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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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AUCUNS. — POÉSIE.<br />

smtiéii où II y a quelques traits heureux.- Plusieurs<br />

<strong>de</strong> ses peintures ont <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité , mais dans MU genre<br />

eaanBaa, facile, et même bas. Quelques fragments<br />

<strong>de</strong> poésie et le conte <strong>de</strong> àt MûÈtms â'ÊpMœ, que<br />

<strong>la</strong> Fontaine a imité d'une manière inimitable, sont<br />

m qui y a<strong>de</strong> mien dans Pétrone. Bussy Eabutin en<br />

a tra<strong>du</strong>it presque littéralement l'histoire d 9 £umolpe<br />

et <strong>de</strong> Gfté rmj substituant <strong>de</strong>s noms <strong>de</strong> 1a cour<br />

<strong>de</strong> Louis XIV; et il n'est pas étonnant que9 dans<br />

un outrage tel que le sien, il ait choisi un pareil<br />

modèle. D'ailleurs* les louanges très-exagérées <strong>de</strong><br />

Saint-Éirremond a?aient mis Pétrone à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>. 11<br />

s'en parle qu'avec enthousiasme, paras qu'il le<br />

croyait homme <strong>de</strong> cour , que ce mot alors en imposât<br />

beaucoup, et que Toiture et lui regardaient<br />

««une une preu?e <strong>de</strong> boa goût <strong>de</strong> ne reconnaître<br />

une certaine délicatesse que dans les écrivains qui<br />

avaient ?éca à <strong>la</strong> cour. On opposait au pédantisme<br />

<strong>de</strong> réradïtîon qui a?ait régné longtemps une autre<br />

sorte d'abus, <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> l'esprit, l'affectation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ga<strong>la</strong>nterie, et <strong>la</strong> prétention à l'urbanité et au<br />

ton <strong>de</strong> oourtisan. Molière contribua beaucoup à faire<br />

tomber ce ridicule , accrédité par <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong><br />

mérite en plus'd'un genre, et fait pour dominer sur<br />

roptsion. Cette époque <strong>de</strong> notre <strong>littérature</strong>, considérée<br />

sous ce point <strong>de</strong> tue, ne sera pas un <strong>de</strong>s objets<br />

les moins curieux <strong>de</strong> notre attention, lorsqu'il sera<br />

îeaap <strong>de</strong> le traiter.<br />

ttcpoii m. — De répigramme et <strong>de</strong> Finscrfptioii.<br />

I/éf igramme, dans le sens que l'on donne aujourd'hui<br />

à ce mot, est, <strong>de</strong> tous les genres <strong>de</strong> poésie,<br />

ca<strong>la</strong>i qui se rapproche le plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> satire f puisqu'il<br />

a souvent le même objet, <strong>la</strong> censure et <strong>la</strong> raillerie;<br />

et même, dans le <strong>la</strong>ngage usuel, un trait 'mordant<br />

<strong>la</strong>ncé dans <strong>la</strong> conversation s'appellent épigramme :<br />

mais ce mot s'applique aussi par eitension à une<br />

pensée ingénieuse, ou même à une naïveté qui fait<br />

le sujet d'une petite pièce <strong>de</strong> vers. Ce terme, en luimême,<br />

ne slgaîle qu'iiweripêtom, et il garda chez<br />

les Grecs, dont nous l'avons emprunté, son acception<br />

étymologique. Les épigramraes recueillies par<br />

Agathias, P<strong>la</strong>nu<strong>de</strong>, Constantin, Hiéroclès et autres,<br />

qui forment l'anthologie grecque, ne sont guère que<br />

<strong>de</strong>s inscriptions pour <strong>de</strong>s offran<strong>de</strong>s religieuses, pour<br />

<strong>de</strong>s tombeau, <strong>de</strong>s statues, <strong>de</strong>s monuments : elles<br />

«rat <strong>la</strong> plupart d'une eilréme simplicité, assesanalogue<br />

à leur <strong>de</strong>stination; c'est le plus souvent l'exposé<br />

d*un fait. Beaucoop sont trop longues, et presque<br />

toutes n'ont rien <strong>de</strong> commun avec ce que nous<br />

nommons une épigramme. Voltaire, qui savait cueillir<br />

si habilement <strong>la</strong> fleur fie chaque objet, a tra<strong>du</strong>jt<br />

169<br />

les seules *qoi remplissent l'idée que nous avons <strong>de</strong><br />

cette espèce <strong>de</strong> poésie. Les voici :<br />

SUR Ull WfkTÙE BB mOBÉ.<br />

La fatal eosmuii <strong>de</strong>s dieu<br />

Changea cette femme en pierre»<br />

Le sculpteur a fait bien mieux,<br />

H a fait tout le contraire.<br />

SUS L'ÀVEHftHIB Dl LÉâlHllE Et DMlO.<br />

Léasdre, con<strong>du</strong>it par l'Amour,<br />

En nageant disait aux cirages :<br />

IMmm-mmî gagner les rivages ;<br />

Ne me noyez qu'à mon retour.<br />

SUE Là finis BB PMMTFÈLE.<br />

Oui 9 je me <strong>mont</strong>rai toute eae<br />

An Bleu Mars, an bel Adonis.<br />

A Taisais même 9 et f en rougis ;<br />

Mais Praxitèle, oi m'a-t-U wm ?<br />

SUB SERGULE.<br />

Un-peu <strong>de</strong> miel, un peu <strong>de</strong> <strong>la</strong>it 9<br />

Ren<strong>de</strong>nt Mtraire favorable.<br />

Hercule est bien plus ehert 11 est bien motnt tmttable- :<br />

Sans <strong>de</strong>ux agneaux par Jonrt il.n'est point satisfait<br />

On dit qn*à mes <strong>mont</strong>ons ce étee sera propice :<br />

*. Qu'il sali Mil. Mais entre nous,<br />

Cest un peu trop en sacrifice :<br />

Qu'Importe qui les mange, ou d'Hercule ou <strong>de</strong>s loup?<br />

La <strong>de</strong>raière est une <strong>de</strong>s plus jolies qu'os ait faites :<br />

e 9 esl Lais sur le retour, consacrant son miroir dans<br />

le temple <strong>de</strong> Yénus 9 avec ces vers :<br />

Je le donne à Ténus, puEsqu'elto est toujours belle :<br />

11 redouble trop mes ennuis.<br />

' le ne saurais me voir en ce miroir iiète f<br />

Hl telle que J'étais t m* telle que Je suis.<br />

Martial , chez les Latins 9 a aiguisé l'épigramme<br />

beaucoup plus que les Grecs. 11 cherche toujours à <strong>la</strong><br />

renàre piquante; mais il s'en faut bien qu'il y réussisse<br />

toujours. Son plus grand défaut est d f es avoir<br />

fait beaucoup trop. Son recueil est-composé <strong>de</strong><br />

douse lifres ; ce<strong>la</strong> fait es?iron douse cents épigrammes<br />

; c f est beaucoup. Aussi en pourrait-on retrancher<br />

les trois quarts sans rien regretter. Lui-même<br />

s'accuse, en plus d'en endroit, <strong>de</strong> cette profusion ;<br />

mais cet aveu ne diminue rien <strong>de</strong> rimportaece qu'il<br />

a attachée à ces nombreuses bagatelles. Elles nous<br />

sont prveimesi<strong>la</strong>ns le plus bel ordre, tel qu'il les<br />

avait rangées, et même avec les dédicaces à <strong>la</strong> tête<br />

<strong>de</strong> chaque Une. Ce<strong>la</strong> est fort conso<strong>la</strong>nt sans doute,<br />

mais pas assez pour nous dédommager <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte.<strong>de</strong><br />

tant d'ouvrages ie Tite-Live, <strong>de</strong> Tacite et <strong>de</strong> Salluste,<br />

que le temps n'a pas respectés autant que le<br />

recueil <strong>de</strong> Martial Le premier livre est tout entier<br />

à <strong>la</strong> louange <strong>de</strong> Domitien. La postérité lui saurait<br />

plus <strong>de</strong> gré d'une bonne épigramme contre ce tyran.<br />

Au reste, ces louanges roulent toutes sur le même<br />

* n y a dans VAnthologie beaucoup d'astres épigrtmmes<br />

Ingéniées», piquantes, satiriques t dont on pourrait IBIN <strong>de</strong>s<br />

épigrammes Mncaim. Il ne leur masque qu'un tra<strong>du</strong>cteur<br />

comme Voltaire ; si cet homme extraoïdlnalra s'en a tra<strong>du</strong>it<br />

que quelques-unis, c'est qu'il s'occupait <strong>de</strong> chef» plus 1mp@ftMto.

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