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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

peuple aux têtes noires, puis il monta sur la montagne Hoa (517) dont il<br />

fit son rempart ; il se servit du Ho comme de fossé ; appuyé sur un<br />

rempart d’un million de pieds de hauteur, dominant la gorge où coulait<br />

une rivière d’une profondeur insondable, il estimait que c’était une forte<br />

position. Avec ses bons généraux et ses forts archers, il gardait les<br />

localités les plus importantes ; avec ses ministres fidèles et ses soldats<br />

d’élite, quand il faisait parade de ses armes aiguisées, qui aurait osé lui<br />

demander des explications (518) ? L’empire étant ainsi raffermi, le roi<br />

de Ts’in pensait lui-même dans son cœur que, grâce à sa solide<br />

situation à l’intérieur des passes et aux mille li de son mur de fer, ses<br />

descendants exerceraient le gouvernement impérial pendant dix mille<br />

générations. Même après la mort du roi de Ts’in, le prestige qu’il avait<br />

laissé fut encore redoutable aux yeux des peuples étrangers.<br />

p.230<br />

Cependant Tch’en Ché était né dans une famille où la fenêtre<br />

était faite du goulot d’une cruche cassée, où une corde servait de gonds<br />

à la porte ; il faisait partie de gens de basse condition nouvellement<br />

arrivés dans le pays, et c’était un compagnon de déportés ; ses<br />

capacités n’atteignaient pas la moyenne ; il n’avait point la sagesse de<br />

Tchong-ni ou de Mé Ti, ni la richesse de T’ao Tchou ou de I Toen ; il<br />

marquait ses pas dans les rangs du vulgaire ; il s’élança du milieu des<br />

escouades de dix et de cent hommes. Se mettant à la tête de soldats<br />

en déroute et débandés, n’ayant sous ses ordres que quelques<br />

centaines d’hommes, il n’en attaqua pas moins Ts’in. Des bâtons<br />

coupés lui tenaient lieu d’armes ; des perches dressées lui servaient<br />

d’étendards ; tout l’empire se rassembla autour de lui comme des<br />

nuages et lui répondit comme l’écho ; ils chargèrent leurs vivres sur<br />

leurs épaules et le suivirent comme son ombre. Aussitôt les hommes<br />

vaillants à l’est des montagnes se soulevèrent tous ensemble et<br />

détruisirent la famille de Ts’in.<br />

Or, avoir soutenu le poids de l’empire n’était pas une preuve de<br />

faiblesse ; le territoire de la province de Yong, les fortes positions de<br />

Hiao et de Hien (519) étaient restés les mêmes. Tch’en Ché n’était pas<br />

plus élevé en dignité que les princes de Ts’i, de Tch’ou, de Yen, de<br />

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