Espaces coloniaux et société polynésienne de Wallis-Futuna ... - IRD

étendues alors que la culture irriguée est limitée par la disponibilité limitée en eau et en
terre.
Néanmoins, la situation est changeante d'une île à l'autre en terme de danger
écologique. A Uvéa, le manque d'altitude et les pentes faibles limitent les risques
d'érosion, néanmoins "plus du tiers de l'île" est incultivable. A Futuna, la poussée
démographique a comme conséquence la mise en culture des replats comme des fortes
pentes externes du plateau central. Plus grave, les jachères ne durent que de 3 à 7 ans...1,
donc sont plus courtes qu'à Wallis dans un milieu où la topographie crée des risques plus
grands... A Alofi, si la situation est bien meilleure, on assiste depuis 1980 à une mise en
culture et surtout à des déboisements à fins commerciales inquiétants à terme...
Cette situation pouse à s'interroger sur la nature et l'extension du Toafa commun à
Wallis et Futuna. Une comparaison précise n'est possible qu'à Wallis grâce aux prises de
vue aérienne (de l'armée américaine en 1943) et celles prises en 1983. TI apparaît que ses
limites n'ont pas varié, ce qui pourrait confirmer l'hypothèse de Kirch (op. cit.) sur une
dégradation défmitive d'origine humaine par surexploitation agricole-. Mais l'hypothèse
pédologique de l'origine du Toafa reste aussi plausible (cf. Beaudou, 1986) compte tenu
de la similitude des sols de la limite du Toafa à Wallis comme à Futuna. A Futuna, malgré
l'absence de couverture aérienne ancienne, on ne note pas de progression du toafa. Seule
donc la déforestation, accompagnée d'un système de jachères raccourcies lié à
l'accroissement de la population (+ 50 % depuis 1960) conduit à la formation d'un milieu
végétal analogue au Toafa.
1 cf.: Kirch, P.V. : Indigeanous agriculture in Uvea (Western Polynesia) ; Economie botany. 1978. Pour
Kirch, la moyenneseraitde 10ans, jadis, jusqu'à 20 ans...
2 Qu'il resteà prouverarchéologiquement.
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