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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

ou (381) appartenaient tous à la famille Hiang ; on leur donna le nom<br />

de famille Lieou.<br />

Le duc grand astrologue dit : J’ai entendu dire à maître<br />

Tcheou (382) : « Les yeux de Choen avaient de doubles prunelles. » J’ai<br />

entendu dire d’autre part que Hiang Yu avait aussi de doubles<br />

prunelles. Serait-il son descendant ? Combien soudaine ne fut pas son<br />

élévation ! En effet, lorsque les Ts’in perdirent leur domination, p.323<br />

Tch’en Ché (383) fut le premier à commencer la révolte ; les braves<br />

s’élancèrent comme un essaim d’abeilles et se combattirent les uns les<br />

autres en nombre incalculable. Cependant (Hiang) Yu n’avait ni un pied<br />

ni un pouce de terre ; profitant de l’occasion, il s’éleva du milieu des<br />

sillons (384) ; au bout de trois ans, il commandait à cinq<br />

seigneurs (385), il avait écrasé Ts’in, il partageait l’empire et nommait<br />

des rois et des seigneurs ; l’autorité émanait de (Hiang) Yu ; son titre<br />

était « roi suprême ». Quoiqu’il n’ait pas gardé cette dignité jusqu’au<br />

bout, cependant depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, il n’y en a jamais<br />

eu de si grande. Ensuite (Hiang) Yu viola (le traité relatif aux) passes et<br />

regretta (le pays de) Tch’ou (386) ; il chassa l’Empereur juste et se<br />

donna le pouvoir à lui-même ; il s’irrita de ce que les rois et les<br />

seigneurs se révoltaient contre lui ; quelles difficultés (ne s’attirait-il<br />

pas !). Il s’enorgueillit de ses exploits guerriers, s’enivra de sa propre<br />

sagesse et ne prit pas modèle sur l’antiquité. Sous le prétexte d’agir en<br />

roi suprême, il voulait s’imposer par la force et régler à son gré tout<br />

l’empire. La cinquième année, il perdit soudain son royaume ; lui-même<br />

mourut à Tong-tch’eng (387), mais il ne comprit point encore et ne<br />

s’incrimina pas lui-même ; quelle erreur ! En effet,<br />

— C’est le Ciel, dit-il, qui me perd et ce n’est point que j’aie<br />

commis aucune faute militaire.<br />

N’est-ce pas là de l’aveuglement ?<br />

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