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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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AMCONS. — POÉSIE.<br />

CHAPITRE ¥1. — De <strong>la</strong> mmédk meêeme.<br />

Hcnos PftBWÈftB. — D« tocoméelê grecque.<br />

1 faut, «faut tout, distinguer trois époques dans<br />

<strong>la</strong> comédie grecque. La première, qui se rapprochait<br />

beaucoup <strong>de</strong> l'origine <strong>du</strong> spectacle dramatique,<br />

eu atalt eousané et-même outré <strong>la</strong> licence.<br />

Ce qu'on appelle <strong>la</strong> vieille c&médte n'était autre.<br />

chose que <strong>la</strong> satire'eu dialogue : elle nommait les<br />

personnes, et les immo<strong>la</strong>it sans nulle pu<strong>de</strong>ur à <strong>la</strong><br />

risée publique. Ce genre <strong>de</strong> drame ne pou?ait être<br />

toléré que dans une démocratie effrénée 9 comme<br />

ceie d'Athènes. H n'y a qu'une multitu<strong>de</strong> sans principes<br />

, sans règle et sans é<strong>du</strong>cation, qui soit portée<br />

à protéger et encourager publiquement <strong>la</strong> médisance<br />

et <strong>la</strong> calomnie, parce qu'elle ne les craint<br />

pas, et que rien ne trouble le p<strong>la</strong>isir malin qu'elle<br />

goii* à les voir se déchaîner contre tout ce qui est<br />

l'objet <strong>de</strong> sa haine ou <strong>de</strong> sa jalousie. C'est une espèce<br />

<strong>de</strong> ttngeanee qu'elle eierce sur tout ce qui est au<strong>de</strong>ssus<br />

d'elle; car l'égalité cifilê, qur ne felt que<br />

constater l'égalité <strong>de</strong>s droits naturels, ne saurait<br />

détruire les inégalités morales, sociales-et physiques<br />

v établies par <strong>la</strong> nature même ; et rien au mon<strong>de</strong><br />

M peut fure que, dans Tordre social t un fripon<br />

soit régal d'un honnête homme, ni un sot l'égal<br />

d'un homme d'esprit.<br />

On ouvrit enfin les yens sur ce scandale, qui fut<br />

réprimé par les lois ; il fut défen<strong>du</strong> <strong>de</strong> nommer<br />

personne sur le théâtre. Mais les auteurs, ne vou<strong>la</strong>nt<br />

pas renoncer à l'avantage facile et certain <strong>de</strong><br />

f<strong>la</strong>tter <strong>la</strong> malignité publique, prirent le parti <strong>de</strong><br />

jouer <strong>de</strong>s a?enturea véritables sons <strong>de</strong>s noms supposés.<br />

La satire ne parfit rien sous un si faible déguisement<br />

: ce fut le second âge <strong>du</strong> théâtre comique,<br />

et ce genre s'appe<strong>la</strong> te mm/emm comédie. De<br />

nouveaux: édits <strong>la</strong> proscrivirent , et Ton It défense<br />

aux poètes comiques <strong>de</strong> mettre sur <strong>la</strong> scène, ni<br />

personnages réels f ni actions vraies et connues.<br />

Alors il fallut inventer; et c'est à cette troisième<br />

époque qu'il faut p<strong>la</strong>cer k naissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> véritable<br />

comédie : ce qui l'avait précédée n'en méritait pas<br />

le nom.'Cest dans celle-ci que se distingua Menasdref<br />

qui en fut, chez les Grecs, le créateur et le<br />

modèle f comme Épieharme le fat chez les Siciliens.<br />

La postérité a consacré <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> Ménandre,<br />

mais le temps a dévoré ses écrits. 11 ne nous est<br />

connu que par les imitations <strong>de</strong> Téraace» qui lui<br />

emprunta plusieurs <strong>de</strong> ses pièces» dont il enrichit<br />

le théâtre <strong>de</strong> Rome.<br />

Les onze pièces qui nous restent <strong>de</strong>s cinquantequatre<br />

fu'on dit qu'Aristophane avait faites appartiennent<br />

entièrement à <strong>la</strong> première époque, à celle<br />

<strong>de</strong>k vieMkcomédie. Eopolis, Cratinus et lui sont<br />

157<br />

les trois auteurs les plus célèbres qui aient travaillé<br />

dans ce genre. Leurs écrits foreat connus <strong>de</strong>s Romains<br />

, comme le prouve le témoignage d'Horace.<br />

Ils ne sont pas venus jusqu'à nous, non plus que<br />

ceux <strong>de</strong>s auteurs qui s'exercèrent dans les <strong>de</strong>ux autres<br />

genres : on sait seulement qu'ils furent en trèsgrand<br />

nombre. Le seul Aristophane est échappé,<br />

<strong>du</strong> moins en partie, à ce naufrage général. On ne<br />

sait rien <strong>de</strong> sa personne, si ce n'est qu'il n'était pas<br />

né à Athènes ; ce qui relève chez lui le mérite <strong>de</strong><br />

cet attieîsaoc que les anciens lui accor<strong>de</strong>nt généralement,<br />

c'est-à-dire <strong>de</strong> cette pureté <strong>de</strong> diction, <strong>de</strong><br />

cette élégance qui était particulière aux Athéniens,<br />

et qui faisait que P<strong>la</strong>ton même, le disciple <strong>de</strong> Soorate,<br />

trouvait tant <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir à <strong>la</strong> lecture d'Aristophane.<br />

Sans doute il en faut croire les Grecs sur ce<br />

point, 'et surtout P<strong>la</strong>ton, si bon juge en cette matière,<br />

et si pu suspect <strong>de</strong> partialité en faveur <strong>de</strong><br />

l'ennemi <strong>de</strong> son maître. Mais en mettant à part ce<br />

mérite, à peu près per<strong>du</strong> pour ftous, parée que les<br />

grâces <strong>du</strong> <strong>la</strong>ngage familier sont les moins sensibles<br />

<strong>de</strong> toutes dans une <strong>la</strong>ngue morte, il est difficile<br />

d'ailleurs, en lisant cet auteur, <strong>de</strong> n'être pas <strong>de</strong> Fa;<br />

fis <strong>de</strong> Plutarque, qui s'exprime ainsi dans un parallèle<br />

<strong>de</strong> Ménandre et d'Aristophane :<br />

s Ménandre 9 sait adapter soi style et proportionner son<br />

tua à tous tes rôles, sans négliger le comique, mais sans<br />

l'outrer. Il ne perd jamais <strong>de</strong> vee <strong>la</strong> nature, et <strong>la</strong> souplesse<br />

et îa flexibilité <strong>de</strong> son expression ne sauraient être surpassées.<br />

On peut dire qu'elle est toujours égale à elle-même , et<br />

toujours différente suif ant 3e besoin ; semb<strong>la</strong>ble à une eau<br />

fi«f!ieqai,€at^<br />

en prend tontes les formes sans rie» perdre <strong>de</strong> sa pwsté.<br />

U écrit en bonne d'esprit, ai honne do bonne, société;<br />

il est fait pour être lu, représenté, appris par esw» pour<br />

p<strong>la</strong>ire en tons Heux, et en tout temps ; et Ton n'est pas surpris,<br />

en Usant ses pièces, qe'M ait passé pour l'honnie <strong>de</strong><br />

son siècle qui s'exprimait a?ee le plus d'agrément, soit dans<br />

<strong>la</strong> conversation, soit par écrit »<br />

Un pareil éloge doit augmenter nos repets sur<br />

<strong>la</strong> perte totale <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong> est auteur; et ee qui<br />

mmÈtmm le jugement <strong>de</strong> Plutarque, c'est que tous<br />

ses caractères sont précisément «te <strong>de</strong> Térenee«<br />

qui a?ait pris Ménandre pour son modèle. Plutarque<br />

parie bien êM^m&mmt d'Aristophane*<br />

« D outre M nature, et prié à 1s popu<strong>la</strong>ce pins qrtrn<br />

honnêtes gens : son style est mêlé <strong>de</strong> dopantes eomsSsnel*<br />

les f élefé Jusqu'à Vsstlm, ftasHv Jusqu'à <strong>la</strong> baasiss* »<br />

bouffon jusqu'à <strong>la</strong> pnétfiité. Gbes toi l'os ne peut diaingMrlsÉlsdspère,<br />

le citadin dss paysan* ls guerrier <strong>du</strong><br />

boiu§e

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