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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux frères est le ressort principal que<br />

Regoard doit à Fiante ; 11 lui a pris aussi quelques<br />

stsatioits ; mais les siennes sont en général plus fortes,<br />

pli» piqoastes et plus Tariées. Dans P<strong>la</strong>nte, l'un<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Méneehmes, qui a été enlevé à ses parents<br />

dans son énonce, fient dans Athènes, où son frère<br />

a use maîtresse, c'est-à-dire une courtisane : il n'y<br />

a es point d'antres sur les 'théâtres anciens. Il arrif e<br />

au moment ou Méneefame leeitadin fient <strong>de</strong> donner<br />

a sa maftrease une belle robe qu'il a prise à*sa femme,<br />

et <strong>la</strong>i a promis, es <strong>la</strong> quittant, <strong>de</strong> revenir dîner ehes<br />

dit. Un moment après, cette femme croit l'apercevoir<br />

«ur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, et vient <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Méaechme<br />

l'étranger pourquoi il se fait attendre et n'entre pas,<br />

puisqu'il n f a ries à faire. Cest précisément <strong>la</strong> scène<br />

<strong>de</strong> Aegnawl, lorsque Araminte et sa suifante attaquent<br />

Méoechme leprovindaL Mais quelle différence<br />

d exécution! Celui <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ute, après s'être défen<strong>du</strong><br />

quelque temps f Init par se prêter à <strong>la</strong> méprise, atten<strong>du</strong>,<br />

dit-ilf qu'il n'a rien <strong>de</strong> mieux à frire que<br />

ANCIENS* — POÉSIE.<br />

143<br />

pas <strong>la</strong> fente <strong>du</strong> poète; il n'a fou<strong>la</strong> dire qm le mot d'accepter un bon dtser qui ne lui coitera rien. Il<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> sature.<br />

feint d'âfoïr vouflo p<strong>la</strong>isanter; et <strong>la</strong> courtisane, qui<br />

Lyconi<strong>de</strong>, ce<strong>la</strong>i qui aime <strong>la</strong> fille d'Euelion, lui commençait à s'impatienter, lui remet alors cette<br />

fait rendre son cher pot <strong>de</strong> terre avec tout for qui même robe qu'elle croit âf oir reçue <strong>de</strong> lui, et le<br />

est <strong>de</strong>dans. Le bon homme, transporté <strong>de</strong> joie, prie <strong>de</strong> <strong>la</strong> porter chez le tailleur pour y faire mettre<br />

baise son trésor, le caresse. Rien <strong>de</strong> miens. Mais quelques agréments. Remarquons, en passant, que<br />

ce qu'os est lois d'attendre et <strong>de</strong> prévoir, c'est que <strong>la</strong> nomenc<strong>la</strong>ture <strong>de</strong>s ajustements <strong>de</strong> femme paraît<br />

dans l'Instant même il s'écrie :<br />

afoir été alors tout aussi safante et tout aussi éten­<br />

« A qui readnii-jê grâces? AEX dieux qui ont pitié <strong>de</strong>s <strong>du</strong>e qu'aujourd'hui. Yoiei quelqueMBS<strong>de</strong>snomsque<br />

honnêtes gens, on à mes amis qui m agissent si Mes avec les Athéniennes donnaient à leurs habillements s <strong>la</strong><br />

moi? A tous les <strong>de</strong>ax. »<br />

transparente, tejà<strong>de</strong>blé, le petit linge b<strong>la</strong>nc, «».<br />

Et aussitôt il met le trésor entre les mains <strong>de</strong> son<br />

térimr, <strong>la</strong> émmamtée, ia jaune êe aourt, lm èmigendre,<br />

et consent que tous les <strong>de</strong>ux s'établissent %ne, l'étrangère, <strong>la</strong> vermiUmm, lm metiœ, <strong>la</strong><br />

dans sa maison. Un esc<strong>la</strong>ve s'adresse aux specta­ céHne, <strong>la</strong> phmaMk, etc. Il est c<strong>la</strong>ir que les mar><br />

teurs, et dit :<br />

chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s d'Athènes âf aient l'esprit aussi<br />

in ventif que celles <strong>de</strong> Paris : cet article méritait bien<br />

« Messieurs, l'avare Eacekn a changé tout à coup <strong>de</strong><br />

une petite digression.<br />

caractère : il est défera libéral. Si veug sentes snssl uier<br />

<strong>de</strong> isféraité essers wmi9 app<strong>la</strong>wlissex. »<br />

Méneehme Pétranger prend <strong>la</strong> robe, mange le dîner,<br />

et emporte encore les bijoux qu'on le charge<br />

îfcea» vraiment, je n'app<strong>la</strong>udirai point m dénom­<br />

<strong>de</strong> porter ehes le joaillier pour les raccommo<strong>de</strong>r. 11<br />

ment : il «mtredit trop <strong>la</strong> nature et l'un <strong>de</strong>s pré­<br />

dit à son falet qu'il a trouvé une bonne <strong>du</strong>pe. Toute<br />

ceptes <strong>de</strong> l'art qu'elle a le mieux fondé, celui <strong>de</strong><br />

cette con<strong>du</strong>ite n'est pas fort délicate dans un homme<br />

conserver jusqu'au bout l'unité <strong>de</strong> caractère. Un<br />

qu'on ne donne pas pour un escroc ; et <strong>de</strong> plus, elle<br />

•fa» ne se transforme pas ainsi tout à coup, surtout<br />

est fort peu comique. C'est dans Regnard qu'il frnt<br />

dans un moment ©u son trésor qu'il fient <strong>de</strong> retrou­<br />

foir <strong>la</strong> fureur également risible <strong>de</strong> Méneehme le<br />

ver doit lui être plus cher que jamais. J'app<strong>la</strong>udirai<br />

campagnard, qui croit que <strong>de</strong>ux friponnes feulent<br />

le talent qui se <strong>mont</strong>re dans le mm» <strong>du</strong> rôle ; mais<br />

le <strong>du</strong>per; et d'Araminte et <strong>de</strong> sa suifante, qui se<br />

et dénoâmoit et Ses autres débuts <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièee me<br />

folest insultées et méprisées. C'est là que <strong>la</strong> gaieté<br />

font voir que P<strong>la</strong>nte n'était pas très-avancé dans<br />

est portée à son comble, quand Araminte a re<strong>cours</strong><br />

fart drainatiqiie.<br />

aux <strong>la</strong>rmes pour attendrir celui qu'elle prend pour<br />

^ te causait le fonds <strong>de</strong>s Mémœkmêê : tout l'effet un inidèle; et que le campagnard, poussé hors <strong>de</strong><br />

tient à «es méprises , qui sont une <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> toute mesure, et ne sachant plus <strong>de</strong> quoi s'aviser<br />

eomïqiieles plus faciles et les plus sûres. La ressem­ pour se délivrer d'un pareil fléau, <strong>la</strong> conjure et<br />

Pexoreise, comme on exorcise les démons et les posédés.<br />

&priis démon, luUn, ombre, fsmise m farf€,<br />

Qui qm tu sols, enfin, ktee-moi, Je ta pria<br />

C'est là ce qui «'appelle' appr©fond» une situation.<br />

P<strong>la</strong>nte n'a fait que l'indiquer et l'effleurer.<br />

U n'a marqué aucune nuance dans le caractère<br />

<strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux Ménechmes : Regnard au contraire s'est<br />

avisé très-ingénieusement <strong>de</strong> frire <strong>de</strong> Pun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

un homme grossier et brusque, moyen sir <strong>de</strong> rendre<br />

bien plus vifes les scènes <strong>de</strong> méprises. En joignant<br />

ce qu'il a d'humeur avec «qu'on lui en donne d'ailleurs,<br />

il y a <strong>de</strong> quoi le rendre fou. Aussi ne dit-il<br />

ps un mot qui ne soft caractérisé. Dans P<strong>la</strong>nte,<br />

quand Méneelwie l'étranger parle <strong>du</strong> vaisseau sur<br />

lequel il est venu à Athènes :<br />

« Eh! bons dleaxî dit <strong>la</strong> courtisane, <strong>de</strong> quel vaisseau<br />

me voulez-fous parler? Ma*. Us vafsseae <strong>de</strong> Mu, qui<br />

<strong>de</strong>puis longtemps met à <strong>la</strong> relie, rogne, Jette faner©, te

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