23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

le dois mm Vmmm : son teisirtniieexiftna.<br />

Par as retour «ml, m'a consterné mM-méiM,<br />

Que fommea-tisiit, àé<strong>la</strong>ïf mm fra#«s tomates»<br />

WmMmm PMHJBI, Tains Jouets êm Bmêmt<br />

wmmjm.<br />

tetkmtex doueestmeiix, dont vous état Pcwwsfjs;<br />

We pranûMsu Jamais sa met ipl ta cmtrafe.<br />

Que Fêetat if» gran<strong>de</strong>un M vous pas» éblouir s<br />

¥om voyet qu'on mcnÉtmf peot <strong>la</strong> anétstir.<br />

Gar<strong>de</strong>z que <strong>la</strong> nta», te pomrutr, <strong>la</strong> ftdiene,<br />

He TOUI faaeeat <strong>de</strong> l'binime iwMler <strong>la</strong> fatetessa<br />

te «orage mo<strong>de</strong>ste «t protégé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux,<br />

Et le mortel mméÈmmâm honear aux iteei*<br />

Cette mor&le religieuse et eette honorable protection<br />

fat Minerve aeeor<strong>de</strong> ta Grées <strong>de</strong>?tient<br />

leur p<strong>la</strong>ire également, et tétait un double mérite<br />

pour Fauteur. Quant à l'égarement d'Ajax, observons<br />

que les anciens et les mo<strong>de</strong>rnes ont employé<br />

sur le théâtre raliénation d'esprit comme un moyen<br />

if intérêt. Les Ang<strong>la</strong>is surtout en ont fait un fréquent<br />

usage, mais avec plus <strong>de</strong> succès dans leurs<br />

romans que dans leurs drames. La folie, une <strong>de</strong>s<br />

misères les plus humiliantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> condition hamaioe,<br />

nous inspire aisément eette pitié dont nous<br />

voyons avec p<strong>la</strong>isir qu'Ulysse lui-même ne peut se<br />

défendre dans <strong>la</strong> scèàe <strong>de</strong> Sophocle; mais aussi<br />

8 f €MtÉi©tîs pas quêta folie est tout près <strong>du</strong> ridicule.<br />

Il faut dose beaucoup d ? art pour <strong>la</strong> <strong>mont</strong>rer aux<br />

hommes 9 et surtout il faut qu'elle ne soit que passagère<br />

, et tienne à une <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s fassions ou<br />

<strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s infortunes qui peuvent troubler <strong>la</strong><br />

raison. On sent qu'il serait trop aisé <strong>de</strong> faire déraisonner<br />

un homme pendant toute une pièce, et que<br />

ce spectacle, à <strong>la</strong>longue, ne peut être que dégoûtant<br />

et fastidieux. L'art consiste à jeter dans le <strong>la</strong>ngage<br />

confus qui confient à ces sortes'd'accès <strong>de</strong>s choses<br />

mies et senties, où l'âme paraît se trahir elle-même,<br />

et se peint sans le vouloir par <strong>de</strong>s mots qui s'échappent<br />

d'une tête en désordre, et nous frappent comme<br />

<strong>de</strong>s éc<strong>la</strong>irs dans <strong>la</strong> nuit; car <strong>la</strong> folie est comme<br />

renfance; elle intéresse,, parce qu'elle ne trompe<br />

pas. Sophocle ne <strong>mont</strong>re celle d'Ajax que dans une<br />

scène très-courte, et qui! relèfe, autant qu'il est<br />

possible, par <strong>la</strong> noble compassion d'Ulysse et les<br />

sages leçons <strong>de</strong> Minerve; car d'ailleurs <strong>la</strong> démence<br />

efàjai ne pro<strong>du</strong>irait sur nous aucun effet, et nous<br />

tenons peu touchés <strong>de</strong> le foir rentrer dans sa tente<br />

pour aller batte <strong>de</strong> verges Ulysse, qu'il a, dit-il.,<br />

attaché à une colonne. Mais ce qui est intéressant f<br />

c'est le moment oà Minerve, pour le punir, permet<br />

qu'il mienne à lui-même et retrouve toute sa rai-<br />

•on. Cest tiers qu'en voyant les excès honteux où<br />

i s'ert emporté, il tombe dans un désespoir digne<br />

tftan néros qui s'est avili : c'est là que son rôle <strong>de</strong>vient<br />

pathétique et théâtral; sa douleur profon<strong>de</strong><br />

mtérase, et Fon admira ensuite m fermeté tran­<br />

ANCŒNS. — I01UL •t<br />

quille quand il se résout àntounr. Teemesse, éponse<br />

d'Ajax, autrefois sa captive, attirée par les cris <strong>de</strong>s<br />

Sakminiens qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à voir leur roi, leur<br />

fait une peinture très-touchante <strong>de</strong> l'étal où il est<br />

ré<strong>du</strong>it.<br />

« Il est retenu <strong>de</strong> si ftnetir, dit-elle, mais son mal n'en<br />

est que plus terrible. Plongé dans car sombre tristesse f fl<br />

me iatt tremble?. 1 <strong>la</strong>perait son maliêw9etil toaxniaft »<br />

Mot d'une gran<strong>de</strong> vérité. Elle l'entend qui appelle<br />

son ils Eurysaee.<br />

> «Ah!tiM»llsi8 f éarte-l«lte<br />

Mouvement naturel qui peint bien tout ce qu'on<br />

peut craindre d'Ajax. Il paraît, et Sophocle le fait<br />

parler avec cette éloquence tragique que <strong>la</strong> prose<br />

dégra<strong>de</strong>rait trop, et que <strong>la</strong> poésie seule peut rendre.<br />

Les anciens excel<strong>la</strong>ient à peindre ces douleurs <strong>de</strong><br />

héros, à prêter à ces personnages fameux un <strong>la</strong>ngage<br />

proportionné à l'idée <strong>de</strong> leur gran<strong>de</strong>ur. Mais<br />

cette gran<strong>de</strong>ur a besoin <strong>de</strong> <strong>la</strong> perspective <strong>du</strong> théâtre,<br />

et <strong>de</strong>s couleurs poétiques; le prose, trop rapprochée<br />

<strong>de</strong> nous, <strong>la</strong> dément pour ainsi dire, et fait<br />

tomber l'illusion. Cette raison seule suffirait pour<br />

foire voir combien c'est dénaturer <strong>la</strong> tragédie que<br />

<strong>de</strong> lui dtar le <strong>la</strong>ngage qui lui appartient. Rien ne fait<br />

moins d'honneur à notre siècle que d'avoir imaginé<br />

cette ridicule innovation. Une tragédie en prose ne<br />

peut être qu'un monstre né <strong>de</strong> l'impuissance et <strong>du</strong><br />

mauvais goût; et il faut pardonner aux artistes <strong>de</strong><br />

fle pas voir <strong>de</strong> sang-froid qu'on abuse à ce point <strong>de</strong><br />

l'esprit philosophique pour attenter aux beaux<br />

arts.<br />

Cest aussi par ce motif que, toutes les fois que<br />

j'ai voulu donner une idée <strong>de</strong>s beautés <strong>du</strong> théâtre<br />

grec, j'ai essayé <strong>de</strong> vaincre <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> tra<strong>du</strong>ire<br />

en vers, comme j'ai §Mt ci-<strong>de</strong>vant pour Eschyle et<br />

comme je le ferai encor tout à l'heure pour Sophocle<br />

et Euripi<strong>de</strong>.<br />

Tecmesse, qui prévoit le funeste <strong>de</strong>ssein d'Ajax,<br />

emploie, pour l'en détourner, tout ce que l'amour<br />

conjugal et maternel a <strong>de</strong> plus-touchant. 11 <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

à voir son fils encore enfant, et ces scènes puisées<br />

dans <strong>la</strong> nature sont, comme on sait, le triomphe<br />

<strong>de</strong>s poètes grecs. Tecmesse le conjure encore au<br />

nom <strong>de</strong>s dieux Il l'interrompt :<br />

« Igaorei-voei eae je ae dois plus rien us dieux? •<br />

Cependant i commence à craindre que sa femme<br />

et ses sujets ne s'opposent à sa résolution. Il feint<br />

<strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r, et sort comme pour aller se purifier dans<br />

une fontaine lustrale, et ensevelir dans <strong>la</strong> terre <strong>la</strong><br />

fatale épée qu'il a reçue d'Hector, et dont il a fait<br />

un il honteux usage. Arrive un envoyé <strong>de</strong> Teueer

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!