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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — POÉSIE.<br />

145<br />

•eron petit siège près <strong>du</strong> litoà il était assis. Téreoce qui il vivait <strong>de</strong>puis longtemps, lui conte son aven­<br />

commença à lire. Il n'avait pas fiai <strong>la</strong> première ture, et loi donne un anneau qu'il avait pris à cette<br />

seèoe, que Ceciius se leva, l'invita à souper, et le fille. Quelque temps après, son père le marie. Tou­<br />

fit asseoir à sa table; et lorsque, après le repas, Il jours épris <strong>de</strong> sa maîtresse, il traite sa nouvelle<br />

eut enten<strong>du</strong>' toute <strong>la</strong> pièce, il lui donna les plus épouse pendant <strong>de</strong>ux mois avec une entière Indif­<br />

grands éloges: exemple d'équité et <strong>de</strong> bonne foi férence. Elle souffre ses froi<strong>de</strong>urs avec une douceur<br />

d'autant plus intéressant, qu'il est plus rare que les et une patience Inaltérables, ne se p<strong>la</strong>int point, et<br />

grands écrivains soient disposés à louer leurs rivaux* ne songe qu'à lui p<strong>la</strong>ire et à s'en faire aimer. Elle<br />

et à aimer leurs successeurs.<br />

commence a faire d'autant plus d'impression sur<br />

Térenee était esc<strong>la</strong>ve; Phèdre le fabuliste le fut lui, qu'il est plus mécontent <strong>de</strong> l'humeur <strong>de</strong> sa<br />

aussi. Ptaote fut ré<strong>du</strong>it à travailler au moulin ; Horace maltresse, qui ne peut lui pardonner son mariage.<br />

était ils d'un affranchi. D'un autre cAté, César et Enfin, il y renonce absolument, et <strong>de</strong>vient très-<br />

Frédéric ont cultivé les lettres; ce qui prouve qu'e<strong>la</strong>moureux <strong>de</strong> sa femme ; cependant II est obligé <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

les peuvent relever les plus basses conditions, et quitter pour un voyage d'affaires. L'action <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

qu'elles ne dégra<strong>de</strong>nt pas les plus hautes. pièce commence au moment <strong>du</strong> retour <strong>de</strong> Pamphile,<br />

M fal<strong>la</strong>it qu'on fût persuadé à Rome <strong>de</strong> cette vé­ e.t tout ce que je viens d'exposer s'est passé dans Parité,<br />

même longtemps avant le siècle d'Auguste; vant-scène. A son arrivée, Pamphile apprend que<br />

car Scipion et Lelius passèrent pour avoir eu part Phllumène, c'est le nom <strong>de</strong> sa femme, ne pouvant<br />

aux comédies <strong>de</strong> Térenee. Ce qui est certain, 'c'est pas vivre avec sa belle-mère, s'est - retirée <strong>de</strong>puis<br />

qu'il fht honoré <strong>de</strong> l'amitié <strong>de</strong> ces grands hommes; quelque temps chez ses parents ; que, dans ce même<br />

et, ce qui est vraisemb<strong>la</strong>ble, c'est qu'ils l'aidèrent jour, Sostrata, <strong>la</strong> mère <strong>de</strong> Pamphile, est allée pour<br />

<strong>de</strong> leurs conseils, et que leur bon goût lui apprit à rendre visite à sa bru, et n'a point été reçue che«<br />

me pas suivre celui <strong>de</strong> P<strong>la</strong>nte.<br />

elle. Il y va lui-même, et s'aperçoit que sa femme<br />

S'il eut à se louer <strong>de</strong> Ceeilius, il n'en fut pas <strong>de</strong> vient d'accoucher en secret, après avoir caché sa gros­<br />

mime d'an certain Lucius, viens poète dont il se sesse à tout le.mon<strong>de</strong>. Il n'est pas étonné qu'elle en<br />

p<strong>la</strong>int dans tous ses prologues, comme <strong>du</strong> plus ar­ ait fait un-mystère, parce qu'il sait que l'époque oà<br />

<strong>de</strong>nt et <strong>du</strong> plus acharné <strong>de</strong> ses détracteurs. Ce ses froi<strong>de</strong>urs ont cessé, et où il A commencé à vivre<br />

Lucius traitait Térenee <strong>de</strong> p<strong>la</strong>giaire, parce qu'il tra­ avec elle, ne peut s'accor<strong>de</strong>r légitimement avec <strong>la</strong><br />

<strong>du</strong>isait les Grecs ; et Térenee lui répond : naissance <strong>de</strong> l'enfant. Il gémit d'être forcé <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

m Toutes nos ptèe*s sont-elles autre chose que êm em­<br />

juger coupable, et se résout, danà sa douleur, à ne<br />

prunts <strong>la</strong>its aux Grecs? »<br />

<strong>la</strong> plus revoir. Mais ses parents et ceux <strong>de</strong> Phllumène<br />

, qui ne sont pas dansje secret <strong>du</strong> lit conjugal,<br />

Il paraît que Lucius n'avait pas su emprunter avec ne conçoivent rien à cette con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> Pamphile, et<br />

autant <strong>de</strong> succès que Térenee.<br />

s'Imaginent que son éloigaemeot pour sa femme<br />

U se fat pourtant pas toujours heureux au théâ­ n'a d'autre cause qu'un renouvellement d'amour<br />

tre. .Sa pièce Intitulée Mec^ro, (<strong>la</strong> Belle-Mère) ne pour Bacchis, cette courtisane qu'il aimait aupara­<br />

fut pas achevée, parce qu'au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> représenvant. Les <strong>de</strong>ux pères prennent le parti <strong>de</strong> <strong>la</strong> faire<br />

tatou on annonça un spectacle <strong>de</strong> g<strong>la</strong>diateurs, et venir, et <strong>de</strong> lui représenter le tort qu'elle se Ijait, et<br />

que le peuple se porta en foule dans le cirque pour les dangers où elle s'expose en brouil<strong>la</strong>nt ainsi un<br />

retenir ses p<strong>la</strong>ces; ce qui obligea les comédiens <strong>de</strong> fils <strong>de</strong> famille avec son épouse. Bacchis proteste que,<br />

quitter k scène quand Ils se virent abandonnés. <strong>de</strong>puis le mariage <strong>de</strong> Pamphile, elle n'a voulu avoir<br />

Cette pièce me paraît <strong>la</strong> plus intéressante <strong>de</strong> toutes aucun commerce avec lui. On lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si elle<br />

celles <strong>de</strong> Térenee, quant au sujet; car on désire­ osera bien affirmer ce fait en présence <strong>de</strong> Philumène<br />

rait plus d'action et <strong>de</strong> mouvement; mais'<strong>la</strong> Fable et <strong>de</strong> sa mère. Elle y consent, et cette entrevue éc<strong>la</strong>lr-<br />

pourrait servir à faire ce qu'on appelle' aujourcit tout et amène le dénomment, dont on est instruit<br />

d'hui un drame, qui, s'il était traité avec art, se- par un récit. La mère <strong>de</strong> Philumène reconnaît au<br />

rait susceptible d'effet. Voici quel est ce roman : doigt <strong>de</strong> Bacchis <strong>la</strong> bague <strong>de</strong> sa fille, cette même ba­<br />

Un jeune Athénien, dans le désordre d'une <strong>de</strong> ces gue que Pamphile avait arrachée <strong>du</strong> doigt <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeune<br />

fêtes <strong>de</strong>s anciens, où régnait une extrême liberté, personne à qui, peu <strong>de</strong> temps avant son mariage,<br />

sortant d'un repas au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, et pris <strong>de</strong> il avait fait violence dans l'ivresse et dans <strong>la</strong> nuit.<br />

•<strong>la</strong>, rencoatre dans l'obscurité, et dans une rue C'était Philumène elle-même, qui n'avait fait confi­<br />

détournée, use jeune fille, et lui fait violence. Il va <strong>de</strong>nce <strong>de</strong> son malheur qu'à sa mère ; et sa mère,<br />

eti» une courtisane qu'il aimait beaucoup, et avec ne pouvant pas prévoir ce qui se passe entre sa fille et<br />

Là HâlPt. — TOlK I.<br />

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