la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS. — LITTÉEAT01E MÊLÉE.<br />
Pictoff Censins, Caton le tenseur, et fâlértas Antiist<br />
dont il ne nous reste rien; mais il a plus <strong>de</strong><br />
eritique que Tite-Iive, et n'adopte rien qu'ave©<br />
erantn. Aussi a-t-il écarté plus d'une fois le mer-<br />
YtËletn que Foigueil national on <strong>la</strong> cré<strong>du</strong>lité superstitieuse<br />
avait mêlé au origines romaines, aux<br />
événements les plus remanpables <strong>de</strong> ces époques<br />
neulées, et que Tite-Iive, au oontralre, parait avoir<br />
pis p<strong>la</strong>isir à orner d'un eoloris dramatique. De m<br />
nombre est, par eiemple v le luit iuneui <strong>de</strong> Usais<br />
approchant sa main d'un brasier. Denys n'en<br />
dit pas un mot, et raconte le fiil <strong>de</strong> manière que<br />
Muoius est ferme et intrépi<strong>de</strong>, sans férocité et sans<br />
fureur. Mais pour ce qui concerne le gouvernement<br />
intérieur dans toutes ses parties, <strong>la</strong> religion, le<br />
culte, les cérémonies publiques, les jeux, les triomphes,<br />
<strong>la</strong> distribution <strong>du</strong> peuple en différentes e<strong>la</strong>s»<br />
M8, le cens, les revenus publics, les comices ,Pautorité<br />
do sénat et <strong>du</strong> peuple ; c f est cha lui qnll faut<br />
en chercher <strong>la</strong> connaissance <strong>la</strong> plus parfaite; c'est<br />
là es qu'il traite avec le plus <strong>de</strong> détail, comme étant<br />
son oijet principal. 11 arrive <strong>de</strong> là, Ilitl vrai, que<br />
l'intérêt <strong>de</strong> ta narration est chei lui fort négligé,<br />
parce qu'à tout moment les recherches et les discussions<br />
coupent le rédt <strong>de</strong>s faits, au point quH a<br />
éten<strong>du</strong> dans traite livres ce qui n'en tient que trois<br />
dans Tite-live. Mais ce n'est ps un reproche à lui<br />
faire, m nous lui avons l'obligation <strong>de</strong> savoir ce que<br />
les historiens <strong>la</strong>tins ne se sont pas soudés <strong>de</strong> nous<br />
apprendre, uniquement occupés <strong>de</strong> leurs concitoyens!<br />
et fort peu <strong>du</strong> reste <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> postérité.<br />
Ces»en effet à <strong>de</strong>ux Urées, Poïybe et Deoys,<br />
que nous <strong>de</strong>vons les notions les plus assurées et les<br />
plus fructueuses sur tout ce qui regar<strong>de</strong> 1^ civil et<br />
le militaire <strong>de</strong>s Romains; et sans doute il est bon.<br />
que les uns se soient occupés <strong>de</strong> ce qu'avaient omis<br />
les autres.<br />
Je <strong>de</strong>vais ici ce témoignage à Denys d'Halîcarnaaae,<br />
dont <strong>la</strong> qualité disllnctifi a été l'érudition<br />
critique dans le genre <strong>de</strong> l'histoire. En fait <strong>de</strong> <strong>littérature</strong><br />
et <strong>de</strong> pût ; il n f a guère été, ce me semble,<br />
que ce que les anciens appe<strong>la</strong>ient un grammairien ;<br />
car si Quintiien n'est pour nous que le premier <strong>de</strong>s<br />
rhéteurs, parce que nous n*avons pas les p<strong>la</strong>idoyers<br />
oà, suivant le témoignage unanime <strong>de</strong> ses contemporains,<br />
il avait fait revivre <strong>la</strong> saine éloquence et<br />
l'honneur <strong>du</strong> barreau romain, Denys, dans ce qu'il<br />
a composé sur <strong>la</strong> rhétorique, est i une si gran<strong>de</strong><br />
distance <strong>de</strong> Quintilieu, et encore plus <strong>de</strong> Cicéron, que<br />
ceux-ci semblent avoir écrit pour les pas <strong>de</strong> goût<br />
<strong>de</strong> tous les temps, et celui-là pour <strong>de</strong>s écoliers. Ce<br />
n'est pas qu'en général ses principes ne soient bons 9<br />
et ses Jugements asset équitables; mais, sans par-<br />
42S<br />
1er même <strong>de</strong> ses étemelles redites, qui font rentrer<br />
presque tous ses Traités les uns dans les mitres, et<br />
pour le fond et pour Ici détails, il parait n'afoir<br />
guère considéré dans l'éloquence qu'une seule partie,<br />
celle qui était contenue ehti les anciens dans le<br />
mot générique <strong>de</strong> mmpmUim pour les Latins, et<br />
pour les Grecs, 9Mms%$ et qui comprenait tous les<br />
éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> diction, <strong>la</strong> construction, les fours <strong>de</strong><br />
phrase, l'arrangement <strong>de</strong>s mots, soit pour le sens,<br />
soit pour l'oreille. 11 en résulte qu'une partie <strong>de</strong> son<br />
travail est <strong>de</strong> peu d'usage pour nous, et tellement<br />
propre à son Idiome 9 que nous ne pouvons pas toujours<br />
savoir si les reproches qu'il fait aux grands<br />
écrivains, dont U épluche les phrases mot à mot,<br />
sont aussi fondés que le ton en est affirmatif. Il est<br />
difficile <strong>de</strong> ne pas voir dans ce genre <strong>de</strong> censure, qui<br />
Meut chez lui une si gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce, ai» sorte <strong>de</strong> pédaotisme,<br />
surtout quand il s'agit d'écrivains <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
première c<strong>la</strong>sse , et dont il semble reconnaître plutét<br />
<strong>la</strong> renommée que sentir tout le mérite. Hous<br />
trouvons dans Océron et Quintilien quelques observations<br />
<strong>de</strong> ce genre, mais en très-petit nombre f<br />
•t toujours choisies, <strong>de</strong> manière que tout le mon<strong>de</strong><br />
peut les comprendre; au lieu que celles <strong>de</strong>.Denys<br />
ne sont le plus souvent à <strong>la</strong> portée que <strong>de</strong>s nationaux.<br />
Ort vous vous touvenei que c'était là précisément<br />
l'office <strong>du</strong> grammairien, qui enseignait aui jeunes<br />
gens à lire les poètes et les orateurs, <strong>de</strong> façon à<br />
connaître les procédés <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>du</strong> style, et<br />
l'effet <strong>du</strong> nombre et <strong>du</strong> choix. Denys ne va guère<br />
au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces objets , et parait aller souvent au <strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong> leur importance, qui doit toujours être en proportion<br />
avee le reste. Homère et Démosthènes sont<br />
seuls à l'abri <strong>de</strong> sa férule, mais il maltraite fort<br />
Thucydi<strong>de</strong> et P<strong>la</strong>ton, et revient sans cesse sur le<br />
premier avec une sorte d'acharnement. Partout il<br />
fait profession <strong>de</strong> rendre justiee à leur talent supérieur;<br />
mais pourtant il es faudrait rabattre beaucoup,<br />
s'il y avait dans ses critiques autan* d'évi<strong>de</strong>nce qu'il<br />
y veut mettre <strong>de</strong> gravité. Pour Thucydi<strong>de</strong> en particulier,<br />
nous sommes <strong>du</strong> moins en état d'apprécier<br />
les reproches les plus sérieui, ceux qui tombent<br />
sur l'ordre, <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> et <strong>la</strong> narration; car tout<br />
ce<strong>la</strong> est soumis aux mènes règles dans toutes les<br />
<strong>la</strong>ngues, et ne pèche point <strong>du</strong> tout par les endroits<br />
que Denys y trouve répréhensibles. 11 le blâme d'avoir<br />
pris pour division <strong>de</strong> son récit les hivers et les<br />
étés ; mais Thucydi<strong>de</strong> fait l'histoire d'une guerre, et<br />
il <strong>la</strong> divise par campgnes, comme ce<strong>la</strong> est assez<br />
naturel, et comme il est même d'usage en pareille<br />
matière eh« les mo<strong>de</strong>rnes. 11 n'y a point <strong>de</strong> faute<br />
dans nette disposition : il y en a encore moins dans<br />
le ehoix <strong>du</strong> sujet; et, quoiqu'il y ait, mime en fait