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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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flrfile : qu'il était moins difficile <strong>de</strong> prendre à Hercule<br />

sa massée que <strong>de</strong> dérober un fers à Homère.<br />

Il es a pris cependant une quantité considérable;<br />

et, quasi il le tra<strong>du</strong>it, s'il ne l'égale pas toujours,<br />

quelquefois il le surpasse 1 .<br />

Le premier défait que l'on ait remarqué dans VÊnH<strong>de</strong>9<br />

c'est le caractère <strong>du</strong>' héros; et c'est ici que<br />

l'on peut voir combien <strong>la</strong> Motte et consorts se trompaient<br />

quand ils reprochaient à Homère les imperfectlôi»<br />

morales <strong>de</strong> son héros, et combien Aristote<br />

m savait davantage quand il a marqué ces mimes<br />

caractères, imparfaits en moraleY comme les meil-<br />

i se reproeètfa à Yirgle à%mk Imité Homère<br />

; il fa fait; mais <strong>de</strong>s critiques <strong>la</strong>tins loi ont rtproehé<br />

aiec fias ife raison d'avoir été le p<strong>la</strong>giaire <strong>de</strong> ses compatriote;<br />

et Pou s 9 en peut douter en voyant les iiombreiiMS<br />

cïMmm êe mm qu'il a empruntés t non-teiilemoat d'Eaalïii,<br />

<strong>de</strong> Passiriiis, i'àcciiis, <strong>de</strong> Suevlos, mais môme <strong>de</strong> ses cou»<br />

fm^emim les pins illiutret, tel» que Lucrèce s Catulle, Tarins,<br />

Fartas, flous n'avons point les poésies <strong>de</strong> cet <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong>niers; mais ¥ arias nous est connu par l'éloge qu'en <strong>la</strong>it<br />

Hanse, qui le regar<strong>de</strong> comme un <strong>de</strong>s génies les plus propres<br />

a tfaterfépopée.<br />

Fmrîê epm mer,<br />

Utmesw, Varlut émit<br />

Virgile se pouvait doue pas dire comme Molière, quand<br />

II s'appropriait qgdque eaaee <strong>de</strong> Ma, pria «TUE mau¥âfs<br />

éeritaiii : « le repreod» moii Mes où Je le trouve. » La ptaeerf<br />

<strong>de</strong> cm <strong>la</strong>rdas <strong>de</strong> Virgile sont <strong>de</strong>s hémlsilches on <strong>de</strong>s vers<br />

eetiers eTaae teauté remarquable, même ceox qull dérobe<br />

asz vieux poètes <strong>du</strong> temps <strong>de</strong>s guerres paniquer, et parties-<br />

Ilèreaieat à Enntns : mais aassl Ton sait que Tlrgile ne s'en<br />

eeeaalt pas , pafaqal! se vantait <strong>de</strong> tirer <strong>de</strong> Par <strong>du</strong> fumier<br />

^Êmmim, Fmmier soit : Ton peut croire, par les fragments<br />

qui aoas restent <strong>de</strong> lui, qu'il y avait Mea <strong>du</strong> mauvais geat<br />

dans son style, et d'estant plus que <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue n'était pas<br />

eaeaee épurée; mais <strong>la</strong> quantité d'expressions heureuses et<br />

vraiment poétiques «pli a fournies à Ylrgiie, prouve que cet<br />

Eoa<strong>la</strong>s avait un véritable talent et surtout le sentiment <strong>de</strong><br />

iliarmoaie Inttattve, et Justifie i'espèee <strong>de</strong> vénération qn'armif<br />

aaate lui le «mai Sclpioa, coaaal&seoir trop éc<strong>la</strong>iré pou?<br />

se pûtor dans Saslos que le chantre <strong>de</strong> ses exploits.<br />

^Ifple ne dissimu<strong>la</strong>it par non plus qu*il avait suivi Tfeéoeeie<br />

dans ses Églogues, et Hésio<strong>de</strong> dans ses Géorglques : 11<br />

rend <strong>la</strong>i-asisae cet hommage à ses modèles, dans ces mêmes<br />

ouvrais ou il les a <strong>la</strong>issés, surtout Hésio<strong>de</strong>, Mes loin <strong>de</strong>rrière<br />

<strong>la</strong>i. Mais, ce qu'on ne sait pas communément, c'est<br />

ajae ce second livre <strong>de</strong> FÉnéMe, si uoivenellemeot admiré,<br />

ce grand taMeaa <strong>du</strong> sac <strong>de</strong> Troie, est copié, presque mot à<br />

mot, prnè mé mrèum (m sont les eipresslons <strong>de</strong> Macrobe),<br />

efae parle grec, nommé Ksaodre, qui avait écrit en vers<br />

a» espèce <strong>de</strong> recaell d'histoires mythologiques. Macrobe<br />

parle <strong>de</strong> ce nouvel emprunt comme d'un fait connu <strong>de</strong> tout<br />

te Bon<strong>de</strong>, et même <strong>de</strong>s enfants, et <strong>de</strong> ce Pisandre comme<br />

«Fan paite ëm premier ordre parmi les Grecs. 11 y a tout lieu<br />

île le penser, si l'original <strong>de</strong> Sa prise <strong>de</strong> Troie i ui appartient ;<br />

et il est difficile <strong>de</strong> douter <strong>du</strong> fait, d'après faliraiailoa <strong>de</strong><br />

MacnÉie. <strong>la</strong> ce cas, <strong>la</strong> perte <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong> Pisaodre doit<br />

«sa comptée parmi tant d'autres qui excitent d'Inutiles re-<br />

Sesets.<br />

H est à remarquer que <strong>de</strong>ux poètes tels que Vtrgite et Voltaire,<br />

se soieat également permis <strong>de</strong> s'enrichir d'un assex<br />

grand nombre <strong>de</strong> beaux vers connus ; c'est parce que tous<br />

don étaient très-riebes <strong>de</strong> leur propre fonds, qu'on leur a<br />

{«•damé <strong>de</strong> êêçmmu astral.<br />

Le Parnasse est eoaaae le moa<strong>de</strong> :<br />

Oe s'y permet qu'aux rtcaes ie seler.<br />

ANCIENS. — POÉSIE. 69<br />

leurs es poésie. Assurément II s'y a pas te plus petit<br />

reproche à faire an pieux Éoée; il est d'un bout <strong>du</strong><br />

poëme à l'autre absolument irrépréhensible : mait<br />

aussi, n'étant jamais passionné, il n'échauffe jamais,<br />

et <strong>la</strong> froi<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sou caractère se réparti sur tout le<br />

poëme. II est presque toujours en <strong>la</strong>rmes et en prières.<br />

Il se <strong>la</strong>isse très-tranquillement aimer par Di<strong>de</strong>n, et<br />

<strong>la</strong> quitte tout aussi tranquillement dès que lesdieui<br />

Font ordonné. Ce<strong>la</strong> est fort religieux , mais point <strong>du</strong><br />

tout dramatiqoe; et ce même Aristote nous a fait<br />

entendre que l'épopée défait lire aairaée'les mêmes<br />

passions que <strong>la</strong> tragédie, quand il a dit que <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s règles prescrites pour celle-ci étaient aussi<br />

essentielles à l'autre. Concluons donc que le grand<br />

principe d 9 Aristote a été pleinement confirmé par<br />

l'expérience , puisque tes <strong>de</strong>ux hères <strong>de</strong> l'Épopée qui<br />

aient paru les mieux choisis et les mieux conçus chez<br />

les anciens et chez les mo<strong>de</strong>rnes, sont <strong>de</strong>ux caractères<br />

passionnés et tragiques, l'Achille <strong>de</strong> l'Ilia<strong>de</strong> et<br />

le Renaud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jérustîkm* Ce <strong>de</strong>rnier même est te<br />

partie mo<strong>de</strong>lé sur l'antre; il est aussi bril<strong>la</strong>nt, aussi<br />

fier, aussi impétueux. Voilà les hommes qu'il nous<br />

faut en poésie : aussi ont-ils réussi partout; et le<br />

caractère d'Énée n'a pas eu plus <strong>de</strong> succès au théâtre<br />

que dans l'épopée.<br />

On convient assez que <strong>la</strong> marche <strong>de</strong>s six premiers<br />

chants <strong>de</strong> l'Enéi<strong>de</strong> est à peu près ce qu'elle pouvait<br />

être, si ee n'est qu'après le grand effet <strong>du</strong> quatrième<br />

livre, qui contient les amours <strong>de</strong> Bidon, <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription<br />

<strong>de</strong>s jeux, qui remplit le cinquième, quelque<br />

belle qu'elle soit en elle-même, est peut-être p<strong>la</strong>cée<br />

<strong>de</strong> manière à refroidir un peu le lecteur, qui, après<br />

tout, en est bien dédommagé dans te livre suivant,<br />

où se trouve <strong>la</strong> <strong>de</strong>scente d'Énée aux enfers. Mais ce<br />

qu'on à généralement condamné, c'est te p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s<br />

six <strong>de</strong>rniers livres : c'est là qu'on attend les plus<br />

grands effets, an conséquence <strong>de</strong> ce principe, que<br />

tout doit aller en croissant, comme Homère Ta si<br />

bien pratiqué dans fll<strong>la</strong><strong>de</strong>; et c'est là malheureusement<br />

que Yîrgile <strong>de</strong>vient inférieur à lui-même et à<br />

son modèle. La fondation d'un état qui doit être te<br />

berceau <strong>de</strong> Rome ; une jeune princesse qu'un étranger,<br />

annoncé par les oracles, vient disputer au<br />

prince qui doit l'épouser; les différents peuples <strong>de</strong><br />

l'Italie partagés entre les <strong>de</strong>ux rivaux : tout semb<strong>la</strong>it<br />

promettre <strong>de</strong> Faction, <strong>du</strong> mouvement, <strong>de</strong>s situations,<br />

et <strong>de</strong> l'intérêt. Au lieu <strong>de</strong> tout ce qu'on a<br />

droit d'espérer d'un pareil sujet, que trouve-t-on?<br />

Un roi LaUnus, qui n'est pas te maître chez lui, et<br />

ne sait pas même avoir une volonté; qui, après avoir<br />

très-bien reçu les Troyens, <strong>la</strong>isse <strong>la</strong> reine Amate et<br />

Twrnw leur faire <strong>la</strong> guerre, et prend te parti <strong>de</strong> se<br />

renfermer dans son pa<strong>la</strong>is pour ne se mêler <strong>de</strong> rien ;

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