la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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414<br />
CÛU1S DE UTTÉIATOML<br />
que, quand même il n'y eût jamais ou au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>.<br />
Suillius, les choses seraient encore ee qu'elles sont,<br />
et <strong>la</strong> question entière est dans le même état pour<br />
nous ; songez ensuite que tous ceux qui, dans notre<br />
question, ont prononcé contre Sénèque d'après Tacite<br />
, et d'après le seul Tacite f sont tous, sans eieeption<br />
, aux yeux <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot, <strong>de</strong>s Smttius; et juges si<br />
un homme raisonnable peut voir sans quelque pitié<br />
le froid délire d'un ?ieil<strong>la</strong>rd qui se passionne si follement<br />
contre quiconque n'est pas <strong>de</strong> son avis sur Sénèque,<br />
qu'il exhume à grands cris et poursuit à chaque<br />
pas un mort ignoré, qui ne lui sert qu'à injurier<br />
les ?ïirants, sans rien faire pour sa cause2 et dont le<br />
nom est pourtant <strong>de</strong>venu si familier aux <strong>de</strong>ux ou<br />
trois enthousiastes <strong>de</strong> Sénèque, que, si par hasard<br />
l'un d'eux essaye encore <strong>de</strong> revenir h <strong>la</strong> charge, je<br />
serai bien surpris, et même un peu fâché f <strong>de</strong> ne pas<br />
me trouver aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> Suillius.<br />
Commençons par le principal, le meurtre d'Âgrippine<br />
: ici <strong>la</strong> vérité s dé<strong>mont</strong>rée en un point capital,<br />
sert 4'appui et <strong>de</strong> confirmation pour tout le reste.<br />
Que Tacite soit notre gui<strong>de</strong> : nos adversaires ne reconnaissent<br />
d'autre autorité que <strong>la</strong> sienne 9 et je n f en<br />
veux pas d'autre. Di<strong>de</strong>rot s'accuse <strong>de</strong> ne l'avoir pas<br />
enten<strong>du</strong> à vingt ans : alors pourtant il paratt l'avoir<br />
enten<strong>du</strong> fort bien et comme tout le mon<strong>de</strong>, puisque,<br />
sur son récit, il condamnait Sénèque. Mais vous<br />
allez voir qu'il lui a plu en f entendre très-mal, <strong>de</strong><br />
le déâgurer et <strong>de</strong> le démentir, lorsqu'à soixante am<br />
il n'a plus songé qu'à p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r contre ses propres ennemis,<br />
en paraissant p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r pour Sénèque.<br />
Bien n'est plus connu que l'invention infernale<br />
<strong>de</strong> ce navire construit pour faire périr Agrippine;<br />
invention digne <strong>de</strong> Néron et <strong>de</strong> son affranchi Animî.<br />
Agrippine échappe au danger comme par miracle;<br />
elle se retire à sa maison <strong>de</strong> Bailles, près <strong>du</strong><br />
rivage <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer; et les agents <strong>de</strong> Héron viennent<br />
aussitôt à Haïes, au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, lui annoncer<br />
que <strong>la</strong> machine a manqué l'effet qu'on en attendait,<br />
et n'en a eu d'autre que <strong>de</strong> manifester le crime.<br />
La frayeur le saisit : il craint tout <strong>de</strong>s ressentiments<br />
d f Agrippine et <strong>de</strong> l'indignation universelle. Écoutons<br />
maintenant Tacite que je vais tra<strong>du</strong>ire avec <strong>la</strong><br />
plus scrupuleuse fidélité t et non pas en tronquant,<br />
morce<strong>la</strong>nt, retranchant, ajoutant, comme font les<br />
apologistes. Soyez attentifs à toutes les expressions :<br />
l'historien savait les peser et les choisir. Héron est<br />
représenté délibérant avec lui-même.<br />
« s Quelle ressource lui festait-U, à moins que Burrhis et<br />
Sénèque n'en inugbiaMent quelqu'une ? H tes avait fait<br />
man<strong>de</strong>r aussitêt : étaient-Us précé<strong>de</strong>mment instruite <strong>de</strong><br />
projet? C'est ce qui n'est pas avéré. Tous <strong>de</strong>us gar<strong>de</strong>nt<br />
d'abord on long silence, soit pour s'épargner <strong>de</strong>s re<strong>mont</strong>rances<br />
inutiles, soit qu'ils crussent les choses «i point<br />
fait fal<strong>la</strong>it que Néron péril m qn*fl prévint Agrippine.<br />
Enfin Sénèque s d'ordinaire plus prompt à s'expliquer, regar<strong>de</strong><br />
BîirrfMisf et in! <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'E tat &mkmm ee tueurtre-aox<br />
soldats. Burrhus répond que les prétoriens sont<br />
attachés à toute <strong>la</strong> maison <strong>de</strong>s Césars et à <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong><br />
Germanieus 9 et qu'Es n'oseront se porter à aucune •Menée<br />
contre sa fie; qn'Anieet est à se charger seul <strong>de</strong> ce qu'A<br />
avait promis d'exécuter. Celui-ci, sans ba<strong>la</strong>ncer9 prend<br />
sur lui <strong>de</strong> consomme? le crime. A cette parole» Néron s'écrie<br />
que c'est <strong>de</strong> ce jour qu'il va être empereur, et qu'il en<br />
est re<strong>de</strong>vable à un affranchi, fl lui ordonne <strong>de</strong> se h&ter,'et<br />
<strong>de</strong> prendre avec lut <strong>de</strong>s hommes déterminés. »<br />
Arrêtons-nous un moment sur cette première partie<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> narration. D'abord Sénèque et Burrhus<br />
étaient-ils confi<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> premier projet d'assassinat?<br />
Dion n'en doute ps$ mais il l'affirme sans preuve*<br />
et même sans irraisemManee. Héron, comptant sur<br />
Anieet, n'avait jusque-là aucune raison <strong>de</strong> se conter<br />
à eux,En étaient-ils au moins informés (gnaros),<br />
comme ils purent l'être, puisque, selon Tacite 9<br />
Agrippine elle-même avait été avertie? Tacite ne Tassure<br />
pas ; mais on peut le présumer raisonnablement,<br />
et Di<strong>de</strong>rot lui-même en contient 9 <strong>du</strong> moins pour<br />
Burrhus, cfaprès ces paroles:<br />
• Que votre Anieet n'achève-t-il ce qu*U a promH? »<br />
Borrbus le savait donc, et par conséquent Sénèque<br />
aussi. Mais ee n'est pas encore là un grief sans excuse<br />
: ils ont pu le savoir, non-seulement sans y<br />
avoir pris part et sans l'approuver, mais même sans<br />
moyen <strong>de</strong> l'empêcher, comme l'indiquent ces mota<br />
<strong>de</strong> Tacite : ne irrMi dissuadèrent. Jusqu'ici donc<br />
ils sont hors d'atteinte, et leur Umg silence est encore<br />
une marque dMmprobation. Mais qui <strong>du</strong> moins<br />
jusqu'ici a pris davantage im lui, et s'est opposé<br />
au forfait autant qu'il a pu? Burrhus, sans contredit;<br />
car il refuse nettement le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong><br />
qu'il comman<strong>de</strong>, et <strong>de</strong>vant Héron c'était risquer<br />
beaucoup : on le voit assez aux transports <strong>de</strong> sa<br />
joie, et à ses remercîments après les promesses <strong>de</strong><br />
l'affranchi. Ce n'est pourtant pas l'avis <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot :<br />
il les met tous ions ici, Burrhus et Sénèque, sur<br />
<strong>la</strong> même ligne. De ee que Sénèque parle le premier,<br />
et interroge Burrhus, il conclut que lui seul igno-<br />
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