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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIèCLE 1» wwis xnr. — DmopucrioN.<br />

munie, et oVt-elle tu ee génie qu'une fioniité<br />

passagère qui <strong>la</strong> condamne ensuite I une lonpe stérBIté?<br />

Cette question soufeet agitée peut iiuniir<br />

cependant <strong>de</strong> nou?eaui aperçus, quand il s'agira f<br />

fera <strong>la</strong> in <strong>de</strong> ee Cours 9 <strong>de</strong> chercher un résultat<br />

satisfaisant dans <strong>la</strong> querelle trop loupe et trop fameuse<br />

sur les anciens et les mo<strong>de</strong>rnes. Aujourd'hui<br />

je ne me propose qu'un résumé rapi<strong>de</strong> et auodnet,<br />

où, ne ufarrétaut qu 9 aui faits, sans discuter les causes<br />

, je rappellerai quel a été, à différentes époques 9<br />

le sort <strong>de</strong>s lettres et <strong>de</strong>s arts 9 <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin*<strong>du</strong> siècle<br />

qui a suivi celui d'Auguste, jusqu'au temps où le<br />

génie fit renaître <strong>de</strong> beaux jours sous les Médieis,'<br />

et répandit ensuite sous Louis XI? cette éc<strong>la</strong>tante<br />

lumière qui a rempli le mon<strong>de</strong>, qui offusque aujourd'hui<br />

plus que jamais <strong>la</strong> médiocrité jalouse et l'ignorance<br />

présomptueuse; mais qui appelle encore les<br />

regards <strong>de</strong>s hommes le sens , comme dans une nuit<br />

obscure <strong>de</strong>s f oyageurs égarés tournent les yens fers<br />

le point <strong>de</strong> l'horizon d'où Ton ferra renaître le jour.<br />

Quoiqu'on ait obserf é y af ee raison f que le règne<br />

<strong>de</strong>s arts a toujours été chez les anciens 9 comme chez<br />

les mo<strong>de</strong>rnes, attaché à <strong>de</strong>s temps <strong>de</strong> puissance et<br />

<strong>de</strong> gloire, il paraît cependant que, pour fon<strong>de</strong>r et<br />

perpétuer ce règne, ce n'est pas une cause suffisante<br />

que <strong>la</strong> prospérité d'un gouvernement affermi. On<br />

en f oit <strong>la</strong> preuve dans cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quatre-vingts<br />

ans, qui s'écou<strong>la</strong> <strong>de</strong>puis Trajan jusqu'au<br />

<strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s Antonins, sous <strong>de</strong>s souf crains comptés<br />

parmi les meilleurs dont le mon<strong>de</strong> ait conservé <strong>la</strong><br />

mémoire. L'histoire remarque que les nations furent<br />

alors aussi bien gouvernées qu'elles pouf aient<br />

f être, parce que <strong>la</strong> f ertu était sur le trône avec une<br />

philosophie qui se piquait d'être éminemment morale<br />

et religieuse, comme celle <strong>de</strong> notre siècle s'est<br />

piquée <strong>de</strong> n'être ni l'un ni l'autre. La vertu régna<br />

comme <strong>la</strong> loi : <strong>la</strong> terre fut heureuse et le génie fut<br />

muet. 11 y eut encore quelques hommes d'esprit et<br />

<strong>de</strong> goût, tels que le critique Longin, le moraliste<br />

satirique Lucien, et, par <strong>la</strong> suite, <strong>de</strong>s historiens<br />

<strong>du</strong> second ordre, tels qu'Ammîenifarcellin, Hérodien,<br />

et d'autres; mais, dans l'éloquence et <strong>la</strong> poésie,<br />

Rome et <strong>la</strong> Grèce étaient ré<strong>du</strong>ites aui déc<strong>la</strong>matesra<br />

et au sophistes, les uns occupés à fendre <strong>de</strong>s<br />

louanges, les autres enfoncés dans les disputes <strong>de</strong><br />

l'école.<br />

Cependant vers le milieu lu quatrième siècle,<br />

lorsque l'empire romain, chance<strong>la</strong>nt sous le poids<br />

<strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong>ur, était forcé <strong>de</strong> se partager pour se<br />

soutenir, lorsque Rome n'était déjà plus <strong>la</strong> seule<br />

capitale <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, quand les ressorts <strong>de</strong> l'autorité<br />

étaient affaiblis, quand les barbares menaçaient <strong>de</strong><br />

tous ©êtes le peuple dominateur et corrompu, qui<br />

41?<br />

ne w défendait plus que par sa discipline militaire,<br />

une éloquence nouvelle naquit me une nouvelle<br />

religion, qui <strong>de</strong>s prisons et <strong>de</strong>s écbauûmds venait <strong>de</strong><br />

<strong>mont</strong>er sur le très© <strong>de</strong>s Césars. Cette voii auguste<br />

et puissante était celle <strong>de</strong>a orateurs <strong>du</strong> ehristiaaisme;<br />

et le cer<strong>de</strong><strong>de</strong>s préjugés particuliers rétrécit<br />

tellement les idées, que peut-être entendra-t-on ici<br />

avec quelque surprise <strong>de</strong>s noms qui ne sont guère<br />

plus cités parmi nous que dans les chaires éf angéliques,<br />

et qu'on s'étonnera <strong>de</strong> voir, au rang <strong>de</strong>s successeurs<br />

<strong>de</strong> Cicéron et <strong>de</strong> Démosthènes, <strong>de</strong>s hommes<br />

m qui l'on est accoutumé <strong>de</strong> ne voir que les successeurs<br />

<strong>de</strong>s apêtres ». Mats sans blesser le respect<br />

qu'à ce <strong>de</strong>rnier titre doivent tous les chrétiens aux<br />

Basile, aux Grégoire 9 aux Chrysostdme, je puis les<br />

considérer ici principlement sous le rapport <strong>de</strong>s<br />

talents et <strong>du</strong> génie. Pourquoi faudrait-il détourner<br />

tesyew, quand nous rencontrons ces grands hommes<br />

à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce qn'ils doivent occuper dans le tableau .<strong>de</strong>s<br />

différents âges littéraires ? Sans doute ils appartiennent<br />

prticulièriment à l'Église, qui les a consacrés<br />

à <strong>la</strong> vénération publique : c'est surtout à elle à rappeler<br />

les services qu'ils ont ren<strong>du</strong>s à <strong>la</strong> religion, les<br />

victoires qu'ils ont remportées sur l'hérésie, les<br />

exemples qu'ils ont donnés <strong>de</strong> <strong>la</strong> sainteté pastorale;<br />

les lumières qu'ils ont répn<strong>du</strong>es parmi les peuples,<br />

les tourments qn'ils ont soufferts pur <strong>la</strong> foi ; mais<br />

ils appartiennent aussi à Histoire et aux lettres humaines.<br />

L v histoire9 en nous affligeant <strong>du</strong> récit <strong>de</strong>s<br />

crimes qui furent alors, comme dans tous les temps,<br />

ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> tyrannie, <strong>de</strong> l'ambition et <strong>du</strong> fanatisme,<br />

nous offre le contraste <strong>de</strong> tant d'horreurs dans le<br />

portrait iièle et avoué <strong>de</strong> ces héros <strong>de</strong> l'Évangile.<br />

L'histoire nous présente en eux les plus touchants<br />

modèles <strong>de</strong>s plus pures vertus ; nous les fait voir réu-<br />

1 Dana hmm^qm%TmêmêBmtMtêmm mm emmenératai»<br />

<strong>de</strong>s NowwUeg §mîiëqms, distingué par si touche<br />

spirituelle et §oes il est dit que ee wmtemm a fuit <strong>la</strong>nguir<br />

t» m&mmt l'mMmtkm» «$ fv'tl mmmîi été app<strong>la</strong>udi il f m<br />

wim§i «M. Je puis assurer que ee même morceau, ©à Je m'A<br />

rien change, fat app<strong>la</strong>udi en 1788. Ce n'est pas qu'il y eut<br />

alors plus <strong>de</strong> religion cjtfBjjjowd'IiQl; 11 y en tirait motos;<br />

mais c'était wm antre espèce dlneréds<strong>la</strong>. Oem d'alors fêtaient<br />

<strong>de</strong>là façon <strong>de</strong> Voltaire; ceux d'anjoerd'hoi Je mmi <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> façon <strong>de</strong> Chaemelte et d'Hébert. Les sommes lustrait s sentaient<br />

que l'orateur remplissait mie partie essentielle <strong>de</strong> son<br />

sujet, en examinant use époque aussi remarquable que celte<br />

<strong>de</strong> l'éloquence chrétienne, <strong>la</strong> seule qui fût eoanae dans le<br />

mon<strong>de</strong> pendant pleslean siècles. Ils tairaient full n'était paa<br />

teapeesSale qu'on fttt en saint «t pourtant qu'on ne fit paa<br />

on sot ; qu'on poaTait louer le génie et les fer<strong>la</strong>s d'un saint 9<br />

même sans être dtVof, comme foliaire a loué saint Louis;<br />

qtfon pondait aller jusqu'à nommer mmi Jmfmëm et «

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