la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS. — PHILOSOPHIE.<br />
publie est assez flétrissant pour que Ton prtt <strong>la</strong><br />
peine <strong>de</strong> le repousser.<br />
« Senèqse est tué «Tune faute qu'il n*a pu» même commise,<br />
(M M n'y â imite iméiscréëom dans sa lettre. »<br />
Réfutes, si vous le voulez, vos propres suppositions<br />
: <strong>la</strong> tâche n'est pas difficile. Non, il n'y a<br />
pas eu effet d'indiscrétion dans cette lettre, non<br />
plus que dans le teite <strong>de</strong> Tacite : il y a ce que tout<br />
le peuple romain y a vu, ce que Tacite a énoncé<br />
textuellement, ce que tous les hommes y verront<br />
à jamais, Yaveu et fapologie d'un parrici<strong>de</strong> sous<br />
<strong>la</strong> plume d ? un philosophe.<br />
m La rameur se l'accns* ni <strong>de</strong> crimet ni <strong>de</strong> lâcheté 9 ni <strong>de</strong><br />
bassesse. Pourquoi faut-Il que nous nous <strong>mont</strong>rions pires<br />
que 1A canaille ; dont le caractère est <strong>de</strong> tout envenimer ! »<br />
Suivez <strong>la</strong> inarche <strong>du</strong> sophiste déhonté. Tout à<br />
l'heure l'indignation publique, se détournant <strong>de</strong><br />
Néron même pour éc<strong>la</strong>ter contre celui qui confesse<br />
ttJustifie le crime, n'était qu'un bruit popu<strong>la</strong>ire;<br />
et déjà ce n'est plus que <strong>la</strong> canaille <strong>de</strong> Rome qui<br />
envenime <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> Sénèqoe ; et ceux qui voient<br />
<strong>du</strong>es cette con<strong>du</strong>ite une bassesse, une lâcheté, m<br />
crime, c'est-à-dire ce qui est compris dans le seul<br />
énoncé <strong>de</strong> l'historien, sont pires que h canaille!<br />
Cette accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> mensonges et d'injures, d'au- '<br />
tant plus odieuse que l'audace semble ici <strong>de</strong> sangfroid,<br />
autorise à répondre, au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale<br />
universelle, ici foulée aux pieds, qu'au moment<br />
où Di<strong>de</strong>rot écrivait, il n'y avait pas d f exemple que<br />
<strong>la</strong> canaille, même <strong>la</strong> plus vile, eâl approuvé et<br />
consacré l'apologie d $ Depuis quand, lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> principes généraux,<br />
exige-t-on <strong>de</strong>s titres particuliers?<br />
« Censeurs» vous.avez beau faire, je pe vous es croirai<br />
pas BieUeara. »<br />
Sophiste, c'est <strong>de</strong> Sénèqoe qu'il s'agit, et non pas<br />
<strong>de</strong> ses censeurs. (Test son procès que vous instruisez,<br />
et non pas le leur; et qu'importe d'ailleurs<br />
l'opinion que vous aurez d'eux, quand <strong>la</strong> vôtre sur<br />
Sénèque suffit pour fixer celle qu'on doit avoir <strong>de</strong><br />
votre jugement, et même <strong>de</strong> votre bonne foi?<br />
Tous dites à un homme distingué par ses vertus<br />
(c'est ainsi que vous-même appelez Sacy ), vous dites<br />
à cet homme <strong>de</strong> bien (comme l'appelle votre<br />
éditeur) :<br />
Ce l'est pis dans le fond d'une retraite paisible, dans<br />
une bibliothèque, <strong>de</strong>vant on popitre, que Ton Juge saine*<br />
ment ces actions-là. C'est dans l'antre <strong>de</strong> <strong>la</strong> bête féroce<br />
qu'il faut être 9 ou se supposer <strong>de</strong>vant elle f sons ses feux<br />
élince<strong>la</strong>nts t ses ongles tirés 9 sa gueule entrouverte et dégouttante<br />
<strong>du</strong> sang d'une mère. C'est là qu'il faut dire à <strong>la</strong><br />
bête : Tu vas me déchirer, je n'en doute pas; mais je ne<br />
ferai rien <strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> taie comman<strong>de</strong>s Qu'il est aisé <strong>de</strong><br />
braver le danger d'un autre ! etc. »<br />
Sacy aurait pu répondre : Sophiste, un instant<br />
<strong>de</strong> réflexion, et vous vous ferez pitié à vous-même.<br />
Je n'ai pas parlé <strong>de</strong> ce que f aurais fait <strong>de</strong>vant ta bête<br />
et <strong>de</strong>vant ses ongles, et <strong>de</strong>vant sa gueuk; car il<br />
n'y a que Dieu qui le sache. J'ai parlé <strong>de</strong> ce que le<br />
<strong>de</strong>voir et <strong>la</strong> vertu prescrivaient <strong>de</strong> faire ; et je ne<br />
connais ni bête, ni ongles, ni gueule, qui doive<br />
changer le moins <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> le <strong>de</strong>voir ni <strong>la</strong> vertu.<br />
unparrici<strong>de</strong>; mais que, grâces Vous <strong>de</strong>vez savoir apparemment ce qui appartient à<br />
à <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> Séuèque et à l'ouvrage <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot, il l'un et à l'autre, puisque vous avez lu Votre Sénè<br />
est <strong>de</strong> fait qu'un philosophe écrivit à Rome cette apoque. Yous avez donc bien peu profité à son école,<br />
logie, et qu'un autre philosophe <strong>de</strong> <strong>la</strong> même trempe ou c'est un bien mauvais précepteur, puisque tout<br />
écrivit à Paris, au bout <strong>de</strong> dix-sept siècles, pour <strong>la</strong> ce qui paraît vous causer tant d'effroi ne lui parait<br />
consacrer. Je dis consacrer, car les conclusions <strong>de</strong> pas même valoir <strong>la</strong> peine qu'on y pense ou qu'on y<br />
Didoroi sont que Sénèquc a fait ce qu'il y avait <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>. SU était là, il vous dirait <strong>de</strong> votre bête, et<br />
mieux à faire, et net pas craint le déshonneur pour <strong>de</strong>seson^fes, et <strong>de</strong> $& gueule : Quoi! ce n'est que<br />
remplir te <strong>de</strong>voir <strong>du</strong> sage en se sacrifiant à l'inté celât J'avoue qu'il n'a pas parlé <strong>de</strong> même <strong>de</strong>vant<br />
rêt publie. C'est là tout le fond <strong>du</strong> p<strong>la</strong>idoyer, qu'il <strong>la</strong> bête ; mais ce<strong>la</strong> prouve seulement contre lui, et<br />
faut encore suivre un moment, pour l'intérêt sacré non pas contre moi : ce<strong>la</strong> prouve qu'on agit d'ordi<br />
<strong>de</strong>s mœurs publiques, et <strong>la</strong> répression d'un ménaire en lâche quand on a parlé en fanfaron. C'est<br />
morable scandale.<br />
à vous maintenant à prouver que nous avons tort<br />
Rien ne révolte plus dans un sujet <strong>de</strong> cette na <strong>de</strong> condamner, au nom <strong>du</strong> <strong>de</strong>voir et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu, <strong>la</strong><br />
ture que <strong>de</strong> <strong>la</strong>isser sans cesse <strong>la</strong> question pour s'at lâcheté qui se rend complice o> crime, quand elle<br />
taquer aux personnes. Quand il s'agit <strong>de</strong> ce que Sé voit <strong>de</strong> près le danger qu'elle n'a su braver que <strong>de</strong><br />
uèque <strong>de</strong>vait faire, Di<strong>de</strong>rot vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> toujours loin.<br />
si vous t'auriez fait. C'est substituer à une discussion Et j'ajouterai que plus <strong>la</strong> jactance a été ridicule,<br />
<strong>de</strong> morale une querelle personnelle ; et c'est tout ce plus <strong>la</strong> lâcheté est méprisable; que plus on a parlé<br />
que vou<strong>la</strong>it l'auteur. Il nous dit fièrement : haut <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu, plus on est bas quand on f<strong>la</strong>tte le<br />
« Qui a Se droit d'accuser Séuèque ? »<br />
crime; que si Tigellin eût préconisé<br />
Tout le mon<strong>de</strong>, pourvu qu'on prouve l'accusation.<br />
• TOME I.<br />
1 le meurtre<br />
1<br />
Cest l'expression <strong>du</strong> vertueuse Siey sur <strong>la</strong> Mire <strong>de</strong> Se-<br />
2?<br />
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