la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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goôf. Le style ut cessait d'être p<strong>la</strong>t que pour être<br />
ndiculemtiit affecté.<br />
L*tmôu? mange mon taag, l'amour mon sang <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
GOUftS DE LITTÉ1ATU1E.<br />
Voire enfer* dieu d'enfer, pour mon bien Je désire,<br />
Sachant Feuler d'amour <strong>de</strong> tout arien le pire. •<br />
Voilà le style <strong>de</strong> Jo<strong>de</strong>lle et <strong>de</strong> ses contemporains.<br />
Garaier s'éleva au-<strong>de</strong>ssus d'eux, sans avoir encore<br />
ni pureté ni élégance : sa diction se rapproche<br />
davantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> noblesse tragique, mais <strong>de</strong> manière<br />
à tomber trop souvent dans l'enflure. II connaissait<br />
les anciens! et presque toutes ses pièces sont tirées<br />
<strong>du</strong> théâtre <strong>de</strong>s Grecs ou imitées <strong>de</strong> Sénèque; mai»<br />
il est beaucoup plus voisin <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>mations diffuses<br />
et emphatiques <strong>du</strong> poète <strong>la</strong>tin que <strong>du</strong> naturel<br />
et <strong>du</strong> pathétique <strong>de</strong>s tragiques d'Athènes. Il offre<br />
pourtant quelques scènes touchantes par les sentiments<br />
qu'ils lui ont fournis, quoiqu'il ne sache pas<br />
les revêtir d'une espression convenable. La <strong>la</strong>ngue<br />
chez lui tient encore beaucoup <strong>de</strong> <strong>la</strong> ru<strong>de</strong>sse <strong>de</strong><br />
Ronsard, qui servait <strong>de</strong> modèle à <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ses<br />
contemporains. 11 prodigue comme lui les épithètes<br />
néologiques et les adjectifs <strong>la</strong>tinisés. Un autre<br />
défaut remarquable dans ses pièces, c'est le mé<strong>la</strong>nge<br />
<strong>de</strong>s styles : on y trouve les comparaisons <strong>de</strong><br />
Virgile, les o<strong>de</strong>s d'Horace, et le ton <strong>de</strong> l'églogue :<br />
c'est le caractère-<strong>de</strong>s imitateurs novices, qui ne<br />
savent pas encore bien employer ni bien p<strong>la</strong>cer ce<br />
qu'ils empruntent. En adoptant les choeurs, et<br />
quelquefois les prologues <strong>du</strong> théâtre <strong>de</strong>s Grecs,<br />
Gar<strong>de</strong>r méconnaissait <strong>la</strong> nature <strong>du</strong> nôtre; et, affectant<br />
<strong>la</strong> même simplicité <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n, sans avoir <strong>la</strong><br />
même éloquence, il fait trop sentir le vi<strong>de</strong> d'action<br />
et te défaut d'intrigue. 11 s'en faut <strong>de</strong> beaucoup<br />
aussi qu'il connaisse les convenances <strong>de</strong> moeurs et<br />
<strong>de</strong> caractère. 11 prend <strong>la</strong> jactance pour <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur,<br />
et fait parler ses héros en rhéteurs <strong>de</strong> collège.<br />
Un seul morceau cité donnera l'idée <strong>de</strong> tout ce qui<br />
manquait à Garaier, et en mime temps <strong>de</strong> ce<br />
qu'il peut y avoir <strong>de</strong> louable dans sa composition :<br />
c'est un monologue <strong>de</strong> César qui rentre vietoricui<br />
dans Rome.<br />
O MNPCtffomi Êmmt è wUmx iêeméil<br />
O pa<strong>la</strong>is &r§ueUkux! ô temples honorés ' !<br />
O tons ! mars que les dieux ont maçonnai mu-mëmm,<br />
Eu-nêmea éàgfa <strong>de</strong> mille diadèmes a 9<br />
He wê«ïtei-¥CMi§ î»lBt te p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> vm mwm »,<br />
De voir ?otre César, le mtMueur <strong>de</strong>n mmquemn \<br />
Par tant île gloire œmUtë «p maikms éimnseê »,<br />
àmmîlm son empira ainsi que vos fonafigeiî<br />
Et toi, lente orgueilleux , ne vas-<strong>la</strong> par tes flots<br />
8 Monotone amii d'exc<strong>la</strong>mations et d'énftbèto.<br />
* Ternes f fwaipas au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> <strong>la</strong> tn§Éfàa<br />
* tes mura <strong>de</strong>s tours et <strong>de</strong>s pa<strong>la</strong>is f<br />
4 Fanfaronna<strong>de</strong>s.<br />
» te èHaai ato» émm§t mmt étranger.<br />
Aux tritons «Mariniers faim braira mm fat f ,<br />
Et su père Océan te vanter que te Tibre<br />
Roulera plus fameux que STàiphrate et le Fifre x ?<br />
là, presque tout Se mon<strong>de</strong> obéit aux Romabis;<br />
Ils ont presque <strong>la</strong> mer et <strong>la</strong> terre en tenta mains;<br />
Et soit où te soleil <strong>de</strong> sa ùtrehe * voisine<br />
Les Indien»perieux 4 <strong>du</strong> matin Illumine,<br />
Soit m SOQ êàar <strong>la</strong>ssé <strong>de</strong> <strong>la</strong> oo-mrse <strong>du</strong> Josr<br />
Le ciel quitte* à <strong>la</strong> nuit qui oasaaeaae son tour,<br />
Soit où <strong>la</strong> mer g<strong>la</strong>cée en cristal te remerre •,<br />
Soit où Tar<strong>de</strong>nt soleil sèche et brûle k terre* t<br />
Les Romains on redoute •, et n'y « si grand roi, •<br />
Qui su • cœur ne frémisse 9 oyant parler <strong>de</strong> mol.<br />
César est <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre et <strong>la</strong> gloire et <strong>la</strong> crainte ;<br />
César <strong>de</strong>s ileaa gtwtrtem a to immm§s êkmto **.<br />
C'est là saos doate use ampiiicatïoa <strong>de</strong> rhétorique,<br />
et fou sent qu'il est ridicule que César, par<strong>la</strong>nt<br />
tout seul, fasse son panégyrique avec tant<br />
d'emphase. (Test <strong>la</strong> caricature <strong>du</strong> style héroïque;<br />
mais c'était déjà quelque chose, après ks Mystères,<br />
que <strong>de</strong> ressembler à l'héroïque, 'même arec cette<br />
charge grossière; et c'est à peu près tout ce que firent<br />
Jo<strong>de</strong>lle et Garaier.<br />
Dans sa TMbaï<strong>de</strong>, m <strong>de</strong>rnier fait dire à Polyniee<br />
:<br />
Pour gar<strong>de</strong>r un royaume ou pour le conquérir, -<br />
le ferais volontiers femme et enfants mourir.<br />
Un ambitieux peut le penser, mais il ne le dit pis<br />
si crûment t et en poète ne doit pas le dire si p<strong>la</strong>tement<br />
: c'est <strong>de</strong> toute manière un manque <strong>de</strong> mesure<br />
qui appartient à l'enfance <strong>de</strong> Fart.<br />
Maïret eot plus <strong>de</strong> naturel dans les sentiments<br />
et dans le style-. Sa dictionY plus correcte, fait<br />
apercevoir les progrès <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue. La meilleure<br />
<strong>de</strong>-ses pièces, Sopkonuèê, imitée <strong>de</strong> celle <strong>du</strong> Trissis,<br />
eut longtemps <strong>du</strong> succès an théâtre, même<br />
après Corneille. C'est <strong>la</strong> première <strong>de</strong> nos tragédies<br />
qui offre un p<strong>la</strong>n régulier et assujetti aux trois<br />
unités. Mais le sujet a <strong>de</strong> si grands inconvénients,<br />
que <strong>la</strong> pièce n'a pu se soutenir lorsque Part a été<br />
fïiîetii connu. Voltaire, qui Ta remanié <strong>de</strong> nos jours<br />
arec tout l'avantage que lui donnaient son expérience<br />
et son génie $ n'a pu vaincre les difficultés <strong>du</strong> sujet,<br />
parce qu'il y en a d'irrémédiables. La plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
toutes, c'est que le héros <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce y Massînisse f y<br />
i Msrimkrgg terme <strong>de</strong> prose.<br />
1 Mauvaises rimes.<br />
• Mauvaise expression es par<strong>la</strong>nt Ûu s@Ml.<br />
*£plhète à <strong>la</strong> Ronsard.<br />
• le version vicieuse. An reste* on disait alors f Je mm<br />
quitie quelque ckom ; pour Je mm eèds,<br />
• Mauvaise igum.<br />
' Tous ces fers sont ém aty<strong>la</strong> é§kmm<br />
• Inversion vicieuse. On redoute tes Rsmmm serait tout<br />
aussi noble et pins c<strong>la</strong>ir. Quand llnvenloii Rajoute pat à<br />
Met, elle gâte <strong>la</strong> pttram<br />
• 1 Mai esœra es otage alors : ils roftenaent à tout Moment<br />
»• On aeiitpa iMmêm te lmm§e. Malt catia «matracUt»<br />
italienne, « a <strong>la</strong> losange éteinte »