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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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678<br />

COURS DE UnÉRATURB.<br />

au même <strong>de</strong>gré f Comment le poète peut-il confondre,<br />

ou croire que l'on confondra jamais les faits trèsattestés<br />

<strong>de</strong> César et les faits chimériques d'Hercule;<br />

et dire, <strong>de</strong>s nus comme <strong>de</strong>s autres, qu'os les admire<br />

sansks croire, et que, grâces à Eugène, ils seront<br />

erui mm être admirés? Quoi ! Ton a ? adrairera plus<br />

César parce que Eugène a été un grand guerrier?<br />

Quellefoete d'exagérations dénuées <strong>de</strong> sens ! Ce n'est<br />

pas ainsi que Boileau louait Louis XIV. Mais Boileau<br />

âfâlt un très-bon esprit, et c'est ce qui manquait à<br />

Rousseau. On ne le voit que trop dans ses autres<br />

ouvrages ; et Fou s 9 en aperçoit même dans ses o<strong>de</strong>s $<br />

où ce défaut pouvait être moins sensible, parce<br />

qu'en ce genre il est plus aisé <strong>de</strong> le couvrir par <strong>la</strong><br />

diction poétique f <strong>la</strong> seule qualité que Rousseau possédât<br />

éminemment.<br />

Les lieux communs sont un moindre défaut que<br />

les hyperboles puériles; mais trois ou quatre strophes<br />

<strong>de</strong> suite répétant <strong>la</strong> mime pensée et une pensée<br />

très-commune, sans <strong>la</strong> soutenir par l'expression,<br />

jetteraient <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngueur dans le plus bel ouvrage.<br />

après qm celte Ile guerrière,<br />

Si fatale ans lien Oltoinani,<br />

Eut mit s» putuantê barrière<br />

A couvert <strong>de</strong> leurs armements,<br />

Vendôme t qui, -par sa pru<strong>de</strong>nce,<br />

Sut y rétablir l'abondance,<br />

Et pourvoir à tous ses besoins,<br />

Voulut cé<strong>de</strong>r aux <strong>de</strong>stinées ,<br />

Qui réservaient à tes années<br />

D'autre» eUnatt et d'autres sotas.<br />

Vais, dès que <strong>la</strong> céleste voûte #<br />

Fut ouvert* au jour radieux<br />

' '<br />

-Qui <strong>de</strong>?Mt éc<strong>la</strong>ire» <strong>la</strong> mute<br />

De ce tierce ami îles dieux v<br />

Du fond <strong>de</strong> tes grottes prof ointes Y<br />

. Neptune éleva MUT les «<strong>de</strong>s<br />

Son char <strong>de</strong> Tritons entouré;<br />

Et ce dieu, prenant <strong>la</strong> parole f<br />

Aux superbes estants d*É©te<br />

Adreaee. cet ordre raaré :<br />

aller, tyrans fmj»if#y«ftistf<br />

Qui désolez tout rouiras,<br />

De f os tempêtes e#e#f r*èlee<br />

Troubler ailleurs le sein Se nées.<br />

Sur les eaux fui baignent rAMqnev<br />

CM au Yuiturue naeUips<br />

Que f ai <strong>de</strong>stiné votre emploi.<br />

Partez, et que entre furie t<br />

Jusqu'à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière leepérie,<br />

Respecte et subisse sa loi<br />

Mais TOUS , atasaMes Néréi<strong>de</strong>s,<br />

Songez au sang <strong>du</strong> grand Henri i<br />

Lorsque vos campagnes ieiatMea<br />

Porteront ce prince cbéri,<br />

Ap<strong>la</strong>nissez Ton<strong>de</strong> orageuse,<br />

Secon<strong>de</strong>s l'ar<strong>de</strong>ur oourafMise<br />

De ses Mêlée matelots ;<br />

AMez, et d'une main agite<br />

Soutenez son ¥alsseau fragile,<br />

Quand 11 roulera sur nés flots.<br />

Rousseau 9 qui sait faire l'usage le plus henreei<br />

Ce n'est potnt d'un<br />

De massacres et <strong>de</strong> débris <strong>de</strong>s épithètes, en abuse aussi ipeicpifciis, et les<br />

f<br />

Qu'use vertu pore et céleste<br />

prodigue sans effet s comme dans une <strong>de</strong>s strophes<br />

Tira Mm véritable prix.<br />

précé<strong>de</strong>ntes f où les t§mm impitoyables et les tem-<br />

Ce<strong>la</strong> est trop vrai : il est trop évi<strong>de</strong>nt qu'une vertu pèles effm^&èks forment <strong>de</strong>s rimes trop faciles;<br />

céteste ne peut pas tirer son prix <strong>de</strong> wmssaeres : mais dans cette <strong>de</strong>rnière strophe, le ehoix en est<br />

il y aurait contradiction dans les termes. L'auteur admirable. Ces six ?ers,<br />

•eut dire que les massacres et les débris ne sont Ap<strong>la</strong>nissez fon<strong>de</strong> t etc.,<br />

pas les titres d'une vertu céleste; mais il ne le dit semblent composés <strong>de</strong> syl<strong>la</strong>bes rassemblées à <strong>de</strong>s­<br />

pas ; et quand il le dirait, cette vérité est si vulgaire 9 sein pour peindre à rimaginatfon le léger sil<strong>la</strong>ge d'un<br />

qu'il faudrait Forner davantage.<br />

vaisseau qui vogue par un vent favorable.<br />

Les <strong>de</strong>rnières strophes sont plus soutenues ; mais 11 s'offre encore dans cette o<strong>de</strong> quelques endroits<br />

il y a encore <strong>de</strong>s fautes Y et es général toute cette trop peu poétiques.<br />

Mcon<strong>de</strong> moitié ie l'o<strong>de</strong> n'est pas digne <strong>de</strong> <strong>la</strong> première.<br />

O détestable Calomnie v<br />

Celle qui est adressée au <strong>du</strong>e <strong>de</strong> Vendôme, à son FSlïe <strong>de</strong> Vobtcure Fureurs<br />

retour <strong>de</strong> Malte Y a <strong>de</strong> moins gran<strong>de</strong>s beautés Y mais Compagne <strong>de</strong> 11 Emanée t<br />

elle est beaucoup plus égale. L'auteur met Féloge Et «rare ie l'mmm§lê Brmw!<br />

<strong>de</strong> ce prince dans <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> Neptune y qui or­ Zizanie ne peut jamais entrer dans le style noble.<br />

donne aux Tritons et aui Néréi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> porter son L'obscure fureur est vague, et c'est dire trop peu<br />

•aisseau et d'écarter les tempêtes. Cette fiction lui <strong>de</strong> <strong>la</strong> calomnie, que <strong>de</strong> <strong>la</strong> nommer mère <strong>de</strong> i'errem*<br />

fournit un début imposant : le dis<strong>cours</strong> <strong>de</strong> Neptune y Elle a été <strong>la</strong> mère d'eue foule <strong>de</strong> crimes , et le poète<br />

répond; et quand le poète reprend <strong>la</strong> parole, c'est en cite <strong>de</strong>s eiemples.<br />

avec un ton ferme et assuré.<br />

• Dès lors, quels périls , quelle gloire t<br />

If ont point signalé son grand cœur!<br />

Ils font k plm beau <strong>de</strong> tkûîmm<br />

D'en héros en tous Ueux vainqueur.<br />

Le plus beau <strong>de</strong> l'histoire est beaucoup trop familier.<br />

Mais dans <strong>la</strong> strophe qui suit f les premiers<br />

exploits <strong>de</strong> ta jeunesse <strong>de</strong> Vendôme fournissent aie<br />

très-belle comparaisoo.<br />

Non moine grand, non moins intrépi<strong>de</strong> t<br />

Ou le rit, ani yeui <strong>de</strong> sou roi,<br />

Traverser un fleuve rapi<strong>de</strong>,

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