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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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1S4<br />

COOIS DE UTTÉRATUHE.<br />

ife<strong>de</strong>tassM avait été oosiipéedsM les ta<br />

il était distingué par Ses sertie» qu'il tendait toi pariiralersf<br />

et par <strong>la</strong> supériorité <strong>de</strong> son génie, et non pas eseare<br />

par Ses a? sa<strong>la</strong>ges et tes honneurs attachés ani gran<strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>ces : et l'année qui suif il sert consu<strong>la</strong>t, lorsque , #nn<br />

consentement universel, il al<strong>la</strong>i! jouir <strong>du</strong> premier crédit<br />

dans Se gouvernement <strong>de</strong> l'État, <strong>la</strong> mort loi ravit tout à coup<br />

le fruit <strong>de</strong> passé et l'espérance <strong>de</strong> l'avoir ! Ce fut sans<br />

<strong>de</strong>nte nue perte amère peur sa famiMê9iMiiirk patrie, pour<br />

tons les pue <strong>de</strong> Me»; mais tel a été après Ini le sort <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

république, qu'on pent dire que les dieux se lui «et pas<br />

ôté <strong>la</strong> vie, mais lui ont accordé <strong>la</strong> mort Crassns s'a point<br />

vu l'Italie en proie aux feux <strong>de</strong> Sa guerre civile ; il n'a point<br />

vu'Se <strong>de</strong>uil <strong>de</strong> sa fille, l'exil <strong>de</strong> son gendre, <strong>la</strong> Celle désastreuse<br />

<strong>de</strong> Maries 9 le carnage qui suivit son retour ; enfin f<br />

M n'a point vu flétrir et dégra<strong>de</strong>r <strong>de</strong> toutes Ses manières cette<br />

république qui l'avait fait le premier <strong>de</strong> ses citoyens, lorsqu'elle<br />

même était <strong>la</strong> première <strong>de</strong>s républiques.<br />

« Mais puisque f ai parlé ek pouvoir et <strong>de</strong> l'inconstance<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fortune t je n'ai besoin f pour en iëiaer <strong>de</strong>s preuves<br />

éc<strong>la</strong>tantes, que <strong>de</strong> citer ces mêmes hommes que j'ai cboisis<br />

pour mes interlocuteurs dans ces trois dialogues que je<br />

mets aujourd'hui sous vos yeux. En effet 9 quoique <strong>la</strong> mort<br />

<strong>de</strong> Crassus ait excité <strong>de</strong> justes regrets, qui ne <strong>la</strong> trouve<br />

pas heureusey en se rappe<strong>la</strong>nt le sort <strong>de</strong> tous ceux quiy<br />

dans ce séjour <strong>de</strong> Tweuluni, eurent avec lui leur <strong>de</strong>rnier<br />

entretien? Me savons-nous pas que Cata<strong>la</strong>n f ce citoyen si<br />

émiueut dans tous tes genres <strong>de</strong> mérite, qui ne <strong>de</strong>mandait<br />

à §ea aneies collègue Marins que Fexil pour toute grâce,<br />

fut ré<strong>du</strong>it à <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> s'cter <strong>la</strong> vie? Et Mare^Mtotiie,<br />

quelle a été sa fia? La tête sang<strong>la</strong>nte <strong>de</strong> cet homuie9 à qui<br />

tant <strong>de</strong> citoyens <strong>de</strong>vaient leur salut ; fut attachée à cette<br />

même tribune où pendant son consu<strong>la</strong>t il a?ait défends <strong>la</strong><br />

république avec tant <strong>de</strong> fermeté 9 et que pendant sa censure<br />

il avait ornée <strong>de</strong>s dépouilles <strong>de</strong> nos ennemis. Avec cette<br />

tête tomba celle <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>a^éaarf tratti par son hâte f et celle<br />

<strong>de</strong> sou frère Lu<strong>du</strong>s; en sorte que celui qui n'a pas été le<br />

témoin <strong>de</strong> ces horreurs semble avoir vécu et être mort avec<br />

1% république. Heureux encore use fois Crassus, qui n'a<br />

faifetrcsoepraeliepar^<br />

couraget mourir <strong>de</strong> sa propre mais; <strong>la</strong> statue <strong>de</strong> Vesta<br />

teinte <strong>du</strong> sang <strong>de</strong> son collègue, le grand pontife Scévo<strong>la</strong>,<br />

ni Fafreyse <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux jeunes gens qui s'étaient<br />

attachés à lui; Col<strong>la</strong> qu'il avait <strong>la</strong>issé ieriasast, peu <strong>de</strong><br />

jours après, déchu <strong>de</strong> ses prétentions au tribusat par <strong>la</strong><br />

cabale <strong>de</strong> ses ennemis, et Mectêt obligé <strong>de</strong> se bannir <strong>de</strong><br />

Rome ; Sulpiaus eu butte au même parti 9 Sulpieins, ejei<br />

croissait pour <strong>la</strong> gloire'dt l'éloquence remette, attab<strong>la</strong>nt<br />

téméraireniest ceux avec qui ou Favait vu le plus lié, périr<br />

d'une mort sang<strong>la</strong>nte, victime <strong>de</strong> son impru<strong>de</strong>nce, et<br />

per<strong>du</strong> pour <strong>la</strong> république. Ainsi donc, quand je considère,<br />

é Crassus, rédat <strong>de</strong> ta vie et l'époque <strong>de</strong> ta mort, il me<br />

semble que <strong>la</strong> provi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s dieux a veillé sur Fuse et<br />

sur l'autre. Ta fermeté et ta vertu t'auraient fait tomber<br />

sous le g<strong>la</strong>ive <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre civile, ou si <strong>la</strong> fortune t'avait<br />

sauvé d'sse mort violente, c'eût été pour te rendre témoin<br />

mmîm&^^^è^UmÉimimUêmmMmmm^^Ammàî<br />

"r sur <strong>la</strong> tyrannie <strong>de</strong>s méchants, mais encore I pieu-<br />

rwaertofi%ieif«^<br />

<strong>de</strong>s citoyens. » (in, 1,1,3.)<br />

Quand Cieéron écrivait ce moroeiv, les maux<br />

préwnti <strong>de</strong>vaient le rendre mmm plus sensible<br />

•nr le passé. Cet ouvrage fut composé dans le<br />

temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerro civile entre César et Pompée ;<br />

et quand Fauteur nous <strong>mont</strong>re cette tlte sang<strong>la</strong>nte<br />

<strong>de</strong> l'orateur Antoine attachée à <strong>la</strong> tribune 9 ne se<br />

rappelle-t-on pas aussitôt celle <strong>de</strong> Cieéron lui-même<br />

p<strong>la</strong>cée, quatre ans après, à cette même tribune par<br />

cet antre Antoine, qui $ bien différant <strong>de</strong> son illustre<br />

aïeul f se signa<strong>la</strong> par le crime et <strong>la</strong> tyrannie , comme<br />

Forateur s'était signalé par ses talents f t ses vertus ?<br />

Ce damier livre roule principalement sur Féloeu-<br />

tion et sur tout ce qui est re<strong>la</strong>tif à Faction oratoire.<br />

C'est Crassus qui porte <strong>la</strong> parole, parce qu'il<br />

excel<strong>la</strong>it particulièrement dans cette partie. C'est<br />

là qu'on aperçoit, plus que partout alleu», sons<br />

quel point <strong>de</strong> vue, aussi vaste que hardi et lumineux<br />

9 Cleérca avait embrassé tout Fart oratoire.<br />

11 ne peut se résoudre à séparer l'orateur <strong>du</strong> philosophe<br />

et <strong>de</strong> rhomme d'État. Il se p<strong>la</strong>int <strong>du</strong> préjugé<br />

<strong>de</strong>s esprits étroits et pusil<strong>la</strong>nimes, qui, rapetissant<br />

tout à leur mesure, ont séparé ce qui <strong>de</strong> sa nature<br />

<strong>de</strong>vait être inséparable. M reproche aui rhéteurs<br />

d'avoir renoncé par négligence et par paresse à m<br />

qui leur appartenait en propre, en se tenant au<br />

talent <strong>de</strong> bien dire, comme s'il était possible <strong>de</strong><br />

Sien dire sans bien penser, et souffrant que les phi­<br />

losophes s'attribuassent exclusivement tout ce qui<br />

est <strong>du</strong> ressort <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale, usurpation évi<strong>de</strong>nte sur<br />

Féloquence. Il va jusqu'à réc<strong>la</strong>mer en faveur <strong>de</strong> ses<br />

prétentions cette chatoe immense qui lie ensemble<br />

toutes les connaissances <strong>de</strong> l'esprit humain. Il les<br />

voit comme nécessairement combinées et dépendantes<br />

les unes <strong>de</strong>s autres ; et cette idée, aussi gran<strong>de</strong><br />

que vraie, qui a été <strong>de</strong> nos jours <strong>la</strong> base<strong>de</strong>f fucyefopâfte,<br />

et qui est mieux exposée dans <strong>la</strong> préface<br />

qu'elle n'est exécutée dans le livre, Cleérca» <strong>de</strong><br />

tous les anciens, parait être le seul qui l'ait connue.<br />

Dans cet autre traité qui a pour titre FOn<strong>de</strong>ur,<br />

où Cicéron, s'adressent à Braies f parle en son<br />

propre nom, et se propose <strong>de</strong> tracer les caractères<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus parfaite éloquence, il pose encore pour<br />

première base <strong>la</strong> philosophie. Il traite <strong>de</strong>s trois<br />

genres <strong>de</strong> style, le simple, 1e sublime et le tempéré,<br />

dont <strong>la</strong> division (<strong>de</strong>puis lui, et Quintilien<br />

qui Fa suivi presque en tout) est <strong>de</strong>venue généralement<br />

c<strong>la</strong>ssique, quoique au fond elle ne soit pas<br />

fort importante, et que ni l'un ni l'autre ne s'y<br />

soient beaucoup attachés. U se moque très-gaie*<br />

ment <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s Eomains qui v couvrant d'un beau

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