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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIÈCLE m LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />

qui «raies! trop longs à dé<strong>du</strong>ira, que <strong>la</strong> fie tfÀgrippa<br />

se trou?© à <strong>la</strong> merci <strong>de</strong> sa sœur et <strong>de</strong> sa mattresse,<br />

qui ne l'épargnent que par un mouvement<br />

Involontaire, qui est l'effet <strong>de</strong> l'amour et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

force <strong>du</strong> sang. Enin le roi échappe aux conjurés qui<br />

estaient le tuer dans un sacrifice; il rassemble <strong>de</strong>s<br />

soldats, et finit par être le plus fort, Méienee se<br />

tue, et Tyrrhène réfèle tout aux <strong>de</strong>ux princesses,<br />

que sa seule impru<strong>de</strong>nce a exposées à frapper ce<br />

qu'elles ont <strong>de</strong> plus cher. U n ? défaut, c'est que tout se passe en conversations<br />

élégiaques, quand il est question <strong>de</strong> crimes et <strong>de</strong><br />

vengeant». Les acteurs se <strong>la</strong>mentent au lieu d'agir,<br />

et ne sout que p<strong>la</strong>intifs au lieu d'être passionnés.<br />

La conspiration <strong>de</strong> Sychée découverte <strong>de</strong>vrait<br />

le mettre dans le plus émjiient danger, et il n<br />

est pas besoin <strong>de</strong> dire<br />

combien toute cette intrigue est mal ourdie ; c'est<br />

une faute ineieusable dans le personnage qui <strong>la</strong><br />

con<strong>du</strong>it, que tout dépen<strong>de</strong> <strong>du</strong> hasard et non pas <strong>de</strong><br />

ses mesures. Il est trop évi<strong>de</strong>nt que 9 pour ménager<br />

<strong>de</strong>s surprises, on a sacrilé le bon sens ; et il est bien<br />

rare que dans ces compositions monstrueuses, les<br />

effets qu'os obtient rachètent les fautes que l'on<br />

se permet,<br />

Asùmte, sans être une.bonne pièce à beaucoup<br />

' près, faut pourtant mieux que k Fatm HèêïBm;<br />

les situations ont plus <strong>de</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce et cf intérêt<br />

: mais il manquait à l'auteur <strong>de</strong> savoir en tirer<br />

parti. Voltaire a dit qu'il y avait <strong>de</strong> très-belles scènes ;<br />

ce<strong>la</strong> veut dire <strong>de</strong>s scènes dont le fond est théâtral 9<br />

si l'exécution y répondait. Le sujet pouvait four*<br />

air une tragédie. Élise, reine <strong>de</strong> Tyr, possè<strong>de</strong> un<br />

trône que son père a usurpé sur le roi légitime.<br />

El<strong>la</strong> a <strong>la</strong>it périr ce roi et <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses ils : le <strong>de</strong>rnier<br />

est échappé» et un oracle <strong>la</strong> menace <strong>de</strong> <strong>la</strong> vengeance<br />

<strong>de</strong> ee jeune prince. Ce prince est Astrale, cru<br />

ils <strong>de</strong> Sychée, et qui , élevé sous ee nom 9 a ren<strong>du</strong><br />

les plus grands services à l'État et à <strong>la</strong> reine. Elle<br />

l'aime et veut l'épouser ; Astrale, ne l'aime pas<br />

. moins ; il est prêt à recevoir sa main et sa couronne,<br />

lorsque Sychée lui apprend ce qu'il est. Sychée a<br />

formé une conspiration en faveur <strong>de</strong> l'héritier <strong>du</strong><br />

frêne, sans le'faire connaître aux conjurés. Astrale,<br />

toujours occupé <strong>du</strong> salut <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine 9 en a découvert<br />

les principaux complices 9 et veut en instruire Élise,<br />

quand Sychée se déc<strong>la</strong>re le chef <strong>du</strong> complot y et<br />

ajoute qu'il ne l'a formé que pour les intérêts d'As-<br />

Irate et <strong>la</strong> vengeance <strong>de</strong> sa famille. Tous ces res*<br />

sorts, m premier coup d'œil, paraissent tragiques,<br />

et pourtant les effets ne le sont pas, parce que Fauteur<br />

n'a pas su déterminer les impressions qui doivent<br />

émouvoir le spectateur. Cette Élise, qui n'est<br />

coupable que dans l'avant-scène, paraît dans toute<br />

<strong>la</strong> pièce un personnage sans caractère , dont <strong>la</strong> bonté<br />

va jusqu'à <strong>la</strong> faiblesse, dont <strong>la</strong> con<strong>du</strong>ite est indécise;<br />

et dont <strong>la</strong> tendresse <strong>la</strong>ngoureuse forme une disparate<br />

trop forte avec les crimes qu'elles a commis.<br />

Boileaus'est moqué <strong>de</strong> l'anneau royal, qui n'est en<br />

effet qu'un inci<strong>de</strong>nt très-inutile ; mais le plus grand<br />

f y est<br />

pas un moment. Astrate y est encore moins ; et <strong>la</strong><br />

reine, qui s'empoisonne, a l'air <strong>de</strong> mourir uniquement<br />

pour tirer Astrale d'embarras. Le résultat <strong>de</strong><br />

ces observations, c'est qu'avec <strong>de</strong> l'esprit on peut arranger<br />

<strong>de</strong>s ressorts dramatiques, mais qu'il faut <strong>du</strong><br />

talent pur les mettre en œuvre ; et Quinault en avait<br />

très-pu pour <strong>la</strong> tragédie.<br />

En résumant ce que j'ai dit <strong>de</strong>s auteurs qui viennent<br />

<strong>de</strong> passer sous nos yeux, on voit que Quinault<br />

eut <strong>de</strong>s conceptions théâtrales, mais que <strong>la</strong> force<br />

tragique lui manqua entièrement. Il ne parait pas<br />

qu'il ait cherché jamais à imiter Corneille, et quand<br />

il donna ses pièces, Eacine n'avait pas écrit. Rotrou,<br />

<strong>du</strong> Ryer$ et Thomas Corneille, considérés dans leur<br />

manière habituelle <strong>de</strong> composer, sont évi<strong>de</strong>mment<br />

<strong>de</strong> l'école <strong>du</strong> père <strong>du</strong> théâtre ; et ce qui est remarquable<br />

, c'est que fenceë<strong>la</strong>s et Ariam n'en sont<br />

pas. Bans cette <strong>de</strong>rnière même, limitation <strong>de</strong> Racine<br />

est souvent marquée. Ce grand homme a eu<br />

aussi son école : on y a distingué Campistron, Duché<br />

et <strong>la</strong> Fosse. Le moindre <strong>de</strong>s trois, c'est Campistron,<br />

et c'est celui qui eut sans comparaison les<br />

plus grands succès *. C'est surtout en fait d'ouvrages<br />

<strong>de</strong> théâtre que le jugement <strong>de</strong>s contemporains<br />

est le plus souvent démenti par <strong>la</strong> postérité,<br />

<strong>la</strong> raison en est sensible ; c'est qu'il n'y en a point<br />

qui dépen<strong>de</strong>nt autant <strong>de</strong> circonstances étrangères<br />

à leur mérite intrinsèque : <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, les préjugés <strong>du</strong><br />

moment, et surtout les acteurs, y ont une puissante<br />

influence. AlcMa<strong>de</strong>, Tiridste, Andronk, eurent<br />

<strong>de</strong> nombreuses et bril<strong>la</strong>ntes représentations dans<br />

le siècle passé, et dans celui-ci ont iispra successivement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> scène. Le célèbre Baron se p<strong>la</strong>isait<br />

à relever, par <strong>la</strong> noblesse <strong>de</strong> son débit et <strong>la</strong> sé<strong>du</strong>ction<br />

<strong>de</strong> son jeu, <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong> ces rôles. U aimait à<br />

jouer <strong>de</strong>s héros qui n'étaient qu'amoureux, parce<br />

que sa figure intéressante et sa taille avantageuse<br />

les faisaient valoir, et que les femmes aimaient à<br />

l'entendre parler d'amour. On n'examinait pas si<br />

cet amour était tragique : c'étaient <strong>de</strong>s conversations<br />

ga<strong>la</strong>ntes qui n'étaient guère au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> eomé-<br />

* Cette fâteer accordée ras ouvrages <strong>de</strong> Camptotroa n'était<br />

«pendant pas générais, à en jyger par setle éflgreatiae sur<br />

sos opéra kdlcbàe, Joué en isss :<br />

A forée <strong>de</strong> forger es <strong>de</strong>?lest forgeron.<br />

11 S'CB est pas ainsi ûu f autre Ganiplstroa i<br />

As leti d'à* aacer, a eeeile :<br />

Vojet Hercule f<br />

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