Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

les villages d'Uvéa où on leur fournit de copieux "paniers" de vivres comme dans la
résidence de Mua où il suffit de dire: "je meurs de faim" 1 pour que les villages du
royaume lui apportent selon une hiérarchie bien établie et des quantités bien précisées, les
vivres nécessaires.
Autre prérogative, le droit de "Kale" qui autorise la reine et ses princes à demander
tout objet à leur convenance! Ces prélévements de biens toucheraient selon Chauvot "...
les trois quart des Uvéens et leurs familles" ; à ces prélévements en vivres ordinaires
s'ajoutaient les prélévements extraordinaires (Tam-Hao) à l'occasion d'une naissance ou
d'un décés d'un personnage important.
Ces prestations ont une durée variable selon l'importance de l'événement et des
personnages qui y sont impliqués, ainsi en 1890 pour le décés d'une vieille cousine très
agée, la reine entendait faire durer deux mois le prélévement execptionnel de vivres...
Ce système va semble-til persévérer longtemps comme en 1908, Viala le note 2 "le
roi dispose à peu près comme il l'entend des biens, du temps et du travail de ses sujets".
Pour être complet, il faut préciser aussi que le souverain reçoit des paniers tressés et des
tapas souvent richement décorés.
Avec la prospérité liée au commerce du coprah, apparaîtront les demandes
d'argent ou d'objets achetés aux commerçants et surtout d'étoffes. Viala estimait à 5000
francs minimum par an les revenus du roi .
En 1921, le roi Vitolio par la création de la "Compagnie Uvéenne de Commerce"
entendit derrière la façade d'une coopérative contrôler tout le commerce de Wallis; il en
résulta 3 la disparition de 37 545 francs!
1 Cf: Chauvot 1.6. des 6 et 12 novembre 1889.
2 Cf : Viala 4.23. du 12 février 1908.
3 Cf : La propension "au vol" des Uvéens est signalée par de nombreux auteurs; trouverait-elle son
origine dans des pratiques coutumières ... ? A Futuna, note F. Angleviel, les pirogues étrangères
abordant l'île étaient d'abord pillées, sans violence s'il n'y avait pas de résistance, puis ensuite après
palabres on rendait certains biens, les autres étant conservés comme cadeaux consentis...
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