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Mémoires historiques, tome second - Chine ancienne

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Se-ma Ts’ien — <strong>Mémoires</strong> Historiques<br />

Tome II<br />

« Il (Djemchid) eut de Peritchehreh, fille du roi du Zaboulistan, un<br />

fils nommé Tour, et de Mahenk, fille du roi de Madjin, deux autres<br />

appelés Bétoual et Houmayoun.<br />

M. Pauthier fit observer, avec raison d’ailleurs, qu’il fallait traduire :<br />

Djemchid… » eut deux autres fils d’une fille de Mahenk, roi de la<br />

Grande-<strong>Chine</strong>, dont l’un se nomma Bétoual et l’autre Houmayoun.<br />

(Histoire des relations politiques de la <strong>Chine</strong> avec les puissances occidentales,<br />

Paris, 1849, pp. 14-15). M. Pauthier triomphe de cette correction et s’en sert<br />

pour échafauder tout un roman :<br />

« Ce Mahenk, roi de la Grande-<strong>Chine</strong>, était Mou-wâng, qui régna de<br />

l’année 1001 à l’année 946 avant notre ère, et qui, selon les<br />

historiens chinois, fit la guerre aux barbares occidentaux (de l’Asie)<br />

qu’il réduisit à la dernière extrémité. Ceux-ci lui donnèrent en tribut<br />

de grands sabres à deux tranchants et des étoffes d’amiante. Il fit<br />

ensuite un voyage dans l’Asie occidentale où il admira de grandes<br />

merveilles d’art (probablement les monuments de Ninive et de<br />

Persépolis ; la construction de ces derniers étant attribuée en partie<br />

à Djemschid).<br />

Quelle est l’occasion de cette débauche d’imagination ? C’est uniquement<br />

l’analogie douteuse qu’on peut découvrir entre les noms de Mou-wang et de<br />

Mahenk ; on ne remarque pas que les récits relatifs à Djemchid appartiennent<br />

au domaine de la légende, on ne s’aperçoit pas que les Fils du Ciel ou Fagfours<br />

sont mentionnés fréquemment dans l’épopée persane sans que jamais on<br />

puisse établir un synchronisme certain avec l’histoire de <strong>Chine</strong>, et, sur une<br />

prétendue équivalence entre Ma et Mou et henk et wang, on déclare qu’il est<br />

prouvé par un merveilleux accord entre les textes chinois et persans que Mou-<br />

wang vint en Perse et donna sa fille en mariage à Djemchid !<br />

Les principaux textes antérieurs à Se-ma Ts’ien, dans lesquels il est question<br />

de la légende du roi Mou, sont le Mou ts’ien tse tchoan (cf. <strong>tome</strong> I, note<br />

04.337) et le IIIe chapitre de Lie tse, qui ne fait guère que reproduire une<br />

partie du premier ouvrage. Dans ces textes, le nom de Si-wang-mou est<br />

mentionné ; mais il est le nom d’une tribu barbare de l’ouest et n’a pas plus<br />

d’importance que les autres noms géographiques cités dans la relation du<br />

voyage (cf. Eitel, China Review, vol. XVII, p. 233, note) ; le roi Mou visite le<br />

chef Si-wang-mou, de même que plusieurs autres princes de l’ouest, mais ce<br />

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