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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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734 GOUBS DI UÏT&UTUBB.<br />

Qui icnl guidait tan pu « cet benfctix i^otir.<br />

Tantôt v sur ém tapis d'herbe tendre et itérée.<br />

Adonis Rendormait auprès <strong>de</strong> Cytnérée,<br />

Dont les yeux, enivrés par <strong>de</strong>s charmes pt§ssastt9<br />

attachaient au bérot <strong>de</strong>s regards <strong>la</strong>nguissants.<br />

Bleu souvent Us chantaient les douceurs <strong>de</strong> leurs chaînes ;<br />

Et quelquefois assis sur les tords <strong>de</strong>s foutaises,<br />

Tandis «pe cent caillou luttant à chaque bond<br />

Suivaient les longs replis <strong>du</strong> cristal vagabond,<br />

Voyez , disait Ténus t ces ruisseaux et leur <strong>cours</strong>e ;<br />

Ainsi te temps Jamais ne re<strong>mont</strong>e à sa sourae.<br />

Vainement pour <strong>la</strong>s dieux il fuit d'un pas léger :<br />

Mais YOUS autres mortels le <strong>de</strong>vez ménager,<br />

Osmaami à ramour <strong>la</strong> saison <strong>la</strong> pins belle.<br />

Souvent, pour divertir leur ar<strong>de</strong>ur mutuelle,<br />

Ils dansaient aux dpnsons, <strong>de</strong> nymphes entourés.<br />

Combien <strong>de</strong> fois <strong>la</strong> lune à leurs pas éc<strong>la</strong>irés,<br />

Et 9 couvrant <strong>de</strong> ses mis reniait d'une prairie t<br />

Les a vos à l'envi fouler Fberbe fleurie !<br />

Combien <strong>de</strong> fols le Jour a vu les antres creux<br />

Complices <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rcins <strong>de</strong> ce couple amoureux !<br />

Hais n'entreprenons pas d'ôter le voile sombra<br />

D@ ces p<strong>la</strong>isirs, amis <strong>du</strong> sMeeee et <strong>de</strong> l'ombre.<br />

11 y a d'autant plus <strong>de</strong> mérite dans cette <strong>de</strong>scription<br />

que ries s'est si difficile en poésie que <strong>de</strong> rendre<br />

le bonheur intéressant. Cest dans ce même poème<br />

que se fronts ce fers si connu, et qui défait être<br />

fait pour Yénus 9 et fait par <strong>la</strong> Fontaine :<br />

Et <strong>la</strong> grâce, plus belle encor que <strong>la</strong> beauté*<br />

Cest <strong>la</strong> même plume qui a écrit le roman <strong>de</strong> Psyché,<br />

un peu trop long à <strong>la</strong> vérité , et trop mêlé d'épiso<strong>de</strong>s,<br />

mais qui abon<strong>de</strong> en détails gracieux, qui<br />

avertissent qu'on lit <strong>la</strong> Fontaine, et font mieux sentir,<br />

par<strong>la</strong> comparaison, ce qui manque au récit d'Apulée.<br />

Il faut sans doute rendre justice à l'inventeur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> fable <strong>de</strong> Psyché : c'est <strong>la</strong> plus ingénieuse et <strong>la</strong><br />

plus intéressante <strong>de</strong> toutes celles <strong>de</strong> l'antiquité.<br />

Mais elle est racontée dans l'original mœ un sérieux<br />

trop monotone, et n'est pas exempte <strong>de</strong> mauvais"<br />

goût : il y a <strong>de</strong>s pensées ridiculement recherchées,<br />

<strong>la</strong> Fontaine fa ren<strong>du</strong>e beaucoup plus agréable en y<br />

mê<strong>la</strong>nt ce'badînage qui naissait si facilement sous<br />

sa plume. Ce n'est pas non plus Apulée qui aurait<br />

<strong>la</strong>it cette chanson que Psyché entend dans le pa<strong>la</strong>is<br />

<strong>de</strong> l'Amour, et qui semble composée par le dieu luimême:<br />

,<br />

Tout ftinlven obéit à l'Amour :<br />

Belle Psyché, soumettez-lui vôtre âme.<br />

Les autres dieux à ce dieu font k cour,<br />

Et leur pouvoir est moins doux que sa iamme.<br />

Des feanes coeurs c'est le suprême bien :<br />

Aimes, aimez tout le reste s'est rien.<br />

Sans cet amour, tant d $ objets raviasaols,<br />

Lambris dorés, bois, Jardins et fontaines,<br />

If eut point fFattraits-qui ne soient <strong>la</strong>ngotasaiiti,<br />

' Et leurs p<strong>la</strong>Stlrs sont moins doux que ses naines.<br />

Des jeunes <strong>cours</strong> c'est le suprême bien «<br />

aima, aime*; tout Se veste n'est rtae.<br />

Cet ouvrage est mêlé <strong>de</strong> vers et <strong>de</strong> prose ; il est<br />

à remarquer qu'en général <strong>la</strong> prose est supérieure<br />

aux vers, si Ton excepte le tableau délicieux <strong>de</strong> Té­<br />

nus portée sur les eaux dans une conque marine,<br />

et Y Hymne à <strong>la</strong> Folupté* La Fontaine, qui s'est<br />

représenté dans son roman <strong>de</strong> Psyché sous le nom<br />

<strong>de</strong> Polyphile, nom qui signifie mènmmi Immmmp<br />

éê choses, a justiié le nom qu'il s'est donné par ces<br />

vers qui terminent cet hymne dont je viens <strong>de</strong><br />

parler :<br />

Volupté, Volupté, qui fus jadis maîtresse<br />

Du plus bel esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce,<br />

Ne me dédaigne pas ; vfeos-t'en loger chez moi :<br />

Tu n'y seras pas sans emploi,<br />

ralme le Jeu, l'amour, les livres, <strong>la</strong> musique9<br />

La ¥ilie et <strong>la</strong> campagne, enfin tout : II n'est ries<br />

Qui ne me soit souverain Mes 1 ,<br />

Jusqu'aux sombres p<strong>la</strong>isirs d'us coeur méisavcrjficjiie.<br />

Tiens donc ; et <strong>de</strong> ce bien t ô douce Yolupté I<br />

Veux-tu savoir au vrai <strong>la</strong> mesure certaine?<br />

11 m'en faut tout au moins un siècle Men compté;<br />

Car trente ans, ce n'est pas te peine.<br />

On voit que ceux qui ont dit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fontaine que<br />

c'était un véritable enfant le connaissaient bien,<br />

puisque enfin c'est le propre <strong>de</strong>s enfants d'être heureux<br />

à peu délirais, et <strong>de</strong> s'amuser <strong>de</strong> tout<br />

11 St aussi quelques, élégies amoureuses : c'était<br />

alors <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>. Elles sont médiocres; mais il en It<br />

une pour l'Amitié, et c'est <strong>la</strong> meilleur* élégie <strong>de</strong><br />

notre <strong>la</strong>ngue ; c'est celle où il déplore l'infortune <strong>de</strong><br />

Fonqnet, son bienfaiteur, et ose implorer pour lui<br />

<strong>la</strong> clémence d'un maître irrité. C'était un courage<br />

aussi louable que rajre, et ta muse <strong>du</strong> poète servit<br />

bien son cœur. Si cette pièce fut inutile à Fonquetf<br />

elle ne l'est pas à <strong>la</strong> gloire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fontaine. 11 n'entreprend<br />

pas <strong>de</strong> justifier le surintendant, qui n'était<br />

pas irréprochable : il t'excuse autant qu'il le<br />

peut, sur ce qu'il s'est <strong>la</strong>issé aveugler par tau long<br />

bonheur ; il fuit valoir en M <strong>la</strong>veur fmtâmmêmt contraste<br />

<strong>de</strong> sa fortune passée et <strong>de</strong> son malheur présent;<br />

il y mêle, en poète philosophe, <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong><br />

morale qui naissent <strong>du</strong> sujet.<br />

Voilà le précipice où Font émis Jeté<br />

Les attraits enchanteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospérité.<br />

Bans les pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong>s rois cette p<strong>la</strong>inte est commune s<br />

Os n'y connaît que trop les Jeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fortune,<br />

Ses trompeuses faveurs, ses appas toconstants ;<br />

Mais on ne les connaît que quand 11 n'est plus temps.<br />

Lonqse sur cette mer os vogue à pleines voiles, -<br />

Qu'on croit avoir pour sol les vents et les éteiktt<br />

11 est bien ma<strong>la</strong>isé <strong>de</strong> régler ses désirs :<br />

Le plus sage s'endort snr <strong>la</strong> fol <strong>de</strong>s zéphyrs. ~<br />

- <strong>la</strong>mats un favori ne borne sa carrière ;<br />

Il ne regar<strong>de</strong> pas ce qu'il <strong>la</strong>isse en arrière;<br />

Et tout ce valu amour <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>urs et <strong>du</strong> brait<br />

He te sauraient quitter qu'après l'avoir détruit<br />

Tant d'exemples fameux que l'histoire en raconte<br />

He suffisaient-ils pas sans <strong>la</strong> perte d'Oronte?<br />

•h! si se faux éc<strong>la</strong>t n'eut pas fait ses p<strong>la</strong>isirs,<br />

Si le séjour <strong>de</strong> Taux eût borné ses désirs,<br />

Qu'il pouvait doucement <strong>la</strong>isser couler son âge!<br />

fous n'avez pas cites vous l m bril<strong>la</strong>nt équipage 9<br />

Cette fou<strong>la</strong> <strong>de</strong> pus qui s'en vont chaque jour<br />

1 Cest aux N§mpkm ie FSUM que <strong>la</strong> pteee est adr—fe.

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