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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — ÉLOQUENCE.<br />

319<br />

nom y U avait suif S es Afrique celui à qui le gouvernement oreilles <strong>du</strong> philosophe. Gehital regar<strong>de</strong> encore une fois, et<br />

en était échu. Sur le déclin <strong>du</strong> jour, Il se promenait sons en voit que Foa continue à l'appeler <strong>du</strong> doigt. Alors, sans<br />

portiqaet lorsqu'une femme, d'une taille et d'eue beauté tar<strong>de</strong>r davantage, il se lève, prend k lumière et suit. Le<br />

plus qu'humaines, se présente à kl : <strong>la</strong> peur le saisit. le fantôme marche d'un pas lent, comme si le poids <strong>de</strong>s chat-<br />

mis § dît-elle, l'Afrique; je viens fe prédire ce qui d$ii nés l'eut accablé. Mais, arrivé dans <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> k maison,<br />

' f srriwr. Tm iras è Mmmf M rempliras les plus gran­ il disparaît tout à coup, et <strong>la</strong>isse là notre philosophey<br />

<strong>de</strong>* eMrgm, et tm reviendras ensuite gmtverner cette qui ramasse <strong>de</strong>s feuilles et <strong>de</strong>s herbes, et tes p<strong>la</strong>ce à ren­<br />

prwimœ, &u tu wwmrras* Tout arriva comme elle Fa-drait<br />

où il avait été quitté, pour le paavalr reconnaître. Le<br />

Tait prédit. On conte même qu'abordant à €arthâgef et sas len<strong>de</strong>main il Ta trouver les magistrats, et Ses supplier d'or­<br />

tant <strong>de</strong> son vaisseau, <strong>la</strong> même figure se présenta <strong>de</strong>vant donner que l'on fouille en cetendrolt. On le fait : on y trouve<br />

lui» et Tint'à sa rencontre sur le rivage. Ce qull y ad© <strong>de</strong>s os encore en<strong>la</strong>cés dans <strong>de</strong>s chaînes ; le temps avait con­<br />

irai, c'est qu'il tomba ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, et que, jugeant <strong>de</strong> l'avesumé les chairs. Après qu'on les eut soigneusement rasnir<br />

par le passé , et <strong>du</strong> malheur qui le menaçait par <strong>la</strong> bonne semblés, on les ensevelit publiquement; et <strong>de</strong>puis que Ton<br />

fortune qu'il avait éprouvée, il désespéra <strong>de</strong> sa guérison, eut ren<strong>du</strong> au mort les <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong>voirs, il ne troub<strong>la</strong> plus le<br />

malgré <strong>la</strong> bonne opinion que tous les siens en avaient con­ repos <strong>de</strong> cette maison*. Ce que je viens <strong>de</strong> dire, je Se crois<br />

çue. Mais voici une autre histoire qui ne TOUS paraîtra pas sur k foi d'autrui; mais voici ce que je puis assurer aaa<br />

moins surprenante; et qui est bien plus horrible; je TOUS autres sir k mienne. J*al un affranchi, nommé Marcus,<br />

<strong>la</strong> donnerai telle que je l'ai reçue. Il y avait à Athènes une qui n'est point sans instraetion. Il était couché aveu Mm<br />

maison fort gran<strong>de</strong> effort logeable, mais décriée et dé­ jeune frère; il lui semb<strong>la</strong> voir quelqu'un assis sur le lit,et<br />

serte. Dans le plus profond silence <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, on enten­ qui approchait <strong>de</strong>s ciseaux <strong>de</strong> sa tête, et même lui coupait<br />

dait un brait <strong>de</strong> fer qui se choquait contre <strong>du</strong> fer, et si Fou les cheveux au-<strong>de</strong>ssus <strong>du</strong> front Quand il fut jour, «i aper­<br />

prêtait l'oreille avec plus d'attention, un brait <strong>de</strong> chaînes çât qu'il avait le haut <strong>de</strong> k tête rasé, et ses cheveux furent<br />

qui paraissait d'abord Tenir <strong>de</strong> loin $ et ensuite s'approcher. trouvés répan<strong>du</strong>s près <strong>de</strong> lui. Peu après, pareille aventure<br />

Bientôt on ? oyait s'approcher un spectre fait comme un arrivée à un <strong>de</strong> mes gens ne me permit plus <strong>de</strong> douter <strong>de</strong><br />

•iêU<strong>la</strong>rd très-maigre, très-abattu, qui avait une longue <strong>la</strong> vérité <strong>de</strong> l'autre. Un <strong>de</strong> mes jeunes esc<strong>la</strong>ves dormait avec<br />

barbe, <strong>de</strong>s cheveux hérissés, <strong>de</strong>s fers au pieds et ans ses compagnons dans le lieu qui leur est <strong>de</strong>stiné. Deux hom-<br />

mains 9 qu'il secouait horriblement. De là <strong>de</strong>s nuits affreumes vêtus <strong>de</strong> b<strong>la</strong>nc (c'est ainsi qu'il le racontait) vinrent<br />

ses et sans sommeil pour ceux qui habitaient cette maison : par les fenêtres, lui rasèrent k tête pendant qu'il était<br />

Pinsomnie à Sa longue amenait <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, et <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, couché, et s'en retournèrent comme ils étaient venus. Le<br />

en redoub<strong>la</strong>nt k frayeur, était suivie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort ;-car, pen­ len<strong>de</strong>main, lorsque te jour parut, on le trouva rasé t comme<br />

dant le jour, quoique le spectre ne parut plus, l'impression on avait trouvé l'autre, et les cheveux qu'on lui avait cou­<br />

qu'il avait Coûte le remettait toujours défaut les jeux, et pés épars sur le p<strong>la</strong>ncher. Ces aventures n'eurent aucune<br />

M crainte passée es donnait une nouvelle. A <strong>la</strong> in, <strong>la</strong> mai­ salle , si ce n'est peut-être que je ne fus point accusé <strong>de</strong>vant<br />

son fat abandonnée et <strong>la</strong>issée tout entière au fantôme. On Bomitien, sous l'empire <strong>de</strong> qui ellesarrivèrent. Je ne l'eusse<br />

y mit pourtant un écriteau pour avertir qu'elle était à touer pas échappé,. s'il eût vécu ; car on trouva dans son porte­<br />

ou à Tendre, dans <strong>la</strong> pensée que quelqu'un peu instruit feuille une requête donnée contre moi par Méfias Cacas :<br />

d'un faconvéniest si terrible pouvait y être trompé. Le phi­ <strong>de</strong> là on peut conjecturer que, comme <strong>la</strong> coutume <strong>de</strong>s ac- •<br />

losophe Athénodore Tient à Athènes : 1 aperçoit Fécriteau, caaéa est <strong>de</strong> négliger leurs cheveux et <strong>de</strong> les <strong>la</strong>isser croître,<br />

en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le prix. La modicité le met en défiance ; ii s'in­ eelu que foa avait coupés à mes gens marquaient que j'éforme<br />

: on lui dit l'histoire; et, loin <strong>de</strong> lui faire rompre le tais hors <strong>de</strong> danger. Je vous supplie dose <strong>de</strong> mettre ici<br />

marché, eUê l'engage à le conclure sans remise. Il s'y loge, toute votre érudition en ceuvre.-Le sujet est digne d'une,<br />

et sur le soir il ordonne qu'on lui dresse son lit dans l'ap­ profon<strong>de</strong> méditation, et peut-être ne suis-jepas indigne que<br />

partement sur le <strong>de</strong>vant; qu'on lui apporte ses tablettes, TOUS me fassiez part <strong>de</strong> vos lumières. Si, selon votre cou­<br />

aa plume, et <strong>de</strong> k lumière, et que ses gens se retirent au fond tume, vous bakncei Ses <strong>de</strong>ux opinions contraires, faites<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> maison. Lui, <strong>de</strong> peur que son imagination libre n'al­ pourtant que <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce penche <strong>de</strong> quelque côté, pou? me<br />

lât , au gré d'une crainte frivole, se figurer <strong>de</strong>s fantômes, tirer <strong>de</strong> l'inquiétu<strong>de</strong> où je suis ; car je ne vous consulte que<br />

I applique son esprit, ses yeux et sa main à écrire. Au<br />

pour n'y plus être. »<br />

commencement <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, un profond silence règne dans La première réflexion qui se présente sur ce ré­<br />

cette maison comme partout ailleurs ; ensuite il entend <strong>de</strong>s cit (car on ne pet pas entendre <strong>de</strong>s histoires <strong>de</strong><br />

fers s'entrechoquer, <strong>de</strong>s chaînes qui se heurtent; il ne lèf e<br />

revenants sans es dire son avis), c'est qu'il n'y a<br />

pas les yeux, il ne quitte point sa plume, ne songe qu'à<br />

bien affermir son eœur, et à se garantir <strong>de</strong> l'illusion <strong>de</strong> ses<br />

qu'un seul fait, celui <strong>de</strong>s cheveux coupés, dont Pline<br />

sens. Le bruit s'augmente, s'approche : il semble qu'il se se ren<strong>de</strong> le garantf sans qu'on sache pourquoi, car<br />

<strong>la</strong>sse près <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte, et bientôt dans <strong>la</strong> chambre même. il ne le rapporte que sur <strong>la</strong> foi d'un affranchi et d'un<br />

II regar<strong>de</strong>, il aperçoit le spectre tel qu'on le lui avait dépeint<br />

: ce spectre était <strong>de</strong>bout, et l'appe<strong>la</strong>it <strong>du</strong> doigt. Athé­ * Toute cette histoire m retrouve sous d'autres noms,<br />

nodore lui fait signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> main d'attendre un peu, et con-<br />

mats avec les mémei détails, dans us ouvrage <strong>de</strong> Lucien,<br />

ïuûmè PMlopmudès, chap. xxx etxxxi; et il faut convenir<br />

liane à écrire comme si <strong>de</strong> rien n'était. Le spectre recom­ qu'elle ne pouvait être mieux p<strong>la</strong>cée que dans un ouvrage<br />

mence aaa fracas avec ses étatisée, qu'il <strong>la</strong>it sonner aaa dont le titre signifie l'Ami êm mmmmge.

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