la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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i4 COllS DE LmÉRATDBE.<br />
pi <strong>de</strong>man<strong>de</strong> âjiï» On hri fépoiid fttli est absent.<br />
1 à-<strong>de</strong>ssis 11 s'écrie qu'un oracle <strong>de</strong> Catehas a?ait<br />
marqué m jour nomme celui que Minerf e étatisait<br />
à sa vengeance, et avait prédit que, si daas ce jour<br />
Ajax sortait, c'était fait <strong>de</strong> lui. Tout eet actt est<br />
os peu <strong>de</strong> remplissage. 11 y a <strong>de</strong>s longueurs que<br />
notre théâtre ne comporte point, et l'oracle annonce<br />
trop l'événement qui m suivre. Ajai rentre. 11 a<br />
enfoncé <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> son épée dans <strong>la</strong> terre pour se<br />
précipiter sur <strong>la</strong> pointe , tandis que tout s 9 est dispersé<br />
pour aller le chercher. 11 y a <strong>de</strong> l'adresse dans<br />
Fauteur à écarter ainsi tout ce qui pourrait s'opftoser<br />
au <strong>de</strong>ssein d'Ajax, et Ton reconnaît ici tes waîsembkfices<br />
théâtrales qu'il a obser?ées le premier.<br />
Pour bien juger le monologue qui termine le rôle<br />
d'Ajax, il faut se soutenir <strong>de</strong> l'importance extrême<br />
que les anciens attachaient aux honneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépulture.<br />
En être privé, était pour eui un <strong>de</strong>s plus<br />
cruels affronts et un <strong>de</strong>s plus grands malheurs : ce<br />
n'était qu'après -l'avoir reçue mm tes cérémonies<br />
accoutumées que leur ombre pouvait passer le Styx,<br />
et reposer dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>meure <strong>de</strong>s morts; c'était sur<br />
leurs tombeaui qu'ils recevaient encore, lorsqu'ils<br />
n'étalent plus 9 les hommages pieux <strong>de</strong> leurs parents<br />
et <strong>de</strong> leurs amis. Tout concourait chez eux à lier<br />
les idées <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie présente et celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> fis future;<br />
et c'est ce qu'il ne faut jamais perdre <strong>de</strong> vue quand<br />
on liules ouvrages <strong>de</strong> ces siècles reculés. We soyons<br />
donc pas surpris qu'Ajax» avant <strong>de</strong> mourir, mêle<br />
à ses imprécations contre ses ennemis <strong>de</strong>s vœux<br />
ar<strong>de</strong>nts et inquiets pour le retour <strong>de</strong> son frère Teu*<br />
cer, <strong>de</strong> qui le héros attend .les <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong>voirs.<br />
Rappelons-nous aussi que les imprécations <strong>de</strong>s mourants<br />
étaient regardées comme <strong>de</strong>s prédictions qui<br />
<strong>de</strong>vaient être accomplies, et que par conséquent elles<br />
pro<strong>du</strong>isaient plus d'effet sur l'ancien théâtre que<br />
sur le Hêtre*<br />
Oui, le gSaiYe est tout prêt ; U Ta <strong>la</strong>i f ma vie.<br />
Enfoncé êwm tes flânes d'eue terre ennemie »<br />
P<strong>la</strong>cé dans <strong>de</strong>s rochers où fa iié ma mais t<br />
U prisante <strong>la</strong> pointe eu i'appuira mes sets.<br />
Ce don €m «seuil que <strong>la</strong> Grèce déteste,<br />
Ce fer, présent d'Hector, qui <strong>du</strong>t m'étre funeste,<br />
Aujourd'hui seul remè<strong>de</strong> aux horreurs <strong>de</strong> mon sort,<br />
Rend en <strong>de</strong>rnier senrS» à qui cherche <strong>la</strong> mort<br />
O vous ! ù dieux puissants ! eiaccei ma prière 1<br />
le se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas use fa¥eor trop chère»<br />
Mais an moins, dam nnstan^où Je perdrai le Jour,<br />
De Teacer, en ces Heu, dieux, hâtez le retour!<br />
Que Tcaaer me retrotr?• f et qull ren<strong>de</strong> à <strong>la</strong> terre<br />
Le cadavre sang<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> son malheureux frère,<br />
De penr qu'un ennemi t prévenant set seœurs,<br />
Me m'abandonne «s proie ami avi<strong>de</strong>s vautours.<br />
Que le ils <strong>de</strong> Malt, qui sur les riwat sombres,<br />
Des pavots <strong>de</strong> son sceptre- endort les tristes ombres f<br />
Dans le <strong>de</strong>rnier sommeil suspendant met ennuis,<br />
T plonge nMfUement mes raâaes assoupte.<br />
Tous, Iltes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nuit, <strong>de</strong>ttes imp<strong>la</strong>cables,<br />
Qui, <strong>la</strong> tombe à <strong>la</strong> mais, pourraiva les coupables t<br />
Ministres ém enfers 9 dnet le regeral ewgew<br />
Observe toeessamment le crime et le malheur,<br />
le vous invoque M, puissantes EataénSiesI<br />
Toyes ce que m'ont fait les isjnstas ÉMàM.<br />
Auteur <strong>de</strong> tous nies matut, leur superbe mépris<br />
Insulte à nos trépas : payei-leur-eii le prix.<br />
Qu'ainsi que par mes mains ma lie est terminée,<br />
La main <strong>de</strong> leurs parents tranche leur <strong>de</strong>stinés!<br />
Que les Grecs soient punis , et lent caaap raeefé !<br />
l'en épargnée aster» : tons ils m'ont outragé.<br />
Soleil, anile-tot dans ta eonnedivine; •" .<br />
Détourne tes chevaux aux murs <strong>de</strong> Sa<strong>la</strong>aâoe ;<br />
<strong>la</strong>coata à Tétasses^ chargé ils poids <strong>de</strong>s ans,<br />
Et les <strong>de</strong>stins d'AJax, et ses <strong>de</strong>rniers moments.<br />
Oh ! combien ce récit va frapper sa vtailleiie I<br />
Oh ! qu'il va <strong>de</strong> ma mère affliger <strong>la</strong> tendresse !<br />
Fentends ses cris perçants, sa <strong>la</strong>mentable voix....<br />
le te parle, û Sciait ! pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière fois;<br />
Pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière fois mon œtt volt ta lumière.<br />
O mort! ô mort! approche, et ferme ma paupière;<br />
Approche : ton aspect ne peut m'épouvaster ;<br />
A Jamais avec toi Je m'en vais habiter.<br />
O Jour ! ô Sa<strong>la</strong>mine ! ô terres paternel Ses !<br />
Fleuves sacrés, et vous, mes nourrices Idèles!<br />
Noble peuple d'Athène, à non sang allié 1<br />
Troie , ou 9 pour mon palhear t les dieux m'ont envoyé !<br />
Tous, que ma voix appelle à cette <strong>de</strong>rnière heure t<br />
.Recevez mes adieux ; 11 est temps que Je meure,<br />
Que Je termine ea<strong>la</strong> ma p<strong>la</strong>inte et mes rase» ;<br />
Mon ombre va chercher <strong>du</strong> repos aux enfers.<br />
Pour nous m monologue serait trop long dans le<br />
moment o& il est prononcé f et les apostrophes paraîtraient<br />
trop multipliées; mais voilà m que les<br />
anciens appe<strong>la</strong>ient mmisttmm mrèm, les <strong>de</strong>nùèns<br />
proies, les proies <strong>de</strong> mort, fui avaient chai en<br />
une sorte <strong>de</strong> sanction religieuse et redoutée. On<br />
foit qu'Ajax n'oublie rien dana ses adieux f pas<br />
mimes ses nourrices, lies apostrophes sont multipliées<br />
dans ce inonolope : en général, elles sont<br />
plus fréquentes ehes eux que parmi nous, parce<br />
qu'ils personniiaient une foule d'êtres qui oe nous<br />
présentent que <strong>de</strong>s idées purement physiques, les<br />
fontaines, les foyers domestiquesf les Iweages, les<br />
fleures; ils animaient et consacraient tout. Ils par<strong>la</strong>ient<br />
plus à rimagiiiatioo, et nous I <strong>la</strong> raison. La<br />
poésie s'accommo<strong>de</strong> bien mieui <strong>de</strong> Tune que Je<br />
l'autre. Aussi ceux <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>rnes qui se sont appliqués<br />
avec succès à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> poésie et à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />
éloquence f se sont approchés le plus qullront pu<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> manière antique.<br />
Après le morceau qu'on Tient d'entendre, et <strong>la</strong>?<br />
mort d'Ajai, <strong>la</strong> pièce serait unie pour nous. Elle M<br />
l'est pas pour les Grées ; car il s'agit <strong>de</strong> »? tir ce qno<br />
détiendra le corps d'Ajax. Le choeur rentre d f im<br />
eftté, Tccmesse <strong>de</strong> fautre; Teucer, atten<strong>du</strong> si longtemps<br />
, se <strong>mont</strong>re enûn. 11 apprend le malheur <strong>de</strong><br />
son frère. Le chœur remarque qu'Hector, lorsqu'il<br />
fut traîné par Achille, était attaché avec le baudrier<br />
qu'il avait reçu d'Ajax, et qu'Ajax i soi tour rfert<br />
percé <strong>du</strong> gkife qu'Hector lui a? ait donné. Cte éem<br />
mmtmlê et Jwmim ef» <strong>de</strong>m emmM mi mm