23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Ao-<strong>de</strong>aras i«'&w flot» ss naufrage éTeté,<br />

Que Home et quarante ans ont I ©ëtae acfeevé*<br />

Cest a?ee -ces ïnoutements , qui peignent si bien<br />

Famé et le caractère, que Ton donne encore aui<br />

faiblesses le ton <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur; et le spectateur les<br />

pardonne encore plus volontiers à celui qui sait en<br />

rougir, qui, sait dire, comme Mithridate :<br />

SIÈCLE DE L0OB XIV. — POÉSIE.<br />

O Moulinei ê mon ils! Inutile coaHOUx!<br />

M ¥©sss àcweoxïloiiJifiiif quel triomphe pour ions,<br />

S! TOUS safles ma honte, et qu'on avis fidèle<br />

De mes lâches combats mm portât <strong>la</strong> ooiit«lie !<br />

Quoi! <strong>de</strong>* plu chères mains craignant les trahisons,<br />

J'ai pris soin <strong>de</strong> m'anser contre tous les poisons;<br />

J'ai su, par une longue et pénible In<strong>du</strong>strie,<br />

Des plu mortels lealoi prévenir <strong>la</strong> furie :<br />

Ah ! qu'il eût mieux valu , plus sage et plus heureux,<br />

Et repoussant les traits d'us amour dangereux t<br />

Ne pas <strong>la</strong>isser remplir d'ar<strong>de</strong>urs empoisonnées<br />

Un corar déjà g<strong>la</strong>cé par te froid <strong>de</strong>s aimées !<br />

On a fiât à Mithridate le mime reproche *qtfà<br />

Héron, <strong>de</strong> se sertir contre Monime d'un moyen<br />

aussi peu fait pour <strong>la</strong> tragédie que celui dont se sert<br />

Héron contre Junie. Je réponds à <strong>la</strong> même objection<br />

par <strong>la</strong> même apologie : <strong>la</strong> scène est tragique v<br />

puisqu'elle pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> <strong>la</strong> terreur. Il y a même ici<br />

une raison <strong>de</strong> plus, prise dans <strong>la</strong> dissimu<strong>la</strong>tion habituelle<br />

qui était une <strong>de</strong>s qualités particulières I<br />

Mithridate. II soutient cette.même dissimu<strong>la</strong>tion,<br />

lorsqu'il redouble <strong>de</strong> caresses pour Xipharès à l'instant<br />

où il médite <strong>de</strong> s'en teegar; et le poète a soin<br />

île faire dire à Xipharès qu'il reconnaît Mithridate à<br />

ses artiices ordinaires, et qu'il est per<strong>du</strong>, puisque<br />

son père dissimule mm lui.<br />

Reconnaissons avec Yoltaire, ce juge fi séfère<br />

et si éc<strong>la</strong>iré <strong>de</strong>s contenances théâtrales, que si <strong>la</strong><br />

tragédie et <strong>la</strong> comédie ne peutent jamais se ressembler<br />

par le ton et les effets, elles peutent se rapprocher<br />

quelquefois par les moyens <strong>de</strong> l'intrigue. 11<br />

en donne une preuve bien frappante en faisant ?oir<br />

les rapports qui se trament entre l'intrigue <strong>de</strong> ÏAmire<br />

et celle <strong>de</strong> MMkrMmte. •<br />

637<br />

que Famour n'entrait pour rien dans <strong>la</strong> tragédie ancienne<br />

, et que, <strong>du</strong> moment où nous Tâtons intro<strong>du</strong>it<br />

dans <strong>la</strong> nôtre, il a fallu, par une conséquence<br />

nécessaire, qu'une passion qui appartient Ji tous les<br />

états amenât dans <strong>la</strong> tragédie <strong>de</strong>s moyens rnlgaîrea,<br />

et que les héros f en détenant amoureu, ressemb<strong>la</strong>ssent<br />

sous ce point <strong>de</strong> tue au autres hommes.<br />

Ifous avons vu que le caractère altier, sombre et<br />

artif eîetK <strong>de</strong> Mithridate, était conserté jusque dans<br />

son amour ; et que sa fermeté dans le malheur, et<br />

le sentiment <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong>ur pssée, empêchaient<br />

qu'il ne fût atili <strong>de</strong>tant Monime. Cest avec <strong>la</strong> mémo<br />

vérité, et arec plus <strong>de</strong> force encore, que Fauteur a<br />

su peindre cette haine furieuse qui, pendant quarante<br />

ans, atait armé le roi <strong>de</strong> Pont contre les Romains.<br />

Jamais le pinceau <strong>de</strong> Racine ne parut plus<br />

mâle et plus ier; et ce rôle est celui où il se rapprocha<br />

le plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigueur <strong>de</strong> Corneille, -surtout dam<br />

<strong>la</strong> scène fameuse où il eipese à ses <strong>de</strong>ux ils son<br />

projet <strong>de</strong> porter <strong>la</strong> gaarra dans l'Italie. Ce n'est pas<br />

une intention <strong>du</strong> poète : ce projet audacieux est .<br />

attesté par plusieurs écrivains, et détaillé dans<br />

Appien, qui trace mime <strong>la</strong> route que défait tenir<br />

Mithridate. Si <strong>la</strong> trahison <strong>de</strong> Fharnace et <strong>la</strong> fortune<br />

<strong>de</strong>Pompéen'eussent pas accablé ce formidable ennemi<br />

<strong>de</strong> Rome au moment où il méditait ce grand <strong>de</strong>ssein<br />

, son courage et sa renommée pou?aient lui fournir<br />

assea <strong>de</strong> ressources pour l'exécuter, et personne<br />

n'était plus capable <strong>de</strong> faire toir à l'Italie un antre<br />

Annibal. Cette scène a encore un autre mérite : es<br />

<strong>mont</strong>rant le héros dans toute son élétation, elle <strong>mont</strong>re<br />

aussi sa jalousie artileianse, puisqu'elle a pour<br />

objet <strong>de</strong> pénétrer ce qui se passe dans le cœur <strong>de</strong><br />

Pharnaee, et d'en arracher f a? en <strong>de</strong> ses projets sur<br />

Monime. Cette situation met dans tout son jour le<br />

contraste <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux jeunes princes 9 qui soutiennent<br />

également leur caractère. Le petiote Pharnaee,<br />

comptant sur l'appui <strong>de</strong>s Romains qu'il attend, re­<br />

ine formellement d'aller épouser <strong>la</strong> lie <strong>du</strong> roi <strong>de</strong>s<br />

« Harpagon et le roi <strong>de</strong> Pont sont iem vieil<strong>la</strong>rds amen- Parthes ; et le ?ertaeni Xipharès, tout entier à son<br />

raiï i fan et l'unira oui leur ils pour rirai ; fui et l'antre <strong>de</strong>toir et à son père, ne connaît d'autres intérêts<br />

se serrent <strong>du</strong> même artilsa poer déamtrir Ffatettigpioi<br />

qui est entre leur fils et leur maîtresse; et les data pièces<br />

que ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature et <strong>de</strong> <strong>la</strong> gloire, et saisit sien<br />

fuissent par le mariage <strong>du</strong> jeune homme. Molière et Racine l'enthousiasme d'un jeune guerrier le <strong>de</strong>ssein d'aller<br />

ont également réussi en traitant ces <strong>de</strong>ux intrigues. L'un combattre les Romains dans l'Italie. Cette scène me<br />

a amusé, a réjoui 9 a fait rire les honnêtes gens; l'antre a parait, sous tous les rapports, une <strong>de</strong>s plus belles<br />

attendri 9 a effrayé, s fait verser <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rmes. Molière a joué que Racine ait conçues, et 1® dis<strong>cours</strong> <strong>de</strong> Mithri­<br />

f amour rîiiea<strong>la</strong> d'un vieil avare; Racine a représenté tes date est dans notre <strong>la</strong>ngue un <strong>de</strong>s modèles les plus<br />

faipfeaaet d'un grand roi, et tes a ren<strong>du</strong>es respectables. » achetés <strong>du</strong> style sublime.<br />

Mais pourquoi, parmi nous, <strong>de</strong>ux choses aussi<br />

<strong>la</strong> fais ; aiasi le test <strong>la</strong> fortane aaneasaa<br />

différentes que <strong>la</strong> tragédie et <strong>la</strong> comédie ont-elles Mais tons sa?et trop bfan fbMoiro <strong>de</strong> ma via<br />

ce point <strong>de</strong> ressemb<strong>la</strong>nce qu'elles n'ont jamais chez Four croi» que, loogîeaip soigneux <strong>de</strong> me cachet,<br />

les anciens? Voltaire' ne pou?ait pas l'ignorer ; mais J'atten<strong>de</strong> en ces déserts qu'on me vienne efeerenar,<br />

La Insère a les <strong>la</strong>veurs ainsi ejoe ses disgrâoes ;<br />

apparemment il n'a pas voulu le dire. Cest parce Sep p<strong>la</strong>n d'une luit retournant sur me* traces,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!