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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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sont pas, à beaucoup près, les seuls qu'offrent ses<br />

écrits. Mais son caractère particulier, c'est <strong>de</strong> 'rapprocher<br />

toujours ses Idées <strong>de</strong> <strong>la</strong> pratique, plutôt que<br />

<strong>de</strong> les étendre en spécu<strong>la</strong>tions ; et <strong>de</strong> là, non-seulêment<br />

«sou mérite propre, mais aussi les défauts qui<br />

s'y mêlent C'était peut-être l'esprit le plus naturellement<br />

moral qui ait existé 9 et c'est <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ses<br />

admirables Parallèles; mais c'est aussi <strong>la</strong> cause <strong>de</strong><br />

ses fréquentes excursions, qui n'ont ps toujours<br />

asseï <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong> motif. De même, dans ses<br />

ouvrages philosophiques, il ramène tout à ce qui<br />

est <strong>de</strong> tous les hommes et <strong>de</strong> tous les jours : il ? eut<br />

fout rendre sensible, et abon<strong>de</strong> en comparaisons<br />

physiques, au point que <strong>la</strong> pensée ne marche presque<br />

jamais seule chez lui, et qu'on put toujours s'attendre<br />

à voir arriver à sa suite une similitu<strong>de</strong> quel*<br />

conque, métho<strong>de</strong> agréable par elle-même, il est vrai,<br />

et chez lui le plus souvent très-ingénieuse, mais qui<br />

a quelque chose aussi <strong>de</strong> trop uniforme en soi, et<br />

ressemble quelquefois chez lui à l'envie <strong>de</strong> mettre<br />

es avant tout ce qu'il sait, abus assez commun et<br />

peut-être endémique chez les Grecs. Joignez-y <strong>de</strong><br />

temps en temps le défaut <strong>de</strong> choix, ou même <strong>de</strong> justesse,<br />

dans les comparaisons, et vous aurez à peu<br />

près tout ce qui se mêle <strong>de</strong> défectueux à l'excellente<br />

morale <strong>de</strong> Plutarque, et ce que <strong>la</strong> réflexion aperçoit,<br />

sans presque rien ôler au p<strong>la</strong>isir et à l'instruction.<br />

Dans cette multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> petits traités, tous utiles<br />

et estimables, on peut distinguer ceux-ci : sur<br />

ta Manière <strong>de</strong> lire ks Poètes; sur <strong>la</strong> Maniêred'Éconter;<br />

sur ta DMimimm mire l'AM et k F<strong>la</strong>tteur;<br />

mr l l 'Utilité qu'on peut Mirer <strong>de</strong> ses Ennemis;<br />

smr ta CwriosMé; sur t'Amour <strong>de</strong>s Mckessm;<br />

sur VAwwwt Fraternel; sur les SaèMards; sur <strong>la</strong><br />

Mmmaise Monte; sur k$ Occasions m il est parmis<br />

<strong>de</strong> setauer soi~mém; sur ks Détais et ta jusiïee<br />

âimm par rapport aux méchants» Tout est<br />

généralement sain et substantiel dans ces morceaux<br />

d'élite, et il serait bien à souhaiter que quelque<br />

bonne plume se chargeât, en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse,<br />

d'en composer un petit volume à part, en <strong>la</strong>issant à<br />

un âge plus avancé ce qui n'est pas aussi pur, ou ce<br />

qui est hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> portée <strong>de</strong>s adolescents.<br />

Je TOUS ai promis quelques maximes <strong>de</strong> P<strong>la</strong>tarque,<br />

et en voici qui sont prises à l'ouverture <strong>du</strong> livre,<br />

et qui peuvent faire désirer d'en voir davantage :<br />

* Les enfants ont plus besoin <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>s pour lire que<br />

pour marcher.<br />

« La perfection <strong>de</strong> <strong>la</strong> ?erte se forme <strong>de</strong> trois choses : <strong>du</strong><br />

naturel 9 d© l'Instruction et <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s.<br />

« C'est dans l'enfance qm Ton jette les fon<strong>de</strong>moits d'une<br />

bonne vieillisse.<br />

CÛUES DE LITTBfiATUM.<br />

« Se taire I propos vaut souvent mleui que <strong>de</strong> Mes<br />

parler.<br />

« H s'y a d'homme Mbre que ce<strong>la</strong>i qui obéit à <strong>la</strong> rajsen.<br />

« (Mal qui obéit à <strong>la</strong> raison obéit à Bleu.<br />

« L'homme m saurait recevoir et Dieu ne saurait imam<br />

rien <strong>de</strong> plus grand que Sa vérité.<br />

' « L'autorité est le couronne <strong>de</strong> 1s vieillesse.<br />

« Un ennemi est aa précepteur qui ne sons colite ries.<br />

« Le sieaae est <strong>la</strong> parure et <strong>la</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> lt Jeunesse.<br />

« Pour sa?oir parler, 0 faut »? car écouter.<br />

« Saches écouter, et TOUS tarera parti <strong>de</strong> ceux mêmes<br />

qui parlent mal.<br />

« Ceux qui sont avares <strong>de</strong> <strong>la</strong> losange prouvent qu'ils<br />

sont pauvres en mérite.<br />

« Je fais pies <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> l'abeille qui tire <strong>du</strong> aile! <strong>de</strong>s<br />

« leurs que <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme qui en <strong>la</strong>it <strong>de</strong>s bouquets.<br />

« Quand mou serviteur bat mes habits, ce s'est pas<br />

sur moi qu'il frappe : il ea'est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> celui qui me<br />

reproche les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> Sa nature eu <strong>de</strong> <strong>la</strong> fortune.<br />

« Il n'en est pas <strong>de</strong> l'esprit comme d'un vase ; M ne faut<br />

pas le remplir jusqu'aux bords.<br />

« L'équitation est ce qu'un jeune prince apprend le miens,<br />

parce que son cheval ne le f<strong>la</strong>tte pas.<br />

« Celui qui affecte <strong>de</strong> dire toujours comme vous dites,<br />

et <strong>de</strong> faire toujours comme vous faites, n'est pas votre<br />

ami; c'est votre ombra.<br />

« Le caaîéléôa prend toutes les couleurs, excepté le<br />

b<strong>la</strong>nc : le f<strong>la</strong>tteur imite tout, excepté ce qui est bien.<br />

« Le iattear ressemble à ces mauvais peùttres qui ut<br />

savent pas rendre <strong>la</strong> beauté <strong>de</strong>s traits, mais saisissait par-<br />

Mteaieatlesalffefiaites, -<br />

« Il y a <strong>de</strong>s hommes quly pour fuir les voleurs aa lt<br />

faaf se fetîaat dans aa précipice; U en est <strong>de</strong> môme <strong>de</strong><br />

ceux qui, pour évita* <strong>la</strong> superstition, se jettent dais le<br />

triste et odieux système <strong>de</strong> l'athéisme, passait ainsi d'un<br />

extrême à l'autre, et <strong>la</strong>issant <strong>la</strong> seligion, fat est aa ailieu.<br />

« L $ eaiafeJsaeiaeat dans tecrfme partit te etstir* eaaasse<br />

<strong>la</strong> raaiîe pourrit le fer. »<br />

Malgré cette aptitu<strong>de</strong> marquée à donner à sa<br />

pensée un tour précis et nerveux y l'affectation <strong>du</strong><br />

stjleseateacleas lui est entièrement étrangère. Tons<br />

sentez que ees passages détachés ici sont répan<strong>du</strong>s<br />

ehei lui dans divers traités, et jamais accumulés<br />

nulle part. Sa diction même est habituellement liée<br />

et périodique, et sa composition progressive; mais<br />

il connaît rasage et <strong>la</strong> variété <strong>de</strong>s mouvements, et<br />

atteint même le style sublime, soit par <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong>s idées et <strong>de</strong>s rapports, soit par l'énergie <strong>de</strong>s<br />

tournures et <strong>de</strong>s expressions ; témoin ces <strong>de</strong>ux passages<br />

sur le f<strong>la</strong>ttteur :<br />

«l]dità<strong>la</strong>colèro9VCDgs-toi;à <strong>la</strong> passiou, Joais ; à <strong>la</strong><br />

peur. Fuyons; au soupçon. Crois 'tout.<br />

« Patroete, en se couvrant <strong>de</strong>s armes d'Achille, s'osa<br />

pas prendre sa asaee 9 qu'Achille seul pouvait manier. Ainsi<br />

Sa f<strong>la</strong>tterie emprunte tout ce qui est <strong>de</strong> l'amitié, hors <strong>la</strong>

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