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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — POÉSIE.<br />

«sut» -ut Iphigénie; cette nouvelle foudroyante<br />

apportée par Areas, M l'mtimd à tautélpour. <strong>la</strong> sa»<br />

arîfier; cet hymen d'Achille faussement prétexté;<br />

le désespoir <strong>de</strong> Clytemnestre qui tombe aux pieds<br />

<strong>du</strong> seul défenseur qui reste à sa lie; <strong>la</strong> noble indignation<br />

<strong>du</strong> jeune héros dont le nom est si cruellement<br />

eomproûiis; les transports <strong>de</strong> l'amour maternel<br />

qui éc<strong>la</strong>tent dans Clytenmestre défendant sa<br />

lie contre m époux inhumain; <strong>la</strong> résignation moleste<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> victime, et les prières attendrissantes<br />

qu'elle adresse à son père; tontes ces beautés, qui<br />

ont fait si souvent irerser <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rmes an théâtre français,<br />

appartiennent à celui d'Athènes, appartiennent<br />

à Euripi<strong>de</strong> :et qnand il n'aurait pas d'antre titre,<br />

s'en serait-et pas assefc ponr mériter notre reconnaissance<br />

et notre vénération ?<br />

L'Achille d'Euripi<strong>de</strong> est beaucoup pins modéré et<br />

plus maître <strong>de</strong> lui que celui <strong>de</strong> Racine , et par conséquent<br />

moins tragique. Il fient en effet avec ses<br />

Thessalicns, comme dans <strong>la</strong> pièce française, pour<br />

défendre Iphigénie; il combat <strong>la</strong> résolution qu'elle<br />

a prise <strong>de</strong> moorîr : mais ce n'est pas avec eette ira*<br />

pétuosité entraînante que lui donne Racine, avec<br />

cette violence prête à font renverser, et qui sied si<br />

bien à un amant, à ce guerrier. Ici Achille finit par<br />

cé<strong>de</strong>r en quelque sorte à Iphigénie; il-se eontente<br />

<strong>de</strong> dire que l'aspect <strong>de</strong>. <strong>la</strong> mort peut <strong>la</strong> faire changer<br />

<strong>de</strong> résolution, et qu'il sera près ie Paatel avec ses<br />

soldats pour <strong>la</strong> défendre et <strong>la</strong> sauter.<br />

Ce n'est point un reproche que je fois à Euripi<strong>de</strong> •:<br />

ettes lui Achille n'en doit pas faire davantage; il<br />

c'est pas amoureux; ce n'est pas son épense qu'il<br />

défend. Elle se dévoile en victime, et il doit, suivant<br />

les mœurs <strong>du</strong> pays, respecter, à on certain point,<br />

son dévouement religieux. Mais f sans Blâmer Euripi<strong>de</strong>,<br />

f aime à voir dans Racine le bouil<strong>la</strong>nt Achille<br />

aller presque jusqu'à <strong>la</strong> violence pour sauver Iphigénie<br />

malgré elle.<br />

Os a reproché à Racine l'égarement <strong>de</strong> Clytemnestte,<br />

entcnie un petit inci<strong>de</strong>nt dont il a eu besoin<br />

pour fon<strong>de</strong>r sa pièce. Cette légère imperfection, si<br />

c'en est une, n'est point dans <strong>la</strong> pièce grecque;<br />

mais elle est remp<strong>la</strong>cée par un défaut qui, pour<br />

IMMMI <strong>du</strong> moins, serait moins excusable : c'est Méné<strong>la</strong>s<br />

feà, soupçonnant <strong>la</strong> faiblesse <strong>de</strong> son frère, arradie<br />

<strong>de</strong> force à l'officier tfAgameroaon <strong>la</strong> lettre<br />

qu'il porte.' Ce moyen nous semblerait peu conforme<br />

à <strong>la</strong> dignité <strong>du</strong> personnage ; et, <strong>de</strong> plus, il ne paraît<br />

pas convenable <strong>de</strong> faire paraître là Méné<strong>la</strong>s^ <strong>la</strong> première<br />

cane <strong>de</strong> tous les malheurs qui sont le sujet<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce, On serait blessé aujourd'hui <strong>de</strong> le voir<br />

reprocher <strong>du</strong>rement à Apmemnon <strong>la</strong> répugnance<br />

trop Juste que celui-ci <strong>mont</strong>re à sacrifier saille à <strong>la</strong><br />

118<br />

vengeance <strong>de</strong> son frère. Méné<strong>la</strong>s est trop intéressé<br />

dans cette cause pour avoir le droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>i<strong>de</strong>r.<br />

C'est peut-être <strong>la</strong> seule faute grave d'Euripi<strong>de</strong> dans<br />

son ^kigémie; et Racine fa corrigée. 11 § écarté<br />

Méné<strong>la</strong>s, 'et a mis à sa p<strong>la</strong>ce Ulysse, qui f n'ayant<br />

d'autre intérêt que celui <strong>de</strong> tous les Grecs, est bien<br />

plus autorisé à combattre <strong>la</strong> résistance d'Agamemnon;<br />

et ce eàanpmeftt judiëeni est encore une<br />

preuve <strong>de</strong> l'excellent esprit <strong>de</strong> Racine.<br />

11 a mis aussi plus <strong>de</strong> force dan^ le rôle <strong>de</strong> Gytemnestre,<br />

et poussé plus loin les combats qu'elfe<br />

rend en faveur <strong>de</strong> sa fille. Bans Euripi<strong>de</strong>, elle finit,<br />

eomme Achille, par cé<strong>de</strong>r en gémissant à <strong>la</strong> résolution<br />

<strong>de</strong> sa fille ; aie entend tes adieux que <strong>la</strong> jeune<br />

princesse fait à ses compagnes, et <strong>la</strong> <strong>la</strong>isse sortir,<br />

pour aller à faatel 11 se peut que les mœurs grecques<br />

ne lui permissent ps d'en faire davantage ;<br />

mais, pour nous, il Vaut mieux sans doute qu'elle<br />

ne cè<strong>de</strong> qu'à <strong>la</strong> fonce, et qu'elle ne reste sir <strong>la</strong> scène<br />

que parce que <strong>de</strong>s soldats l'y retiennent.<br />

- -Le sujet É'JfifJestfe m Tawrt<strong>de</strong>, quoique vraiment<br />

tragique, n'est pourtant pas d'en intérêt si<br />

pénétrant ; et, quoique <strong>la</strong> pièce soit bien faite, elle<br />

pro<strong>du</strong>it moins d'effet que l'autre Ipki§émiê. 11 ne<br />

faut pas en juger tout à fait pr <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong>Crulmond<br />

le <strong>la</strong> Torche. Quoiqu'il ait imité <strong>la</strong> sage'simplicité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce grecque, cependant i i tiré ses plus<br />

grands effets <strong>de</strong> f amitié cfOreste tt <strong>de</strong> Py<strong>la</strong><strong>de</strong>, et<br />

<strong>de</strong> ce beau combat qui fait <strong>de</strong> son troisième acte,<br />

l'un <strong>de</strong>s plus théltrals que l'on connaisse. Ce combat<br />

est à peine indiqué dans Euripi<strong>de</strong>. Py<strong>la</strong><strong>de</strong> cè<strong>de</strong> assez<br />

facilement à Oreste, parce qu'il se <strong>la</strong>tte ée pouvoir<br />

le sauver, -et avec beaueoup plus d'apparence <strong>de</strong><br />

succès que dans <strong>la</strong> pièce française. Ce n'est point îê<br />

naufrage qui les a jetés en Tauri<strong>de</strong> ; ils y sont abor*<br />

dés heureusement y et paraissent au commencement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce, observant le temple dont ils veulent<br />

enlever <strong>la</strong> statue.<br />

Pour l'exécution <strong>de</strong> leur projet, il ont un vais*<br />

seau à <strong>la</strong> cêta. D'ailleurs, le péril est-moins grand<br />

que dans notre ipkigêmiê» Thoas ne presse point<br />

le sacrifice; il ne parait qu'au cinquième acte pour<br />

être trompé pr <strong>la</strong> prétrene, dont il n't aveune<br />

défiance, et qui f <strong>de</strong> concert avec les Grecs, enlève<br />

<strong>la</strong> statue et <strong>la</strong> porte sur leur vaisseau. Thoas veut<br />

les poursuivre ; mais Miner?e paraît et le lui défend.<br />

A l'égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconnaissance*, elle se fait trèsaÉnpieeseet<br />

: Iphigénie, en présence <strong>de</strong> son frère,<br />

charge Py<strong>la</strong><strong>de</strong> d'une lettre pur Oreste. OruU /dit<br />

Py<strong>la</strong><strong>de</strong>, remwz Im kiête<strong>de</strong> vùùre ««sur. Mous voulons<br />

<strong>de</strong>s reconnaissances gra<strong>du</strong>ées avec plus d'art s .<br />

1 0a taravera ê&m les parti» suivantes <strong>de</strong> ce €mms ©à<br />

l'on ttatteile <strong>la</strong> tragédie mmiem®, êê plu grandidSvelop-

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