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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

subsisté dans le style officiel jusqu’à aujourd’hui. Il est difficile de faire une<br />

distinction exacte entre le tche et le tchao ; ce qu’on peut dire cependant, c’est<br />

que le tche était plus important que le tchao ; l’empereur seul avait le droit de<br />

promulguer des tche, tandis que la ou les impératrices douairières pouvaient<br />

dans certains cas rendre des tchao ; on verra plus loin (<strong>Mémoires</strong> <strong>historiques</strong>,<br />

chap. IX) que, lorsque l’impératrice douairière Lu appela tche ses ordonnances,<br />

sa décision fut considérée comme une usurpation sur le pouvoir souverain.<br />

06.(209) Avant Ts’in Che-hoang-ti, le mot tchen n’était pas réservé à<br />

l’empereur. Si, à partir des Ts’in, ce mot devint le pronom personnel spécial au<br />

souverain, c’est, semble-t-il, parce qu’on lui attribua vers cette époque un sens<br />

particulier : quelques pages plus loin (<strong>Mémoires</strong> <strong>historiques</strong>, chap. VI, p. 14<br />

v°), l’eunuque Tchao Kao dit à Eul Che-hoang-ti :<br />

— Si le Fils du Ciel dit tchen (en parlant de lui), c’est assurément<br />

parce qu’on n’entend pas le son (de sa voix).<br />

Au chapitre LXXXVII, p. 7 r°, ce propos de Tchao Kao est rapporté sous une<br />

forme assez différente :<br />

— Ce qui fait que le Fils du Ciel est vénéré, c’est qu’on n’entend que<br />

le son (de sa voix) ; tous ses sujets ne peuvent voir son visage et<br />

c’est pourquoi son surnom est tchen.<br />

De ces passages il résulte que le pronom tchen indiquerait que la personne à<br />

qui on l’applique reste invisible aux hommes, et même, d’après la première<br />

rédaction, qu’on n’entend pas le son de sa voix ; c’est donc un être mystérieux<br />

qui agit d’une manière secrète et incompréhensible ; en effet, dans les<br />

écrivains taoïstes tels que Tchoang-tse, le mot tchen est l’équivalent du mot []<br />

et signifie donc : présage, symptôme surnaturel (cf. dictionnaire de K’ang-hi,<br />

au mot tchen). Ainsi, à l’origine, le mot tchen était un simple pronom<br />

personnel d’un usage commun à tous ; dans la littérature taoïste, ce mot prit<br />

une acception spéciale et désigna une influence surnaturelle ; cette acception<br />

fut seule prise en considération à l’époque de Ts’in Che-hoang-ti qui paraît<br />

avoir été l’âge d’or du taoïsme et c’est à ce moment qu’on décida que le<br />

souverain seul aurait le droit de se servir du pronom personnel.<br />

06.(210) …. marquant par là qu’il réunissait en lui toutes les qualités des trois<br />

souverains et des cinq empereurs de l’antiquité.<br />

06.(211) L’empereur Kao-tsou, fondateur de la dynastie Han, imita Ts’in Che-<br />

hoang-ti et conféra aussi à son père le titre de t’ai-chang-hoang.<br />

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