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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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11 est <strong>de</strong> plus Intéressait, puisqu'il mém à <strong>la</strong> fols<br />

radmintion et <strong>la</strong> pitié : l'admiration pour Rodrigue,<br />

qui ne bt<strong>la</strong>nee pas à combattre le comte, dont<br />

il -adore <strong>la</strong> Uie; l'admiration ponr Oiimène, qui<br />

pourrait <strong>la</strong> vengeance <strong>de</strong> son père en adorant ce<strong>la</strong>i<br />

qui fa tué ;• et <strong>la</strong> pitié pour les <strong>de</strong>us amants , qui sacriient<br />

l'intérêt <strong>de</strong> leur passion aux lois <strong>de</strong> l'honneur.<br />

Je dis l'intérêt <strong>de</strong> leur passion, et non pas<br />

leur passion même; car, si CMmène cessait d'aimer<br />

Rodrigue 9 pree qu'il a fait le <strong>de</strong>voir d'un ils, en<br />

t engeant son père comme le v eut cet Ignorant <strong>de</strong><br />

Scudéryf qui n'y entend rien 9 <strong>la</strong> pièce*ne ferait pas<br />

le moindre effet. Laissons m pauvre homme traiter<br />

CMmène <strong>de</strong> âémUurie, <strong>de</strong> jwfrfcfcfe, <strong>de</strong> mmtêre,<br />

faJuHe, <strong>de</strong> BanO<strong>de</strong>, et s'étonner que Imfmiêm<br />

m tomôe pm #nr elk. Ces p<strong>la</strong>tes déc<strong>la</strong>mations font<br />

pMé : on s'attend bien que ce n'est pas là le style <strong>de</strong><br />

l'Académie; il est aussi honnête que celui <strong>de</strong> Scudéry<br />

est indécent. Elle avoue que l'amour <strong>de</strong> CMmène<br />

n'est point condamnable,<br />

SIÈCLE Bl -LOUIS XIV. - POÉSIE. 475<br />

81 ipilfMaiitn MaUM» mtmmwmâ m& pin,<br />

Mon âme aurait trouvé dans tenta <strong>de</strong> te voir<br />

t%aiip« aUégemeiit f scelle eût pi recevoir,<br />

Et emsiv ma douleur J'annls eeiitl êm ckmnmm<br />

Quand mie main it ehère eût essuyé met <strong>la</strong>rmes.<br />

Mais 11 me tant te perdre aprèa Favetr per<strong>du</strong>;<br />

Cet effort sur ma <strong>la</strong>mine à mon honneur est lif<br />

Et cet affreux <strong>de</strong>voir, dont fordre m'anmiilne, i<br />

Me forée à travailler mot-même à ta ratne ;<br />

Car «i.iii n'attends pas <strong>de</strong> mon affection<br />

De IMrns sentiments pour ta punition.<br />

De fi»! ipf«a ta faveur notre amour m'otttNtftniie,<br />

Ma genérattti doit répoiidri à Sa tienne.<br />

Te t'es, es m*oftenant, <strong>mont</strong>ré digne <strong>de</strong> mot :<br />

le me dois, par ta mort, <strong>mont</strong>rer digne <strong>de</strong> toL<br />

La versification <strong>la</strong>isse ici beaucoup I désirer;<br />

mais les sentiments sont vrais, et c'est toujours le<br />

ton <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie.<br />

L'Académie tombe ici dans une sorte <strong>de</strong> contradiction<br />

t lorsque, après avoir appronté Famour <strong>de</strong><br />

CMmène, elle dit:<br />

« Nous <strong>la</strong> Marnons «itemeat <strong>de</strong> m que «m amour remporte<br />

sur ton iifûfff et qu'en même temps qu'elle pour­<br />

suit lôdrigae elle fait ém VœUX m m taveur. •<br />

« Nous n'entendras pas, dit-elle 9 condamner CMmène Non, Famour ne l'emporte point sur le <strong>de</strong>voir :<br />

<strong>de</strong> « «p'elfe aime te meurtrier <strong>de</strong> son père, puisque son voyez si, dans <strong>la</strong> scène où elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> justice au<br />

engagement avec Rodrigue avait précédé <strong>la</strong> mort <strong>du</strong> comte» roi, elle épargne rien pour en obtenir vesgean.ee. 11<br />

et qu'à n'est pas en <strong>la</strong> puissance d'une personne <strong>de</strong> cesser est vrai que, dans <strong>la</strong> scène où Rodrigue est à ses<br />

if limer quand I lui pût. »<br />

pieds plein d'amour et <strong>de</strong> désespoir, et lui <strong>de</strong>man-<br />

Voilà done FAcadémie qnl approuve ce qui est dant <strong>la</strong> mort « l'attendrissement h con<strong>du</strong>it jusqu'à<br />

vraiment le sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce, l'amour combattu par dire t<br />

le <strong>de</strong>voir. Le dénouaient, qui n'est que <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière Je nul IMS iMariolt à Mm i<br />

partie <strong>de</strong> ce sujet 9 était délicat et difficile. On put Maâa, malgré <strong>la</strong> rigueur d'us si erael <strong>de</strong>voir,<br />

affirmer aujourd'hui avec Voltaire, avec toute <strong>la</strong> Mon méqm souhait est <strong>de</strong> se rien pouvoir.<br />

France, qui app<strong>la</strong>udit k CM <strong>de</strong>puis tant d'années, Quoi donc ! voudrait-on qu'elle lui dit qu'elle dé­<br />

queCoraeïlïes'enest tiré très-heureusement, et qu'il sire en effet sa mort? Ce sentiment serait injuste et<br />

a su accor<strong>de</strong>r ce qui était dû à <strong>la</strong> décence avec l'in­ atroce f puisque, <strong>de</strong> son aveu « il n'a rien fait que <strong>de</strong><br />

térêt qu'on prend an <strong>de</strong>ux amants.<br />

légitime. Ce vœu serait Feipression <strong>de</strong> <strong>la</strong> haine,<br />

Si l'on eût été alors plus avancé dans <strong>la</strong> connais­ et Chiuiène n'en doit point avoir. Si elle al<strong>la</strong>it jussance<br />

<strong>du</strong> théâtre, l'Académie aurait été plus loin. que-là , c'est alors que Famour serait éteint par l'of­<br />

Elle aurait dit que ce qu'il y a <strong>de</strong> plus admirable dans fense involontaire <strong>de</strong> Rodrigue; et si les passions<br />

k Orfest précisément cette passion <strong>de</strong> Chïmène pour combattues sont intéressantes, les passions entière­<br />

celui qu'elle poursuit et qu'elle doit poursuivre. Elle ment sacrifiées sont froi<strong>de</strong>s. Et où serait donc le mé­<br />

aurait reconnu ces combats qui sont finie <strong>de</strong> <strong>la</strong> trarite <strong>de</strong> Chimène, si elle le poursuivait en désirant<br />

gédie , dans ces vers <strong>de</strong> CMmène :<br />

Téritablementsamort?Cest parce qu'elle <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

Ah! Usérigne, iîest vrai, quoique ton i<br />

en craignant <strong>de</strong> Fobtenir qu'elle nous paraît si inté­<br />

Je m puis te "Marner d'avoir fol l'Infamie;<br />

ressante; et quand nous Favons enten<strong>du</strong>e, <strong>de</strong>vant le<br />

Et i* qmlqm fûçm fpfédatent mes douta» t<br />

Je us fmampoint, Je plmm mes manu»». roi <strong>de</strong> Castille, tmtjmUce et faire parler 1e sang <strong>de</strong><br />

Je Mis os fie Vhmnewt après es tel outrage t son père; lorsque ensuite, en présence <strong>de</strong> ce qu'elle<br />

Dmandait à farémr d'un généreux courage. aime, touchée <strong>de</strong> l'infortune d'un amant aussi mal­<br />

Tu n'as fait te <strong>de</strong>toii « que d'un homme <strong>de</strong> bien ;<br />

Mata ainsi, iefmusnt, tu m'as appris le mien. heureux qu'innocent, elle avoue qu'elle ne peut sou­<br />

Ta funeste valeur m'instruit par ta victoire; haiter sa mort, notre coeur reconnaît également<br />

Elle a vengé ton pète et soutenu ta gtoi» :<br />

Même total me regar<strong>de</strong>, et J'ai, JMW dans ces <strong>de</strong>m scènes le cri <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature; et, il faut<br />

m*nffà§m9<br />

lia gloire à soutenir et mon père à m<br />

bien le dire 9 Corneille k connaissait raieu que FA- '<br />

~~~ ! êm mMritM me désespère : '<br />

cadémie.<br />

Elle donne raison I Scudéiy sur m qa'on appelle,<br />

* n faNf : Wm m*m JêU §m f# tfftwir

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