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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

§ 3. — LES ROIS VASSAUX<br />

Lors de l’effondrement de la brève dynastie Ts’in, une tentative se<br />

produisit pour reconstituer l’<strong>ancienne</strong> féodalité ; de hardis aventuriers<br />

et des descendants plus ou moins directs des seigneurs d’autrefois<br />

s’arrogèrent alors le titre de roi ; mais, quand les Han eurent affermi<br />

leur pouvoir, ils reprirent pour leur compte la politique des Ts’in et<br />

s’appliquèrent à supprimer les uns après les autres les rois qui leur<br />

portaient ombrage. S’ils maintinrent la dignité royale, ils la réservèrent<br />

avec un soin jaloux pour les membres de leur propre famille ; à<br />

quelques passagères exceptions près, il fallut appartenir à la famille<br />

Lieou pour pouvoir obtenir le titre de roi vassal. Les rois-vassaux<br />

avaient des royaumes dont ils étaient, à l’origine, les souverains<br />

presque absolus ; ils y entretenaient une cour analogue à celle du Fils<br />

du Ciel ; ils avaient le droit de nommer eux-mêmes les fonctionnaires<br />

dans leurs États. Cependant, malgré les liens du sang qui les<br />

rattachaient à l’empereur, cette semi-indépendance pouvait les rendre<br />

redoutables ; aussi l’empereur King et ses successeurs tendirent-ils de<br />

plus en plus à restreindre les prérogatives des rois : ils leur enlevèrent<br />

le privilège de conférer des fonctions publiques ; ils rabaissèrent les<br />

titres trop ambitieux des officiers de leurs cours ; ils divisèrent leurs<br />

fiefs entre tous leurs fils de peur que le droit de primogéniture ne<br />

préservât l’intégrité des royaumes trop puissants. Cette conduite ne fut<br />

pas sans susciter de nombreux mécontentements, voire même des<br />

révoltes, mais en définitive l’habileté et la patience des empereurs Han<br />

atteignit son but ; les rois-vassaux s’affaiblirent de plus en plus et<br />

l’unité de l’empire fut assurée.<br />

§ 4. — L’ADMINISTRATION PROVINCIALE.<br />

Les Ts’in furent les premiers à diviser l’empire en commanderies<br />

(kiun) comprenant chacune plusieurs préfectures (hien). Dans<br />

l’antiquité, le mot hien désignait une circonscription plus grande p.531<br />

que celle qu’on appelait kiun ; le dictionnaire Chouo men dit en effet :<br />

« D’après les règlements des Tcheou, le territoire du Fils du<br />

Ciel, qui était un carré de 1000 li de côté, était divisé en cent<br />

hien et chaque hien comprenait quatre kiun.<br />

Les Ts’in établirent un rapport inverse entre les deux termes, et, à<br />

partir de leur époque, le kiun fut plus étendu que le hien. Ts’in Chehoang-ti<br />

divisa l’empire en trente-six kiun (cf. note 06.224) ; les Han<br />

multiplièrent le nombre des kiun ; j’ai essayé dans l’Appendice II d’en<br />

dresser la liste pour l’époque de l’empereur Ou. Je traduis le mot kiun<br />

par « commanderie », afin de bien marquer que ce terme désigne, au<br />

moins sous les Han, une circonscription notablement plus restreinte que<br />

la « province » de nos jours. Quant au mot hien, je le traduis, à<br />

l’époque des Ts’in et des Han par le mot « préfecture », tandis que,<br />

pour les temps modernes, je le traduis par le mot « sous-préfecture ».<br />

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