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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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?er ik <strong>la</strong> monotonie; et l'un sait l'histoire <strong>du</strong> poète<br />

S!iïi#oMif et <strong>de</strong> son épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> CaM&r et Pottux :<br />

cette histoire est celle <strong>de</strong> Pindare. 11 se tira es homme<br />

<strong>de</strong> génie d'une situation embarrassante ; et, <strong>de</strong><br />

plus f ses digressions rou<strong>la</strong>ient sur <strong>de</strong>s objets toujours<br />

agréables et intéressants pour les Grecs. Horace,<br />

qui avait <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> choisir ses sujets, s $ est<br />

permis beaucoup moins d'écarts, et sa marchet<br />

quoique très-rapi<strong>de</strong>, est beaucoup moins vague.<br />

11 a soin <strong>de</strong> <strong>la</strong> cacher; mais on l'aperçoit, et c'est<br />

le meilleur gui<strong>de</strong> que Ton puisse se proposer. Malherbe,<br />

occupé principalement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et <strong>du</strong><br />

rhythme qu'il avait à former, n'a pas assez <strong>de</strong> verve<br />

et <strong>de</strong> mouvements : son mérite consiste surtout<br />

dans l'harmonie et les images. Les irais modèles<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> marche <strong>de</strong> ro<strong>de</strong> en notre <strong>la</strong>ngue sont dans les<br />

belles o<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Rousseau, dans celles au comiê <strong>du</strong><br />

Luc, au prmœ Eugêm, au <strong>du</strong>c <strong>de</strong> Vendôme, à<br />

Malherbe. Comparons ks idées principales <strong>de</strong> ces<br />

quatre o<strong>de</strong>s avec tout ce que le talent <strong>du</strong> poète y<br />

a mis, et nous comprendrons comment il faut faire<br />

une o<strong>de</strong>. La meilleure théorie <strong>de</strong> Fart sera toujours<br />

l'analyse <strong>de</strong>s bons modèles.<br />

Le comte <strong>du</strong> Luc y Fan <strong>de</strong>s protecteurs <strong>de</strong> Ionsseau<br />

, plénipotentiaire i <strong>la</strong> paix <strong>de</strong> Ba<strong>de</strong>, et ambassa<strong>de</strong>ur<br />

en Suisse, a?ait bien sera <strong>la</strong> France dans ses<br />

négociations. Il était d'une mauvaise santé : le poète<br />

veut lui témoigner sa reconnaissance, le louer <strong>de</strong>s<br />

services qu'il a ren<strong>du</strong>s à l'État, et lui souhaiter une<br />

santé meilleure et une longue vie. Ce fond est bien<br />

peu <strong>de</strong> chose : voici ce qu'il en fait. Il commence par<br />

nous peindre l'état violent où il est quand le démon<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie veut s'emparer <strong>de</strong> lui. 11 se compare à<br />

Prêtée quand ifoeut échapper aux mortels qui le consultent<br />

, au prêtre <strong>de</strong> Delphes quand il est rempli <strong>du</strong><br />

dieu qui va lui dicter ses oracles : il nous apprend<br />

tout ce que doit coûter <strong>de</strong> travaux et <strong>de</strong> veilles cette<br />

<strong>la</strong>borieuse inspiration. Ce début serait fort étrange,<br />

et ce ton serait cf use hauteur dép<strong>la</strong>cée, si le poète<br />

al<strong>la</strong>it tout <strong>de</strong> suite à son but, qui est <strong>la</strong> santé <strong>du</strong><br />

comte <strong>du</strong> Luc : il n'y aurait plus aucune proportion<br />

entre ce qu'il aurait annoncé et ce qu'il ferait;<br />

il ressemblerait à ces imitateurs ma<strong>la</strong>droits qui <strong>de</strong>puis<br />

ont tant abusé <strong>de</strong> ces formules rebattues d'un<br />

enthousiasme factice qu'il est si aisé d'emprunter,<br />

et qui <strong>de</strong>viennent si ridicules quand on ne les soutient<br />

pas. Mais ici Rousseau est encore bien loin <strong>du</strong><br />

comte <strong>du</strong> Luc, et le chemin qu'il va faire justifiera<br />

<strong>la</strong> pompe et <strong>la</strong> véhémence <strong>de</strong> son exor<strong>de</strong>.<br />

Des telles, <strong>de</strong>s travaux, un faible cœur s'étonne.<br />

Apprenons toutefois que te ils do Latone,<br />

Dont nous mimm It eoer,<br />

le BW fend ip'à ce prit tm traite <strong>de</strong> vive f<strong>la</strong>mme,<br />

SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE. 675<br />

Et ces ailes <strong>de</strong> feu f si ratissent une âme<br />

An céleste séjour.<br />

Cest par là qu'autrefois d'un prophète fidèle<br />

L'esprit s'affrancMssaiif <strong>de</strong> sa ehâSne mortelle,<br />

Par un puissant effort,<br />

S'é<strong>la</strong>nçait dans les airs comme un aigle intrépi<strong>de</strong> f<br />

Et jusque efees les dieu al<strong>la</strong>it d*ua vol rapi<strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>terroftt le sort<br />

Cest par là qu'on mortel, forçant les rives sombrai,<br />

An superbe tyran qui règne sur les ombres $<br />

Fit respecter sa ¥©lx :<br />

Heureux, si , trop épris d'une beauté ren<strong>du</strong>e,<br />

Par uu excès d'amour il se l'eut pat per<strong>du</strong>s<br />

Une secon<strong>de</strong> fols !<br />

Telle était <strong>de</strong> Phébus <strong>la</strong> Vertu souveraine,<br />

Tandis qu'il fréquentait les bords <strong>de</strong> riippoerèn©<br />

Et les sacrés vallons.<br />

Mats ce n'est plus 1e temps * <strong>de</strong>puis que favarlee,<br />

Le mensonge f<strong>la</strong>tteur, l'orgueil et le caprice<br />

Sont nos seuls Apollons.<br />

Ah ! si ce dieu sublime, échauffant mon génie,<br />

Ressuscitait pour moi <strong>de</strong> l'antique harmonie<br />

Les magiques accords;<br />

Si Je pou rais <strong>du</strong> ciel franchir les fastes routes,<br />

On percer par mes chants les mfemaScf voûtes<br />

De l'empire <strong>de</strong>s morts !<br />

le n'irais point t <strong>de</strong>s dieux profanant <strong>la</strong> retraite,<br />

Dérober aux <strong>de</strong>stins, téméraire interprète,<br />

Leurs augustes secrets; »<br />

le n'Irais point chercher une amante ravie, ,<br />

Et, <strong>la</strong> lyre à <strong>la</strong> main , re<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r sa vie<br />

Au gendre <strong>de</strong> Cérês.<br />

Etsissrirjié d'une ar<strong>de</strong>ur plus noble et moins stérile,<br />

Jlraia f fini* pour vont, ô mon Illustre aaUe I<br />

O mon fidèle espoir!<br />

Implorer aux enfers ces trois flères déesses<br />

Que jamais jusqu'Ici nos voeux et nos prutaestess<br />

If ont eu l'art d'émouvoir.<br />

' Nous savons donc enûii où il en fou<strong>la</strong>it venir.<br />

Wons concevons qu'il ne lui fal<strong>la</strong>it rien moins qm<br />

cette espèce d'obsession doit il a para tourmenté<br />

par le dieu <strong>de</strong>s fers f puisqu'il s'agit <strong>de</strong> tenter ee qui<br />

n'avait réussi qu'au seul Orphée, <strong>de</strong> ûéeJrir les Parques<br />

et d'attendrir les Enfers. 11 va faire pour l'amitié<br />

ce qu'Orphée avait fait pour l'amour, et sa<br />

prière est si touchante, le ehant <strong>de</strong> ses vers est si<br />

mélodieux, qu'il paraît être véritablement ee mémo<br />

Orphée qui! veut imiter.<br />

Poissantes déliés qui peuplez eette rive,<br />

Prépares f leur dlrata-je f use oreille attentée<br />

An isruftie mes concerts :<br />

Puissent-ils amollir vos superbes courages<br />

En faveur d'un héros digne <strong>de</strong>s premiers âges<br />

Du Baissant univers I<br />

Non, jamais sous les yeui <strong>de</strong> l'auguste Cybèle,<br />

La terre ne vil naître un plus parfait modèle<br />

Entre les dieux mortels;<br />

Et Jamais <strong>la</strong> vertu, n'a dans un siècle avare,<br />

D'un plus riche parfum ni d'un encens plus raie t<br />

Yu fumer ses autels.<br />

Cesl lut, c'est le pouvoir <strong>de</strong> cet heureux génie,<br />

Qui soutient l'équité contre Sa tyrannie<br />

D'un astre Injurieux.<br />

L'aimable Vérité 4 fugitife, importune,<br />

N'a trouvé qu'en lui seul sa gloire, sa fortune ?<br />

Sa patrie et ses dieux.<br />

4SI.

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