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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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que» autres; mais un philosophe défait plutôt nous<br />

faire voir cette harmonie <strong>de</strong>s éléments, qui, ne<br />

pouvant rien pour ûOOS FUS sans l'autre, se cornbineat<br />

pour nous être utiles, et dont <strong>la</strong> concor<strong>de</strong><br />

éternelle pro<strong>du</strong>it l'éternelle fécondité. Je n'étendrai<br />

pas plus loin <strong>la</strong> critique sur ce morceau, qui a <strong>de</strong><br />

l'intérêt et <strong>de</strong> l'éc<strong>la</strong>t, mais qui n'est pas exempt,<br />

comme on le voit, <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>mation ; car on appelle<br />

ainsi tout ce qui tend à-agrandir les objets aux dépens<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité.<br />

Cicéron nous a fait tant <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir, que nous <strong>de</strong>vons<br />

en trouver aussi à voir quel hommage lui a<br />

ren<strong>du</strong> Pline, lorsqu'on par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s honneurs que<br />

les lettres et les talents <strong>de</strong> l'esprit ont reçus <strong>de</strong>s<br />

Romains, il leur adresse cette éloquente apostrophe<br />

:<br />

COURS DE LITTERATURE.<br />

« pourrais-je, sans crime, passer ton nom mm silence,<br />

êCieéron? Que céSébrerat-je en toi comme le titre dlstfnctir<br />

<strong>de</strong> ta gloire? ait ! §Am douté il suffira d'attester cet hommage<br />

f<strong>la</strong>tteur qu'un peuple entier, qu'en peuple tel qne celui<br />

<strong>de</strong> Rome rendit à tes sublimes- talents, et <strong>de</strong> ctwÉsiri<br />

citas tonte te suite d'une si belle vie 9 les sentes aetiossqiii<br />

signalèrent ton consolât. Tn paries, e t les trions romaines<br />

renoncent à Sa toi agraire, à cette loi qui leur assurait les<br />

premiers besoins <strong>de</strong> te vie. Tn conseilles ; elles pardonnent<br />

à Roseitis, auteur <strong>de</strong> te loi qui rég<strong>la</strong>it les rangs an spectacle,<br />

et consentent à une distinction injurieuse pour elle.<br />

•Tn persua<strong>de</strong>s, elles" enfants <strong>de</strong>s proscrits se con<strong>de</strong>nsent<br />

©lix-mêmes à ne pins prétendre aux honneurs. CaUifaâ<br />

luit <strong>de</strong>vant ton génie : c'est-loi qui proscris Marc-Antoine^<br />

Reçois mon hommage, ê toi qui Se premier fus nommé<br />

Père <strong>de</strong> <strong>la</strong> patrie, toi qui le premier méritas le triomphe<br />

sans quitter <strong>la</strong> toge, et le premier obtins les <strong>la</strong>uriers <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

victoire avec les seules armes <strong>de</strong> <strong>la</strong> parole; toi enfin, pour<br />

me servir <strong>de</strong>s expressions <strong>de</strong> César, autrefois ton ennemi,<br />

toi qui remportas le plus beau <strong>de</strong> tous les triomphes, puisqu'il<br />

est plus glorieux d'avoir éten<strong>du</strong> poar les Romains<br />

les limites <strong>du</strong> génie, que d'avoir reculé Se* bornes <strong>de</strong> leur<br />

empire. »<br />

LIVRE TROISIÈME. - HISTOIRE, PHILOSOPHIE,<br />

ET LITTÉRATURE MÊLÉE.<br />

CHAPITRE PREMIER. — Histoire.<br />

SECTION HIEMèBS. — Historiens grecs et romains <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

première c<strong>la</strong>sse.<br />

L'histoire, dans les premiers temps, paraît tfa-<br />

' voir été confiée qu'à <strong>la</strong> poésie, qui par<strong>la</strong>it à l'imagination,<br />

et se gravait dans <strong>la</strong> mémoire, ou aux<br />

monuments publics, qui semb<strong>la</strong>ient propres à perpétuer<br />

le souvenir <strong>de</strong>s grands événements. On les<br />

déposait sur l'airain, sur <strong>la</strong> pierre, sur les statues, sur<br />

les tombeaux, sur les médailles ; et c'est ce qui fait<br />

que ces <strong>de</strong>rnières, dont un grand nombre a échappé<br />

aux ravages <strong>du</strong> temps, sont <strong>de</strong>venues un objet <strong>de</strong><br />

recherche pour les curieux d'antiquité, et ont servi<br />

souvent à éc<strong>la</strong>ircir ou à constater les faits et <strong>la</strong><br />

époques <strong>de</strong>s siècles les plus reculés. L'ouvrage le<br />

plus anciennement rédigé en forme d'histoire, que<br />

<strong>la</strong> <strong>littérature</strong> grecque nous ait transmis (car il n'est<br />

ici question ni <strong>de</strong>s livres sacrés ni <strong>de</strong>s écrivains<br />

orientaux ), est celui d'Hérodote, nommé par cette<br />

raison k Père <strong>de</strong> r Histoire.<br />

C'est à lui que Ton doit le peu que nous connaissons<br />

<strong>de</strong>s anciennes dynasties <strong>de</strong>s Mè<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s Perses,<br />

<strong>de</strong>s Phéniciens, <strong>de</strong>s Lydiens, <strong>de</strong>s Grecs, <strong>de</strong>s<br />

Égyptiens, <strong>de</strong>s Scythes. Il vivait environ cinq<br />

siècles avant l'ère chrétienne f et avait voyagé dans<br />

l'Asie mineure, dans <strong>la</strong> Grèce et dans l'Egypte.<br />

Les noms <strong>de</strong>s neuf Muses, donnés par ses contemporains<br />

aux neuf livres qui composent son histoire,<br />

sont un témoignage <strong>de</strong> l'estime qu'en faisaient<br />

les Grecs, à qui l'auteur en fit <strong>la</strong> lecture dans<br />

rassemblée <strong>de</strong>s jeux olympiques; et cet honneur<br />

qu'on lui rendit doit aussi leur donner un caractère<br />

d'autorité. Non qu'il faille es conclure que<br />

tous les faits qu'il rapporte sont incontestables :<br />

puisque nos histoires mo<strong>de</strong>rnes ne sont pas ellesmêmes<br />

à l'abri <strong>de</strong> <strong>la</strong> critique, .à plus forte raison<br />

ce qui n'est fondé que sur <strong>de</strong>s traditions si éloi*<br />

gaées est-il soumis à Sa discussion, et sueeptibie<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>isser <strong>de</strong>s doutes. D'ailleurs, le goût si connu<br />

<strong>de</strong>s Grecs pour le merveilleux et pour les fables,<br />

goût qui leur a été "si souvent reproché par te<br />

écrivains <strong>la</strong>tins, peut rendre suspecte leur véracité.<br />

Mais aussi Ton est tombé dans un autre excès<br />

en rejetant trop légèrement tout ce qui ne nous a<br />

pas paru conforme à <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce,<br />

qu'il n'est pas possible <strong>de</strong> déterminer d'une manière<br />

bien positive; car, dans l'histoire, comme dans le<br />

drame,<br />

Le vrai peut quelquefois tf être pas vraisemb<strong>la</strong>ble-<br />

Nous sommes trop portés à régler <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s

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