'o­<br />

d'hommes, et alors <strong>la</strong> déraison passe à <strong>la</strong> faveur <strong>de</strong> saient pas <strong>la</strong> démentir. Nieras4u ton écriture? di­<br />

<strong>la</strong> perversité. On en voit <strong>la</strong> preuve dans les livres <strong>de</strong> sait le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur. le m'en gar<strong>de</strong>rai bien, répon­<br />

P<strong>la</strong>ton; où les sophistes mettent en avant les prodit rentre, je suis trop honnête homme pour ce<strong>la</strong>.<br />

positions les plus Immorales, toujours en jouant Mais apparemment tu m nieras pas nmptms <strong>la</strong><br />

sur les mots. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra peot-être comment Menue; et mki te quittance* Et en effet, <strong>la</strong> quit­<br />

il y a?ait quelque embarras à pulvériser ces niaisetance va<strong>la</strong>it l'obligation.<br />

ries sco<strong>la</strong>stiques $ qui <strong>de</strong>vaient s'évanouir <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> En voilà bien assez et même trop sur cette ma­<br />

simple iéliillioa <strong>de</strong>s termes cl <strong>la</strong> distinction natutière; et je terminerai cet article en m'arrétant un<br />

relle <strong>de</strong>s idées. Mais d'abord <strong>la</strong> logique d'Aristote, moment aux <strong>de</strong>ux morceaux <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ton les plus re­<br />

qui est là-<strong>de</strong>ssus d'un grand se<strong>cours</strong> 9 n'était pas nommés peut-être, ou <strong>du</strong> moins les plus générale­<br />

encore connue 9 et ne le M qu'après P<strong>la</strong>ton, dont ment connus, Vjpolôgiê <strong>de</strong> Socrate, ou. le discourt<br />

Arîstote fbtle disciple. Jusque-là Tonne savaitguère qu'il prononça <strong>de</strong>vant l'Aréopage, et le Pâédm,<br />

attaquer les mauvais rayonnements par le vice <strong>de</strong> dialogue fameux où quelques heures avant <strong>de</strong> boire<br />

forme qui se trouvait en effet dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> <strong>la</strong> ciguë, le sage d'Athènes entretient <strong>de</strong> Timmor*<br />

ces sophismes dont on It tant <strong>de</strong> bruit dans les talité <strong>de</strong> Tâme ses amis qui l'admirent et qui pleu­<br />

écolesf qui dès lors seraient tombés d'eux-mêmes, rent. Ces <strong>de</strong>ux morceaux se retrouvent partoutdans<br />

au point <strong>de</strong> dispenser <strong>de</strong> toute réponse, puisqu'un rtoi livrée d'histoire et dé philosophie : on les a

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