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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — PHILOSOPHIE.<br />

¥@m acnlt possible d'aHégaer pmr et contre les aeoisés*<br />

et dltes-aaal qutile serait votre pensée. » s<br />

Qu'on me dise à présent si jamais tout ee qu'il y<br />

a <strong>de</strong> plus sacré parmi les hommes a été plus formellement<br />

mis en problème et en litige que dans<br />

ces trots grandi ptaMeyers, proposés gravement<br />

par Di<strong>de</strong>rot à l'examen <strong>de</strong>s kùmmçs 'semés, il<br />

dont le second est mum HSBON. Tel est f esprit <strong>de</strong><br />

tous les outrages <strong>du</strong> même auteur : nulle part il<br />

n'a TU que <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>idoyers à faire pour et emdre ;<br />

et ee <strong>de</strong>rnier trait explique tout, en TOUS donnant<br />

<strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> l'homme et celle <strong>de</strong> l'intérêt qu'il prenait<br />

à <strong>la</strong> morale et à <strong>la</strong> vérité. Tout ce qui a?ait pu<br />

TOUS frapper d'étonnemeat dans celui qui faisait<br />

l'apologie <strong>de</strong> Sénèque doit à présent TOUS paraître<br />

tout' simple dans celui qui a proposé et ébauché<br />

celle <strong>de</strong> Néron.<br />

Yens ne trouverez pas plus extraordinaire que<br />

Sénèque, auteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> IMire apologétique adressée<br />

au sénat après le meurtre «FAgrippine, le soit- aussi<br />

d'une Corn oloMm à un Poly be affranchi <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> 9<br />

sur <strong>la</strong>quelle Di<strong>de</strong>rot W-même s'explique ainsi :<br />

« B f<strong>la</strong>ut es convenir : i est incertain il l'auteur <strong>de</strong> cet<br />

oavtap se mentie plis rampant et plus vil dans les éloges<br />

mitres qu'il adresse à Met» que dans les iatîaffea dégâtantes<br />

fait prodigue à l'empereur. • °<br />

J'en conviens : mais, après <strong>la</strong> lettre, <strong>la</strong> Oft##-<br />

Inlfa» semble si peu <strong>de</strong> chose que je n%n parlerais<br />

mime pas, si ee n'était pour moi une sorte <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir<br />

d'achever le tableau <strong>de</strong> fapkUoÊopktoproilqm<br />

<strong>de</strong> Sénèque, et <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> ses aplogtstes.pi y a<br />

même ici quelque chose <strong>de</strong> particulier une progression<br />

dans les sophismes tellement ma<strong>la</strong>droite *<br />

que les premiers et les <strong>de</strong>rniers se détruisent mstueHement..<br />

D'abord, l'éditeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grange avait<br />

¥i si peu <strong>de</strong> jour à nier que cette ComokMom fût <strong>de</strong><br />

Sénèque, qu 9 il employait huit pages à en accuser <strong>la</strong><br />

bassesse dans un Amrtîssmmd dont les'prettières<br />

ptnrapas tout nous mettre au fait <strong>de</strong> tout.<br />

« Pefyîse était un <strong>de</strong>s afeaaîi<strong>la</strong> <strong>de</strong> remperaur C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>;<br />

Sénèque M adressa cette Cmmlmiêên m cenimaieement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième année <strong>de</strong> son exil es Corse. Ce aîafoeaatia<br />

était alun âgé d'environ trente-neuf ans, et n'avait eneere<br />

composé que <strong>de</strong>ux Traités, <strong>la</strong> QMm<strong>la</strong>tim à m mère, et<br />

celle à Marda : t'est <strong>du</strong> moins f epiaiee <strong>de</strong>s critiques y qui<br />

comptent cette Conso<strong>la</strong>tion è Poifèe comme le troisième<br />

<strong>de</strong> set ouvrages dans l'ordre ehroiiolôgiqae. Ce Polybe était<br />

un homme très-iastrait , et qui occupait à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong><br />

nu emploi fort considérable, puisqu'il était secrétaire d'État.<br />

On me doit pas être étonné que Sénèque» quicaaiials»<br />

mîlnpmmké^minMmÊMêmfm§m%énmaâê^Bîm^î<br />

a?ait avec raison plus <strong>de</strong> eaiiaaee dans l'humanité et <strong>la</strong><br />

x Pa§e lis. mmmm éê Sémêmm^ tome i, èifiaa <strong>la</strong>-e*.<br />

Pmrii ,chei Smith.<br />

410<br />

cammiséfâtiiMi d'un ministre éeialré et homme <strong>de</strong> lettres<br />

lui-même, que dans celle <strong>de</strong>s eaariisang ordinaires , te plupart<br />

sans pitié pour les malheureux dont ils n'ont plus rlea à<br />

craindre m à espérer, on ne doit pas être étonné, <strong>du</strong> je,<br />

qm Sémègue ait cherché à se concilier adroitement <strong>la</strong><br />

Menveil<strong>la</strong>nee <strong>de</strong> Polybe, et à s'en faire en appui auprès <strong>de</strong><br />

l'empereur. Cette ©oBdsitês'ariea <strong>de</strong> répréhensible, ménw<br />

quand Sénèque aurait un peu exagéré U mérite <strong>de</strong> son<br />

protecteur 9 m dmi nom n*amm aucune premm. Hais<br />

et qui parait MoiHf./SMils èjmt^rf c'est que, dams êetie<br />

même lettre eà 1! entreprend <strong>de</strong> eeaaa<strong>la</strong>r Polybe sur <strong>la</strong><br />

mort <strong>de</strong> soi frère, il prodigue è Cbs<strong>de</strong>t qu'il n'aimait<br />

ni m'estimait, <strong>de</strong>sf<strong>la</strong>tteries mitéet et d'autant plm ridimles,<br />

que ce prince ImMcile ne rachetait ses piœs<br />

par aucune vertu. Les ennemis <strong>de</strong> Sénèqm lui ont reproché<br />

ces losanges excessives données^ un tyran <strong>de</strong>nt<br />

<strong>la</strong> wlepuèMqm et particulière inspire autant <strong>de</strong> haine<br />

que <strong>de</strong> mépris* Mais cet reproches spécieux mut beaucoup<br />

trop sewères, et peut-être même injustes. »<br />

Mais qu'est-ee donc que ces mnemU <strong>de</strong> Sénèqm<br />

ont pu dire <strong>de</strong> plus fort que ee même exposé<br />

<strong>de</strong> Mditeur? Ici le fait seul est un jugement; et ,<br />

somment ee qui, <strong>de</strong> l'aven <strong>de</strong> Féditeur, n'est pas '<br />

facile à justifier, n'est-il plus que spécieux, et<br />

mérm Injuste, d*une phrase à l'autre? Cette contradiction<br />

si palpable et si choquante n'est encore<br />

ries près <strong>du</strong> pfclctyet qu'il Ta commencer, et dont<br />

les premiers mots, en TOUS offrant <strong>la</strong> même logique<br />

qu'a employée Di<strong>de</strong>rot pur <strong>la</strong> Lettre apohgé-<br />

Mqm9 TOUS dispenseront d'en entendre davantage<br />

sur <strong>la</strong> ComoMion à Pofybe*<br />

« Pour juger Sénèqm, il faut se p<strong>la</strong>cer en idée dans<br />

<strong>la</strong>^itmamn nèîim trouvait alors, ete, »<br />

L f éditeur nous tutoie <strong>de</strong> là dans File <strong>de</strong> Corse,<br />

comme Di<strong>de</strong>rot nous ti%oH <strong>de</strong>wmt <strong>la</strong> bétê. Jamais<br />

TOUS ne les tirerez <strong>de</strong> là ; jamais ils n'ont d'autre<br />

appréciation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> l'homme. Telle est<br />

leur pMMsophîêi et vous eonce?«. où elle peut<br />

mener. Je croîs fia Sénèque était fort mal à son<br />

aise dans son eiîî <strong>de</strong> Corse; mais peut-être me permettrez-vous<br />

<strong>de</strong> appeler ee que j'ai eu occasion<br />

<strong>de</strong> dire d'0?i<strong>de</strong> dans un cas tout semb<strong>la</strong>ble. Je ne<br />

pensais nullement alors à Sénèque : je rendais seulement<br />

hommage à <strong>de</strong>s principes imprescriptibles.<br />

J'excusais CMia sur ses longues élégies et sur ses<br />

fanwm<strong>la</strong>Mom, que Gresset lui reprochait f et je me<br />

fondais sur ce que l'homme souffrant est toujours<br />

excusable d'être faible, et qu'il faut p<strong>la</strong>indre <strong>la</strong> fai­<br />

blesse , comme on admire <strong>la</strong> fermeté. Mais, comme<br />

il y a quelque différence entre <strong>la</strong> faiblesse et k<br />

bassesse, sou?enez-¥ous que je le troutais ineicusabledans<br />

ses abjectes a<strong>du</strong><strong>la</strong>tions pour Auguste et<br />

Tibère, par <strong>la</strong> raison, disais-je, qu'on n'est jamais<br />

forcé d'être ? il : et pourtant Auguste et Tibère lui-<br />

27.

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